Les mots en –is

Il y a pas mal de mots suédois qui se terminent par –is [prononcez isse], mais je pense à une catégorie spéciale où le suffixe –is est utilisé pour construire un nouveau mot, une sorte de diminutif ou de « raccourcis », comme kompis de kompanjon = compagnon >>> copain, copine.

Je vous mets une petite liste là, dans l’ordre alphabétique :
en alkis, de alkoholist >>> alcoolo
en bebis [bébisse], de baby >>> bébé
en fegis [fégisse], de feg = lâche >>> trouillard
ett fritis, de fritidshem, fritid = loisirs + hem = maison >>> foyer de loisirs (activités après l’école)
en fräckis [frèkisse], de fräck = osé >>> histoire cochonne
ett godis [goudisse], de god = bon >>> bonbon
grattis [gratisse], de gratulera = féliciter >>> félicitations (à ne surtout pas confondre avec gratis [grâtisse] = gratuit !)
en/ett kondis – celui-là est un particulier car il a deux sens qui sont presque contraditoires : soit de konditori = salon de thé, soit de kondition = forme physique
en kändis [chènedisse], de känd = connu >>> célébrité
en doldis, de dold = caché >>> personne importante qui veut être incognito
en lantis, de lantlig = campagnard >>> paysan, plouc
pingis, de pingpong >>> ping pong
poppis, de populär >>> populaire, branché, dans le vent
vara skakis, de skaka = trembler >>> avoir les jambes en coton
en tjockis [chokisse], de tjock = gros >>> gros (plein de soupe)
en trummis, de trumma = tambour >>> batteur (le musicien)
en skådis [skaudisse], de skådespelare >>> acteur, actrice

Vous avez peut-être compris qu’il s’agit là d’un vocabulaire plutôt familier. Certains mots sont tout à fait courants, au point qu’on peut les rencontrer même dans les journaux. Certains autres ont une connotation plus ou moins péjorative, voire méprisante. Mais dans le cas de bebis par exemple, c’est tout simplement mignon. Une chose bien mignonne aussi, ce sont les webbisar. Les webbisar, c’est un service online proposé par les maternités suédoises par l’intermédiaire duquel les parents peuvent annoncer la naissance de la prunelle de leurs yeux avec photo et nom à l’appui.

Pourquoi je vous parle de bébés? Parce que c’est bientôt le printemps et que nombre de mes amies ont déjà ou vont bientôt donner naissance à des petits trésors. Une seule est française, les autres sont suédoises et ne comprennent donc sûrement pas ce que j’écris – elles ne lisent même sûrement pas mon blog – mais je suis tellement contente pour elles que je voulais en parler ici. 🙂

Bebis se décline comme ceci :
en bebis [ène bébisse] = un bébé
bebisen [bébissène] = le bébé
bebisar [bébisare] = des bébés
bebisarna [bébisarna] = les bébés

Le mot de la semaine : « en promenad – att promenera »

Je ne crois pas avoir besoin de vous faire la traduction cette semaine. 🙂 Je passe donc tout de suite à la prononciation et à la manière dont le substantif et le verbe se déclinent :

en promenad [ène promenade] = une promenade
promenaden [promenadène] = la promenade
promenader [promenadère] = des promenades
promenaderna [promenadèrna] = les promenades

jag promenerar [jâgue promenérare] = je me promène
jag har promenerat [jâgue ’har promenérate] = je me suis promené(e)
jag promenerade [jâgue promenéradé] = je me promenais
jag ska promenera [jâgue ska promenéra] = je me promènerai

NB : Le verbe suédois n’est pas réflexif.

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Je me promène souvent en Suède. Il faut dire que c’est un terne qu’on utilise souvent en Suède. Le soir, après le boulot, je rentre souvent à pied avec Johan sur Slussen. Comme on vient d’Östermalmstorg, ça nous fait une balade d’environ 30 minutes, dont une bonne partie en bordure de l’eau. Ça me fait faire un peu d’exercice physique, et avec de la compagnie, c’est plus sympa … sauf quand la neige vous fouette le visage …

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Samedi, j’ai fait une promenade en ville de deux bonnes heures, sur les pas de Michael Blomkvist et de Lisbeth Salander. J’ai fait une visite guidée dans Södermalm, le quartier sud de Stockholm, où se déroule une bonne majorité des péripéties de la trilogie de Millenium. Il faisait malheureusement un temps gris et froid, mais l’ambiance était bien sympa et c’était génial de voir les lieux où Lisbeth aurait grandi, où se situerait l’appartement qu’elle achète, où habiterait « Kalle » etc …

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Je n’en raconte pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui n’ont pas encore lu les trois tomes, mais je vous recommande vivement cette visite guidée si vous êtes comme moi fan de Lisbeth et de passage sur Stockholm. La guide Séverine est française et vous pouvez la contacter ici. Notez aussi qu’elle peut vous proposer d’autres visites guidées de la ville.

