Le mot de la semaine «: « jordgubbar »

Les hirondelles sont de retour, l’été est arrivé. Oui, en Suède, l’hirondelle ne fait pas le printemps, mais l’été. 🙂 D’autres signes d’été sont les températures entre 25 et 30 degrés, un ciel bleau azur, presque jour comme nuit puisque les nuits sont désormais courtes et claires, et un soleil resplendissant. (Quelques gouttes de pluies de temps en temps, mais c’est seulement pour faire plaisir à la nature et rafraîchir le fond de l’air.) Ce week-end a été splendide ! Un temps idéal pour courir le Marathon de Stockholm, ou faire un pique-nique dans un parc d’Uppsala (dans mon cas).

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L’été arrive un peu plus tôt que d’habitude cette année, et cela se remarque aussi sur les étalages de fruits des supermarchés. On a de la rhubarbe depuis plusieurs semaines. Et aujourd’hui, alors que j’étais à la recherche de beaux fruits pour faire une salade de fruits rafraîchisante, j’ai trouvé des fraises suédoises ! Les premières de l’année pour ma part. (En général, les fraises suédoises sont tout juste en vente pour la « midsommar » … qui est dans trois semaines.) C’est important qu’elles soient suédoises. Il y en avait des belges aussi, largement moins chères, mais sans même les goûter, je savais que les fraises suédoises étaient cent fois meilleures. De passage en Suède en été, il faut absolument penser « local » et goûter aux fraises suédoises. (J’en mangerai des belges le jour où j’irais en Belgique.)

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Le mot suédois pour « fraise » est « jordgubbe » (mot-à-mot : homme de terre – ben oui, on a bien les pommes de terre nous ! 😉 ) C’est un mot simple à décliner :

en jordgubbe [ène yourd(e)gubé] = une fraise

jordgubben [yourd(e)gubène] = la fraise

jordgubbar [yourd(e)gubare] = des fraises

jordgubbarna [yourd(e)gubarna] = les fraises

Pour les fraises des bois, on dit « smultron »:

ett smultron [ète smul(e)trone] = une fraise des bois

smultronet [smul(e)tronète] = la fraise des bois

smultron [smul(e)trone] = des fraises des bois

smultronen [smul(s)tronène] = les fraises des bois

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Le mot de la semaine : « träna »

Ça faisait longtemps qu’on avait pas vu un verbe. (À vrai dire, j’ai hésité entre ce mot-là et le substantif « dator », mais j’aurai sûrement l’occasion de parler de ce dernier un autre fois.)

« Träna », si vous pensez à l’anglais, « train » (pas au mot français svp !), vous en devinez peut-être la signification. Cela veut dire « s’entraîner, faire de l’exercice physique/de la gym ». C’est un verbe très pratique car il s’applique à toutes les formes de sport.

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J’ai pas fait de sport depuis quelques années. J’en ai fait pas mal quand j’étais plus jeune, sous forme de danse, classique puis jazz. En arrivant en Suède, j’ai trouvé un cours de jazz, puis j’ai essayé un peu « Friskis & Svettis » ; enfin j’ai fait quelques années de gym Pilates avant que ma fibromyalgie me mette des bâtons dans les roues. Pilates, c’est vraiment la forme d’exercice physique que j’appréciais le mieux, et j’espère pouvoir m’y remettre dans quelques temps. J’ai fait aussi un peu de qi-gong et de tai chi, mais même ça, c’était éreintant pour moi, surtout au niveau des genoux. Pendant un moment, j’ai cru que je ne pourrais plus jamais refaire de sport.

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Cette semaine, je me suis dis : « allez, il faut que je fasse un essai ! ». Je suis un programme que j’ai vu dans un magazine de santé. À peu près tous les deux jours, j’alterne une série d’exercice avec des altères (je commence sans poids…) et une série d’exercices plus concentrée sur les abdominaux. Et je continue bien sûr mes promenades les jours de travail.

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À propos de travail, à partir de juin, un concours de marche est lancé pour les collègues qui sont intéressés. On nous a distribué il y a peu un podomètre. Pour le concours, il faut faire un minimum de 60 km par mois. Sans avoir le but de gagner quelque chose, je fais déjà 130 km/mois, donc je compte bien participer !

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Revenons à ma gym. J’ai des courbatures, bien sûr, mais dans un sens, je sais pourquoi j’ai mal, donc c’est plus facile à accepter. Et la motivation est au top, donc j’espère vraiment que je vais bientôt arriver à retrouver une forme digne de ce nom.

