Le mot de la semaine : « Kulturnatten »

Hier soir, c’était « Kulturnatten », la Nuit de la Culture. Pour seulement 150 kr, on avait accès à plein de musées, lieux de culture, théâtres, concerts, cinémas etc… de 18h à minuit. J’espère que c’est un événement qui deviendra annuel.

en natt [ène nate] = un nuit

natten [natène] = la nuit

nätter [nètère] = des nuits

nätterna [nètèr(e)na] = les nuits

Ce fut pour moi l’occasion de suivre une visite au Nationalmuseum sur le thème de l’érotisme dans l’art, de découvrir l’hôtel particulier Hallwyl, désormais musée, d’assister à un consert à l’Opéra Royal présentant différentes œuvres du répertoire actuel, et enfin d’entrer pour la première fois dans Stadshuset, l’hôtel de ville de Stockholm. C’était d’autant plus agréable que calme et vide des hordes de touristes qui y défilent chaque jour.

Stadshuset fut construit entre 1911 et 1923 d’après les plans de l’architecte Ragnar Östberg qui se laissa inspirer par la Renaissance italienne. Stockholm n’est pas la Venise du Nord pour rien ! 😉

Le bâtiment est organisé autour de deux ”piazza”, l’une constituant la cour intérieure avec une colonnade donnant sur le lac Mälar, l’autre formant « Blå hallen », le hall bleu … qui n’est pas bleu. Il était prévu de le peindre en bleu, mais l’architecte appréciait tant la couleur ocre des briques des murs, qu’il les laissa à nu. Mais le nom est resté. Personellement, j’aime beaucoup les différentes colonnes qui supportent les murs.

C’est cette salle qui est utilisée lors du banquet Nobel.

À l’étage, on trouve « Gyllene salen », la salle dorée … qui est vraiment dorée car ses murs sonts couverts du sol au plafond de mosaïque dorée. Le décor en mosaïque est dû à Einar Forseth : 18,6 millions de morceaux de verre dépeignent des épisodes de l’histoire de Suède. Sur le mur nord, on peut voir la reine du Mälar, symbole de Stockholm, qui tient dans ses mains un sceptre et une couronne. Sur les genoux, elle porte une représentation de Stadshuset.

Sur le mur sud sont présentés différents motifs de Stockholm tel que le port de Stockholm, l’ascenseur de Katarina et l’église de Riddarholmen. Au dessus de la porte, on peut voir une représentation de l’ancien palais royal Tre Kronor (= Trois couronnes). Si vous regardez bien juste sous le plafond, vous y verrez Saint Erik à cheval, sans tête … Ce n’est pas parce qu’on a rabaissé le plafond plus tard, mais parce qu’on avait mal calculé la hauteur du décor. Cela aurait coûté trop cher de refaire la mosaïque ou de réhausser le plafond, donc on laissa le décor tel quel. 🙂

C’est dans cette salle longue de 44 m qu’a lieu le bal après le banquet Nobel.

La Galerie du prince, le long de la façade sud et donnant sur le lac Mälar, est ornée d’une fresque peinte par prince Eugen, frère du roi Gustave V et artiste.

J’ai aussi beaucoup aimé le toit de la Salle du Conseil où le conseil municipal de Stockholm se rassemble toutes les trois semaines. La photo n’est malheureusement pas de la meilleure qualité…

Donner son sang

J’ai commencé à donner mon sang il y a bientôt deux ans maintenant.

Conditions pour pouvoir donner son sang

Pour donner son sang en Suède, il faut avoir entre 18 et 60 ans et peser au moins 50 kilos. Ils prennent 4,5 dl à chaque fois.

Formalités administratives

Je vais à Södertappen, à côté de la station de métro de Skanstull. J’y vais tous les 4 mois (c’est tout les 3 mois pour les hommes), quand je reçois une convocation me rappelant que je peux y retourner. À chaque fois, il faut remplir un formulaire où je certifie que je ne suis pas enceinte, ni sous traitement médicamenteux, que je n’ai pas changé de partenaire depuis la dernière fois etc …

Le don en lui-même

Puis je vais m’allonger sur une couchette, je tends mon bras droit, en l’occurrence, et pendant que l’infirmière prend ma tension, elle me demande mon « personnummer » (pour vérifier que je suis vraiment moi), si j’ai bien mangé dans la journée, si tout va bien. Elle sont bien sympa les infirmières, elles s’intéressent aux gens et pourtant on ne reste pas plus de 10 min.