PS : Il est fortement recommandé d’avoir lu les trois romans ! 🙂

Le mot de la semaine : « pulka »

Depuis quelque temps, je traverse un parc de Stockholm où un arbre et un lampadaire sont rembourrés de sac jaunes énormes.

Ce n’est que la semaine passée que j’ai compris à quoi cela servait. C’était la semaine des vacances de février et il avait neigé. Que demander de plus quand on est gosse ? 🙂 C’est un temps idéal pour faire de la luge évidemment ! Et le rembourrage de l’arbre et du lampadaire s’explique du fait qu’ils se trouvent tous les deux en fin de descente, et c’est donc tout simplement pour amortir les éventuels chocs si les gosses n’ont pas réussi à bien diriger leur luge. Même le banc était temporairement rembourré ce jour-là.

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Les gosses se lançaient sur la pente comme des tortues géantes* se laissant glisser sur le dos, les pattes en l’air, et remontaient à pieds traînant leur luge derrière eux sans se lasser: monter, glisser, re-monter, re-glisser … Le tout sous les regards attentifs de quelques mamans et papas. L’une d’entre elles avait même du chocolat chaud dans un thermos qu’elle servait dans des gobelets en plastique. Des fois, on voudrait redevenir gosse … 🙂

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Une « pulka », c’est une luge. Les luges suédoises peuvent se présenter sous différentes formes : toutes rondes avec des poignées sur les côtés ou comme des coques de bateau rectangulaires, certaines sont même équipés d’un volant.

en pulka [ène pulka] = une luge
pulkan [pulkane] = la luge
pulkor [pulkaure] = des luges
pulkorna [pulkaurena] = les luges

Et faire de la luge se dit : « åka pulka » [auka pulka]:
jag åker pulka [jâgue aukeure pulka] = je fais de la luge
jag har åkt pulka [jâgue ’har aukte pulka] = j’ai fait de la luge
jag åkte pulka [jâgue aukté pulka] = je faisais de la luge
jag ska åka pulka [jâgue ska auka pulka] = je ferais de la luge

(* « jättesköldpadda, -an, -or, -orna en suédois)

Le mot de la semaine : « baka »

« Baka » est un verbe facile à conjuguer qui signifie : « faire du pain/de la pâtisserie ». La seule chose à laquelle il faut faire attention, c’est la prononciation, avec un premier -a- long [bâka]. (Si vous prononcez [baka], les Suédois comprendront « backa », qui veut dire reculer.)

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« Baka » se conjugue comme ceci :
jag bakar [jâg bâkare] = je fais du pain
jag har bakat [jâg har bâkate] = j’ai fait du pain
jag bakade [jâg bâkadé] = je faisais du pain
jag ska baka [jâg ska bâka] = je ferais du pain

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Ce week-end, « jag har bakat » : deux pains dans des moules, deux boules, et des petits pains au lait et à la cardamone, car c’est Mardis gras mardi prochain et cela rime avec « semlor ». J’ai fait 36 « semlor » que j’ai congelés et que je sortirais au fur et à mesure. Parce que chez nous, les « semlor », c’est de Mardi gras jusqu’à Pâques au plus tard. J’ai hâte ! 🙂

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La semaine prochaine, si vous insistez vraiment beaucoup, je vous apprendrai le verbe « saigner », car aujourd’hui, je me suis de nouveau coupée avec le couteau à pain …

Le jour où je suis devenue invisible

Pendant deux jours, j’ai préparé cette fête traditionelle suédoise. J’ai fait les courses et le ménage, j’ai préparé un buffet froid : du salé et du sucré, du salé-sucré, j’ai fait cuire le vin rouge avec les épices, j’ai décoré l’appartement pour lui donner un air un peu plus festif… Et juste au moment où les invités commencent à arriver, je deviens invisible ! Mon conjoint, croyant que je me suis éclipsée pour me refaire une beauté, les accueille les uns après les autres. Je vois les manteaux s’entasser sur le meuble de l’entrée, les chaussures s’aligner devant la porte et les gens peu à peu se disperser dans la cuisine et le salon.

Comme je ne réapparais point, mon conjoint donne le feu vert pour attaquer le buffet. Quelques voix s’extasient devant la quantité, d’autres s’interrogent sur le contenu de certaines assiettes, puis les langues se délient après quelques tasses de vin chaud. Une amie enceinte est touchée que j’aie pensé à une alternative sans alcool.

Tous les invités ne se connaissent pas, mais les sujets de discussion ne tarissent pas. Comment ils m’ont rencontrée, par exemple : les uns à la fac, les autres au boulot, d’autres encore au cours de rencontres entre Français.

Je me glisse discrètement et silencieusement de groupe en groupe. La curiosité est un vilain défaut et je risque d’entendre des choses qui m’étonneront ou me blesseront, mais je ne peux résister à la tentation.