Le verbe « träna » est régulier et se conjuge comme ceci :

jag tränar [jâgue trènare] = je m’entraîne

jag har tränat [jâgue ’hare trènate] = je me suis entraînée

jag tränade [jâgue trènadé] = je m’entraînais

jag ska träna [jâgue ska trèna] = je m’entraînerai

(Les photos viennent d’ici.)

Le mot de la semaine : « kronprinsessa »

Au Nationalmuseum, je travaille à 50 % avec une exposition internationale qui ouvrira en septembre 2010 et qui aura pour sujet « L’art du pouvoir – Napoléon, Karl XIV Johan, Alexander Ier ».

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(Source des photos de Napoléon, Karl XIV Johan et Alexandre 1er)

Nous avons commencé le projet depuis quelque temps déjà, mais cette semaine, nous avons reçu nos collègues de de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg pour une réunion de trois jours, pour bien ancrer l’exposition des deux côtés. C’est dans ce cadre que j’ai eu l’honneur de serrer la main de Victoria, la princesse héritière de Suède, qui était invitée à assister à notre réunion de jeudi matin.

Inutile de vous dire que j’étais assez nerveuse en vue de cette rencontre. Je ne suis pas impressionnée par les titres de noblesse, comme nos collègues russes ou même certaines de mes collègues, mais la princesse sera dans le futur amenée à représenter la Suède, et ce n’est quand même pas si facile que cela. Je crois que j’aurais été aussi nerveuse si nous avions eu la visite du premier ministre ou même de la ministre de la culture (bien que je ne l’apprécie guère en ce moment – je reviendrais peut-être sur le sujet un de ces jours). Devant ces trois personnes, il est important de faire bonne impression, quelqu’en soit la raison.

Pour ce qui est de l’étiquette, il faut savoir qu’on ne tutoye ni vouvoie un membre de la famille royale. Soit on évite ce genre de formulation, soit on dit « Sa Majesté », quand il s’agit du roi ou de la reine, et « Son Altesse Royale » quand il s’agit des enfants du couple royal. Ou tout simplement « Kronprinsessan » quand il s’agit de la princesse héritière.

Le mot est composé de « kron- », de « krona » = couronne, et de « prinsessa » = princesse, qui se décline comme suit :
en prinsessa [ène princéssa] = une princesse
prinsessan [prinecéssane] = la princesse
prinsesssor [prinecéssore] = des princesses
prinsessorna [prinecéssor(e)na] = les princesses

victoria_danielVictoria et Daniel Westling (source photo)

Victoria est née le 14 juillet 1977 comme premier enfant de la famille royale. Elle a un frère, Carl Philip, né en 1979, et une sœur, Madeleine, née en 1982. Au moment de la naissance de Victoria, l’héritier du trône était encore, selon la loi, le fils aîné du couple royal. Mais en 1980, le parlement suédois a fait voté la loi selon laquelle l’enfant aîné, fille ou garçon, devient héritier. Victoria a donc été élevée et éduquée dans ce but-là. Elle vit depuis de nombreuses années avec un « roturier », Daniel Westling. Leur fiançailles ont été annoncées ce printemps et le mariage est fixé au 19 juin 2010. La famille royale actuelle est descendante de Jean-Baptiste Bernadotte, maréchal de Napoléon, qui fut élu prince héritier suédois en 1810 et prit le nom de Karl XIV Johan. Cela fera donc 200 ans l’an prochain et c’est justement à cette occasion que nous organisons cette grande exposition.

Au cours de notre réuninon de jeudi, la princesse héritière a montré beaucoup d’intérêt à notre projet d’exposition en posant des questions et en faisant des commentaires. Elle a fait preuve d’humour et a réussi à détendre l’atmosphère par son seul comportement naturel et simple. Pas de « chichi », simplement habillée, très discrètement maquillée, les cheveux réunis à l’arrière de la tête par une simple pince à cheveux, pas de bijoux ostentatoires (mais LA bague de fiançailles ornée d’un diamant). À table, elle a accordée son attention à ceux qui étaient le plus proche d’elle. Et avant de partir, elle a tenu à serrer la main et à remercier tout le monde.

Au cours de ces quelques heures, je n’ai eu que l’occasion de lui dire bonjour et mon nom puis de la remercier à mon tour à la fin. Je ne me faisais aucune illusion, il n’y avait aucune raison qu’elle m’adresse la parole plus que cela. Je ne suis que secrétaire d’exposition, et je ne m’attendais pas un traitement de faveur. Mais cette rencontre m’a donné une image très agréable de la princesse héritière.