Puis elle enfonce l’aiguille dans la veine (c’est le seul moment un peu désagréable, mais ça ne dure qu’un quart de seconde), me met une balle en mousse dans la main droite que je dois serrer de temps en temps pour accélerer la circulation du sang et me donne un jus de fruit à boire en attendant que le sac se remplisse de mon sang. Je suis toujours étonnée de la chaleur et de la couleur du sang. On voit souvent dans les films que c’est bien rouge, mais en fait c’est un peu plus foncé, presque bordeau, comme du vin ;-), mais plus épais évidemment. À la fin, elle me mets un pansement à l’endroit où elle a piqué l’aiguille, me recommande de ne pas me lever trop rapidement, et me donne des tablettes de fer, à prendre une fois par jour pendant 3 semaines.

« Fika » (ou collation)

Après avoir donner son sang, il est recommandé de prendre une petite collation. C’est gratuit. Il y a de quoi faire des tartines avec des petits pains, du beurre, du paté ou du jambon, du fromage et des crudités. Il y a une machine à café qui sert aussi du thé, du chocolat chaud ou de la soupe de myrtille (« blåbärssoppa » miam !). Et puis des petits gâteaux.

Cadeau

Pour remercier les donneurs du sang, on a droit à un petit cadeau. Ça peut être un t-shirt, une serviette éponge, un sac, un parapluie etc, à l’effigie de l’établissement du don du sang, ou un billet de loterie, des livres de poche, des produits de toilette ou encore des vases, des verres, des tasses. Je prend presque toujours une tasse, bleue marine, produite spécialement par Rörstrand pour les donneurs du sang (« blodgivare »), tirée de leur série « Swedish Grace ». La différence c’est que les « vraies » tasses Swedish Grace ont une anse. Moi, sincèrement, je les préfère sans, je trouve leur design plus élégant. Mais j’ai aussi pris une fois une tasse thermos, de la crème pour les mains et pour les lèvres.

Anecdote « bleu »

La première fois que j’ai donné mon sang, je suis allée faire des courses après et je suis rentrée à la maison en portant pas mal de sacs. Je me suis retrouvée avec un bleu énorme au bras qui de jour en jour est passé du bleu violet au vert jaune. Il a mis pas mal de temps à se résorber. C’était en été en plus et je n’osais pas mettre de t-shirt de peur que les gens croient que j’étais battue. :-S

Anecdote « dans les pommes »

Une autre fois, je devais retrouver mon sambo après le don du sang, pour nous rendre à une visite guidée du palais Wrangelska (où réside la cour de justice suédoise), dans Gamla stan (la Vieille ville). Nous étions un peu en retard et nous avons couru à peine une minute pour retrouver le groupe avec qui nous allions faire la visite. Heureusement que mon sambo et d’autres amis étaient à côté de moi, parce que tout d’un coup, j’ai senti que tout tournait autour de moi, les bruits se faisaient très lointains, et je ne sentais plus mes jambes. Une sensation très bizarre, mais pas vraiment effrayante. D’une certaine manière, je comprenais ce qui m’arrivait et que je n’aurais pas dû courir. Je ne crois pas avoir été inconsciente plus d’une minute. Je m’en suis remise assez vite et je pouvais suivre la visite, soutenue par mon sambo, quand même. J’ai eu les jambes en coton assez longtemps après, mais j’étais de bonne humeur. 🙂 C’était la première fois que je m’évanouissais.

Donc, morale de l’histoire : ne courrez jamais après avoir donner 4,5 dl de votre sang !

En France

Je viens de voir que les conditions sont un peu

différentes pour donner son sang en France. Plus d’informations ici.

Commentaire de : GDF – Le 18 mai 2006

donnez votre sang, vous sauverez des vies!!

Le mot de la semaine : « majblomman »

Au cours des deux dernières semaines d’avril, on peut voir des enfants porter une sacoche autour du cou remplie de broches décorées de fleurs bleu ciel en carton. C’est la « majblomman », la fleur de mai.

