Le mot de la semaine (dernière…) : « försenad »

C’est dimanche, je suis assise à la table de la cuisine et fais les mots croisés du Dagens nyheter de vendredi quand soudain, je lève les yeux pour regarder l’heure et me rends compte qu’il est 13:58. J’ai une séance de spinning/mindfulness de l’autre côté de Stockholm qui commence dans une heure et deux minutes !

Panique ! Vérifier que le sac de sport est prêt, enfiler les chaussures, le manteau et filer au plus vite attraper le premier bus qui vient. Un dimanche, ils ne passent pas toutes les dix minutes … Une fois dans le bus, j’essaye de me calmer un peu et de me raisonner : je ne peux pas faire avancer le bus plus rapidement, il faut que je me rende à l’évidence, j’arriverai en retard… Je serais « försenad ».

À Gullmarsplan, je prends le métro … qui s’arrête à Odenplan (grrr) où je dois de nouveau changer et prendre le métro suivant jusqu’à Lindhagen. J’y arrive à 14:58. De là, je me dépêche autant que je peux, dans des rues déjà plongées dans la nuit hivernale et vides de gens.

J’arrive au Friskis & Svettis, me déchausse, retire mon billet, monte au vestiaire, me change en quatrième vitesse, cadenasse mon casier, remarque que j’ai oublié d’y laisser mes gants et de prendre ma bouteille d’eau, le rouvre, fais l’échange, le referme. Passe rapidement aux toilettes, remplis ma bouteille d’eau, descend à la salle de spinning, fait une entrée la plus discrète possible, trouve un vélo libre tout au fond de la séance, m’y assieds et commence à pédaler.

J’ai loupé les quinze premières minutes d’échauffement mais d’un autre côté, mon stress y équivaut peut-être… Je me concentre à 100 % sur la musique, rentre dans le rythme et bientôt vient mon morceau préféré : « Pierre et le Loup » de Prokofiev, où le tempo augmente peu à peu comme dans un boléro. Je jubile !

J’ai malgré tout gardé ce sentiment de retard toute la journée et le soir arrivé, je me devais d’accepter le fait que je n’aurais pas le temps d’écrire pour le blog. Le blog était lui aussi « försenad ». Mais « bättre sent än aldrig » = mieux vaut tard que jamais. Ceci est le mot de la semaine que j’avais compté publier dimanche dernier et auquel j’ai pensé toute la semaine, avec un peu de mauvaise conscience, je dois dire — car j’ai des lecteurs fidèles à la limite de la dépendance. 😉

« Försenad » est composé de la préposition « för » [feur] = trop + « sent » [sèn(e)te] = tard. L’expression « för sent » [feurchèn(e)te] existe d’ailleurs et veut dire = trop tard. Être en retard/retardé se dit « att vara försenad » [ate vara feurchénade]. Au pluriel, on dit « försenade » [feurchénadé]. Un retard est « en försening (-en, –ar, –arna) » [ène feurchéning].

4 reaktioner på ”Le mot de la semaine (dernière…) : « försenad »”

  1. Et avec tout ça tu n’as pas eu le temps de prendre des photos!
    On sent que tu n’aimes pas être en retard, un peu comme moi, qui me débrouille pour être toujours un peu en avance.
    Je me souviens d’un court-métrage de Suzanne Legrand où elle court toute la journée après ses rendez-vous, sans même avoir le temps de faire pipi… c’est assez drôle! A la fin, n’en pouvant plus, elle se soulage sur le siège d’un taxi.
    J’espère que pour toi ça s’est bien terminé!

  2. Donc le mot de la semaine dernière försenad est arrivé försenad….
    Moi aussi, je n’aime pas arriver en retard donc je suis toujours en avance!
    Si j’ai bien compris l’échauffement c’est avant la séance:”au plus vite, je me dépêche,quatrième vitesse, rapidement”Finalement il a duré plus de 15 minutes!

  3. Ceci dit, courir pour arriver à l’heure, c’est une activité physique mais attention aux claquages.. Il faut commencer par s’échauffer dans son appart en se dépéchant dans la salle de bain

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