Que je sois pour ou contre la monarchie n’a aucune importance dans ce contexte. On peut en effet remettre en question l’existence de la famille royale suédoise qui n’a aujourd’hui aucun pouvoir politique, « seulement » un rôle représentatif. Mais le fait est qu’elle est très populaire, auprès des Suédois comme des étrangers. Et les récentes fiançailles n’ont pas apaisé cet engouement. On peut aussi remettre en question le fait de se marier avec un roturier. Le fait est que son père, le roi lui-même, l’a fait, même si la reine Sylvia est issue d’une famille bourgeoise aisée. Pour moi, la situation actuelle est la preuve que la monarchie n’a plus aucune raison d’être dans notre monde d’aujourd’hui, et que c’est d’une certaine manière, le début de la fin. Mais en attendant que la monarchie suédoise se dissolve d’elle-même, il faut faire avec. Et tant que les membres de la famille royale font leur travail et sont populaires, je ne vois pas vraiment de gros problème.

Pourquoi écris-je ?

Logo La Rédac du mois

C’est le 15 du mois et donc la rédac’ du mois. Le sujet est énoncé dans le titre. Cette question, je crois que toute personne s’adonnant à l’écriture se l’est posée un jour ou l’autre. Je vais commencer à y répondre d’une manière très banale : J’ai toujours aimé écrire. Dans les deux sens du terme. J’entends par là l’acte physique – tenir un stylo et coucher des mots sur du papier ou aujourd’hui utiliser un clavier et un ordinateur – mais aussi l’acte intellectuel. « Intellectuel » est bien grand mot, surtout quand je pense aux premières choses que j’ai écrites, mais quel autre mot utiliser ?

Cela commence bien sûr à l’école où j’ai toujours pris du plaisir à m’appliquer à écrire mes dictées, mes rédactions, les poèmes à apprendre, les leçons etc … Au collège et au lycée, je mettais toujours mes notes au propre. Cela prenait du temps évidemment (surtout quand je recommençais une page car je refusais la moindre rature …), mais cela faisait aussi partie de mon processus d’apprentissage.

Adolescente, j’ai commencé à écrire un journal intime, comme bon nombre d’adolescents, je suppose. Rien de transcendant ; cela tournait énormément autour de mes relations avec mes copines de l’époque, des intrigues, des observations, des réflexions qui se voulaient philosophiques …

Peu à peu, cela s’est développé en une sorte de besoin de documenter ma vie, mon quotidien. Si je partais en voyage, j’écrivais presque tout en détail. Je conservais les billets d’avion, les tickets d’entrée et toutes ces petites choses qu’on accumule dans un sac à main. À terme, mon idée était d’illustrer mes journaux de ses « souvenirs » et des photos que je ne manquais pas de prendre. C’est resté au stade de l’idée. Un jour peut-être, quand je serais à la retraite, je me mettrais à la tâche … si je ne trouve pas alors que mes écrits de jeunesse sont beaucoup trop mièvres et totalement inintéressants.

Aujourd’hui encore, je tiens un journal intime, qui n’a en fait rien de vraiment intime. J’y raconte chaque soir les évènements de la journée de façon très sommaire. J’y exprime rarement des sentiments. Je note aussi la météo, la température (et mon poids …) de chaque journée. J’aime revenir en arrière de temps en temps et relire ce que je faisais il y a quelques années à la même époque.

Et puis, il y a bien sûr le blog. Sincèrement, même si j’étais restée en France, je crois que j’aurais créé un blog. Je n’ai absolument aucune idée de ce que je serais devenue si j’avais fait ma vie en France, mais je crois que j’aurai trouvé un sujet intéressant sur lequel écrire. Oui, car je crois que ce que j’écris sur ce blog est intéressant. 😉 Mon journal intime n’est intéressant que pour moi, mais pour publier des articles sur un blog, sur la toile, il faut croire que quelques personnes sont intéressées, sinon je n’y vois pas d’intérêt. Mon journal intime est pour moi-même, pour garder le souvenir des années qui passent, mais mon blog est une preuve évidente de volonté de communiquer ce que j’observe autour de moi.

Pour finir, écrire mon blog en français est une bonne occasion pour moi de continuer à pratiquer ma langue maternelle étant donné que je vis et travaille dans un milieu à majorité suédois. Cela ne me manque pas de ne pas parler français 24h/24, mais je crois que c’est important pour moi de garder un certain contact avec ma première langue.