« Maj » [maille], c’est le mois de mai. Et « blomman », c’est la fleur.

en blomma [ène blouma] = une fleur

blomman [bloumane] = la fleur

blommor [bloumoure] = des fleurs

blommorna [bloumour(e)na] = les fleurs

« Majblomman » est une organisation qui œuvre contre la pauvreté des enfants suédois. Elle agit en fonction des demandes qu’elle reçoit et veille à ce que les lois soient appliquées pour le bien des enfants. Elle soutient aussi des projets de recherche qui traitent de la santé et des conditions de vie des enfants.

Voici quelques-uns des combats de « majblomman » :

  • les communes doivent suivre la loi scolaire et ne pas accepter de frais cachés à l’école,
  • les conseils généraux (qui en Suède se chargent surtout des questions de santé) doivent considérer le port de lunettes comme un traitement médical,
  • les communes doivent prendre leurs responsabilités envers les enfants même pendant les onzes semaines de vacances scolaires d’été.

La « majblomman » ne coûte que quelques dizaines de couronnes en fonction du modèle. Elle est vendue par les enfants eux-mêmes dans un but pédagogique : leur apprendre l’empathie envers leurs camarades d’école moins bien lotis.

Cette année, j’ai acheté la couronne de fleurs, pour 30 kr. Je l’ai épinglée sur mon nouveau manteau. Outre la bonne action, je trouve qu’elle est un signe de printemps supplémentaire. Et c’est indéniablement bon pour le moral ! 🙂

Tarte froide au saumon et aux crevettes

Je ne me souviens plus vraiment d’où vient cette recette ; je crois que je l’ai récupérée dans un supermarché. Depuis quelques années, cette tarte salée figure toujours sur notre table de Pâques et de la Saint-Jean. Même si ce n’est pas un plat traditionnel, ça l’ai devenu dans notre famille.

Ingrédients :
Pour la pâte à tarte :
200 g de « kavring » (un pain noir, au sirop, de Scanie)
50 g de beurre
Pour la farce :
150 g de saumon fumé, découpé en petits morceaux
200 g de crevettes roses, décortiquées et hachées
2 œufs durs, hachés
2 avocats, découpés en petits morceaux
1 petit oignon rouge, finement haché
1 dl de crème fraîche
3 c. à s. de mayonnaise
1 c. à c. de jus de citron
sel et poivre
Pour la décoration :
100 g d’œufs de lump
1 citron, découpé en tranches
aneth

1. Coupez le kavring en dés et réduisez-le en miettes dans le robot de cuisine. Faites fondre le beurre et mélangez-le au pain émietté, toujours à l’aide du robot. Étalez le mélange dans un plat à tarte et appuyez avec les doigts pour en faire un fond de tarte. Réservez au frais.
2. Mélangez le saumon, les crevettes, les œufs, les avocats et l’oignon rouge à la crème fraîche et à la mayonnaise. Assaisonnez avec le jus de citron, le sel et le poivre.
3. Étalez la farce sur le fond de tarte et remettez au frais, de préférence plusieurs heures avant de servir.
4. Juste avant de servir, garnissez de tranches de citron, d’œufs de lump et d’aneth.
La première part est difficile à prendre de manière élégante. Mais la deuxième personne à se servir (et les autres après) ne court plus aucun risque de se ridiculiser devant le reste des invités. 🙂
Cette tarte est encore meilleure le lendemain, 🙁 mais malheureusement plus vraiment présentable, puisque l’avocat, malgré le jus de citron, a commencé à noircir. 🙁

Le mot de la semaine : « kappa »

Quand j’étais petite, mes soeurs et moi attendions toujours avec impatience l’arrivée des catalogues des 3 Suisses et de La Redoute, ceux de la saison automne-hiver plus que que ceux de la saison suivante. Je crois que c’est parce que ça correspondait avec la rentrée des classes, et nous aimions retourner à l’école avec des vêtements neufs. À l’époque, ma mère passait les commandes par minitel. Un autre âge. 🙂

Aujourd’hui, je suis très contente que La Redoute se soit implantée en Suède. Cela fait déjà quelques années maintenant. Je feuillette toujours les catalogues dès leur arrivée (ou presque) et fais la liste des vêtements qui me plaisent. C’est plus facile de les retrouver quand les offres de réductions et promotions arrivent. 🙂

Dans le dernier catalogue automne-hiver, j’avais repéré un manteau, mais le prix était trop élevé pour mon porte-monnaie. Dès que les soldes sont arrivés et que j’ai vu qu’il était à -50 %, je n’ai pas pu me retenir (même si ça fait toujours une belle somme) !

Le mieux dans l’histoire, c’est que mon « sambo » trouve qu’il est « skit snygg » = vachement beau. Sincèrement, j’avais un peu peur du contraire… Le noeud dans le dos est amovible et peut être placé au col. J’avais pensé ne pas l’utiliser du tout. Mais mon « sambo » trouve définitivement que je dois l’utiliser, mais seulement dans le dos. (C’est lui qui a pris les photos.)

Le mot suédois pour « manteau » est « kappa ». Personnellement, je l’associe au mot français « cape » et d’une certaine manière, je trouve que le mot suédois fait plus élégant que le mot français. Et ce manteau est on ne peut plus élégant !

en kappa [ène kapa] = un manteau

kappan [kapane] = le manteau

kappor [kapore] = des manteaux

kapporna [kaporna] = les manteaux

(« Cape » se dit en suédois « mantel » [man(e)tèle] ou « cape » [kèpe]. Ils inversent tous les Suédois … 😉 Même chose avec les crêpes et les galettes, mais je vous raconterai ça une autre fois.)

Le mot de la semaine : « förkortad arbetsdag »

Le week-end de Pâques (« påskhelgen » [pauske’héljène]) est, pour la plupart des Suédois, un long week-end. Même si le pays est protestant, le Vendredi Saint (« långfredag » [longuefrédâgue] = mot à mot, vendredi long) est férié. Et bien souvent, les veilles de jours fériés, la journée de travail est raccourcie. Dans le cas du jeudi saint (« skärtorsdag » [chèretourchdâgue] = le jeudi du lavement des pieds), il s’agit de deux heures. (Si le jour férié tombe un samedi, comme le 1er mai 2010 par exemple, le vendredi le précédant est raccourci de 4 heures.) Le lundi de Pâques (« annandag påsk » [ananedague pauske]) est férié aussi. Cela fait donc un week-end de 4 jours – pas mal non ? 🙂

L’expression « förkortad arbetsdag » se décompose comme ceci = för-kort-ad arbet-s-dag.

  • « kort » [korte] = court –> « förkorta » [feurekorta] = raccourcir
  • « arbete » [arbété] = travail
  • « dag » [dâgue] = jour

en förkortad arbetsdag [ène feurkortade arbèts(e)dâgue] = un jour de travail raccourci

den förkortade arbetsdagen [dène feurkortadé arbèts(e)dâguène] = le jour de travail raccourci

förkortade arbetsdagar [feurkortadé arbèts(e)dâguare] = des jours de travail raccourcis

de förkortade arbetsdagarna [dé/dome feurkortadé arbèts(e)dâguar(e)na] = les jours de travail raccourcis

Même si jeudi dernier était donc « en förkortad arbetsdag », la plupart de mes collègues avaient pris un jour de congé (ou récupéré des heures – les horaires de travail des employés de bureau du musée sont flexibles). Je savais donc que je risquais de me retrouver plus ou moins seule de 8h30 à 15h (au lieu de 17h) et j’avais demandé à travailler à domicile.

Résultat des courses: même en ne prenant pas les deux pauses-thé habituelles du matin et de l’après-midi et à peine une heure au déjeuner, j’ai fini à … 17h30 … 🙁

Même si j’avais été au bureau, je crois que je serais restée jusqu’à cette heure-là, car je voulais vraiment finir la traduction de ce texte avant Pâques. Ces heures-là, je les compte dans mes heures à récupérer, donc ce n’est pas un gros problème. Du coup, je vais peut-être ne pas travailler du tout la veille du 1 er mai. 😉 (J’ai plus d’heures que ça à récupérer – pour faire taire les mauvaises langues qui veulent faire croire qu’on se tourne les pouces dans un musée…)