Bon, assez parler de moi. Je veux – et sûrement vous aussi, mes chers lecteurs – lire les avis de mes co-blogueurs. Voici les liens : ckankonvaou, Avec nous en Floride…, Le blog de Laetitia Beranger, Le blog d’Orchidee, D’Athènes à Montréal, En direct des iles, Zürichardie, Il était une fois dans le sud…, le Denis Blog, tranche de vie, Chocobox, good.mood, mouton.bergerie, une parisienne à Athènes, Lodi, Gazou, Sur les traces du chevalier ours, Betty looo-les cornus, Le chat qui, Sylvie. Bonne lecture ! 🙂

Le mot de la semaine : « häst »

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Pour la première fois depuis que je suis en Suède, je suis allée au nord d’Uppsala. Je connais déjà un peu le sud et les régions du Småland [smaulande] et de Skåne [skauné] (Scanie, en français). Il était temps que je découvre un peu le nord. Le nord de la Suède est immense. J’ai commencé par le Dalarna (Dalécarlie, en français). Dans quelque temps, ce sera au tour de l’Ångermanland [onguermanelande]. 😉

Le Dalarna [Dâlarna], c’est la région qui symbolise la Suède entière. Je veux dire par là que les « symboles » de la Suède viennent de cette région. Comme les maisons rouges aux fenêtres blanches, par exemple. Ou les « dalahästar » = chevaux de Dalécarlie.

En Dalarna, l’artisanat du bois est très répandu, et ce qu’on sculpte le plus, ce sont des chevaux. Les chevaux typiques sont bleus ou rouges. Mais ils se déclinent dans toutes les couleurs et les formes possibles et imaginables. Dans les rayons des boutiques touristiques, ils sont sagement alignés tel une armée.

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On les voit aussi imprimés sur des tissus, des tabliers, des maniques, des sac en tissus. On en fait des bougeoirs, en bois ou en métal, des dessous de plats, des plateaux, des porte-clés, des boucles d’oreilles, des magnets, des autocollants … (Remarquez que les élans ne sont pas rares non plus !)

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Quand on visite une telle boutique, on ressent une sorte d’overdose et on respire un grand coup avant d’entrer dans la suivante. Un point positif, c’est que j’ai quand même vu un certain développement. Dans certains cas, un apaisement dans les couleurs ; j’apprécie spécialement les noirs et les blancs au décor plus sobre de « kurbits ». Dans d’autres cas, l’introduction de l’humeur, avec des chevaux courants ou assis sur les pattes arrières. J’aime bien aussi ceux qui font « anciens ». En somme, il y en pour tous les goûts !

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Je ne croyais pas que j’achèterais un jour un « dalahäst », mais j’en avais un noir dans mes bagages quand je suis rentré à la maison. 🙂

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090510_13« Häst », c’est donc le cheval. N’oubliez pas de bien prononcer le h du début.
en häst [ène ’hèste] = un cheval
hästen [’hèstène] = le cheval
hästar [’hèstare] = des chevaux
hästarna [’hèstarna] = les chevaux

Pour désigner les chevaux en bois du Dalarna, il suffit d’ajouter « dala- » [dâla] au début du mot.

Et si vous voulez savoir comment un cheval « fait » « en suédois », je vous conseille la lecture de cet article. 😉

Le mot de la semaine : « brasa »

Billet en musique ! Cliquez ici :

Feu de Valborg

À la jointure d’avril et de mai, les Suédois fêtent le retour du printemps en chantant et en faisant de grands feux dans la nature. La sécheresse de cette année a obligé de nombreuses communes à interdire les feux chez les particuliers, seuls les grands feux sous contrôle et même survolés par des hélicoptères-pompiers étant autorisés.

Feu de Valborg

J’ai souvenir de Valborgs  frileux, mais cette année le ciel était dégagé, il faisait même presque trop clair pour vraiment apprécier la lumière provenant du feu qui chauffait largement à plusieurs mètres de distance. (Les volontaires qui contrôlaient le feu de près suaient.)

Valborg est vraiment une fête populaire. Autour du feu, on peut acheter des saucisses grillées, de la barbe à papa, des ballons pour les enfants. Tout le monde assiste à cette célébration, bébés, enfants, adultes, personnes âgées. Et personne ne voudrait fêter Valborg sans les chants traditionnels. (C’est aussi malheureusement la première fête de l’année au cours de laquelle de nombreux jeunes boivent plus qu’ils ne devraient …)

Feu de Valborg

« Brasa », c’est le feu, dans le sens de « bûcher ».

en brasa [ène brâssa] = un feu
brasan [brâssane] = le feu
brasor [brâssore] = des feux
brasorna [brâsorna] = les feux

Le feu, dans le sens de l’élément, c’est « eld ».

en eld [ène èlde] = un feu
elden [èldène] = le feu
eldar [èldare] = des feux
eldarna [èldarna] = les feux

(Les formes plurielles de « eld » ne s’utilisent pas trop souvent.)

Feu de Valborg Feu de Valborg Feu de Valborg