Entre les bouchées, on se félicite de ma cuisine, mais on ne s’étonne pas non plus que j’ai pris du poids ces derniers temps. Une mauvaise langue raconte même qu’il croyait un moment que j’étais enceinte …

Une ancienne collègue regrette de ne plus avoir ma compagnie au travail mais se réjouit que je me plaise à mon nouveau travail où je peux faire preuve d’autres compétences et toujours tirer profit de mon bilinguisme. « D’ailleurs, vous trouvez pas qu’elle a un petit accent bizarre quand elle parle français ? »… « Peut-être, mais son accent français quand elle parle suédois est tellement charmant ! » … Il y en a encore qui s’étonnent que je parle couramment suédois. Mon conjoint intervient et fait remarquer que c’est tout à fait normal : 9 ans en Suède à fréquenter beaucoup de Suédois, je n’ai autrement dit aucun mérite.

« Tiens, raconte-nous comment vous vous êtes rencontrés ! C’était à Paris, j’imagine », demande quelqu’un qui n’a encore jamais entendu l’histoire. Et mon conjoint de démentir et de raconter mes difficiles débuts de conversation en anglais avec un accent français à couper au couteau, ma timidité, mes lettres de plusieurs pages qui lui donnait une telle angoisse quand il s’attelait à la tâche d’y répondre … Quelqu’un trouve que c’est romantique que j’ai fait l’effort de venir en Suède ; mon conjoint rétorque que c’est tout de ma faute : je l’ai devancé, il avait pensé venir s’installer en France. Mais, à la réflexion, il valait peut-être mieux que j’apprenne le suédois que lui le français, cette langue qui ne se prononce pas comme elle s’écrit !

« Mais elle a bien quelques défauts quand même, non ? » … Oh que oui !… Même si elle a appris à moins râler là-dessus, elle est assez exigeante pour ce qui est du ménage et de la vaisselle. Surtout, elle a horreur d’être en retard ! Elle stresse si on rate un bus alors qu’il y en a un autre dans dix minutes. Elle est organisée, mais des fois, trop, c’est trop ! Lever à telle heure, les courses à telle heure, telle émission à la télé à telle heure etc … Et son blog ! Qu’est-ce qu’elle y passe du temps, des fois ! « Qu’est-ce qu’elle y raconte sur son blog d’ailleurs ? Il est en français, je peux pas le lire », achève mon conjoint.

Les lecteurs présents parmi les invités racontent les tranches de vie dont je fais part sous différents aspects, que je suis assez irrégulière dans mon écriture : une fois par semaine pendant de longues périodes, plus intensivement pendant des périodes plus courtes. L’un raconte qu’on tombe sur mon blog en googlant « hibiscus » et « nourriture ». Tous rigolent ! Un autre se moque gentiment de mes récits de soirées-tricot. Un autre encore trouve que suis parfois un peu trop informative, voire encyclopédique, sur certains articles.

« Et au travail, elle est comment ? » Ambitieuse, au sens suédois du terme, effective, appliquée. Naïve parfois quand elle s’étonne de certaines pratiques, mais aussi perspicace à d’autres moments. Dans les moments de détente, elle est toujours sympa, même si elle est fatiguée. Au cours des pauses-déjeuners, on peut aborder toutes sortes de sujets : actualité, littérature, films, recettes …

« Et en tant que Française ? » Elle n’est plus vraiment Française … Déjà, elle a un accent suédois. Ensuite, elle critique pas mal la France, affirme toujours qu’elle se plait mieux en Suède même si elle reconnaît que tout n’y est pas mieux qu’en France. Mais elle sait encore râler comme une Française !

N’empêche, c’est quand même pratique de connaître quelqu’un qui a vécu si longtemps en Suède : on est pratiquement toujours sûr d’obtenir une réponse quand on lui pose une question. Elle aime bien aider ses compatriotes même si elle trouve parfois qu’ils devraient faire un peu d’efforts pour trouver eux-mêmes une information facile à trouver.

« Bon, c’est pas tout ça, mais il commence à se faire tard… Dommage qu’on ne l’ai pas vue. Il était vraiment bon ce buffet ! »

 

Logo La Rédac du mois

Ce que vous venez de lire est ma participation à la rédac du mois de février. Le sujet est : VOUS. Que disent vos amis, ennemis ou connaissances quand ils parlent de vous croyant que vous n’entendez pas ? Exercice pas évident, qui révèle ce qu’on croit et/ou espère que les autres pensent de nous. Allez lire ce que mes co-blogueurs croient que les autres pensent d’eux : ckankonvaou, Avec nous en Floride…, Le blog de Laetitia Beranger, Le blog d’Orchidee, D’Athènes à Montréal, En direct des iles, Zürichardie, Il était une fois dans le sud…, le Denis Blog, tranche de vie, Chocobox, good.mood, mouton.bergerie, une parisienne à Athènes, Gazou, Sur les traces du chevalier ours, Betty looo-les cornus et Le chat qui.

Le mot de la semaine : « alla hjärtans dag »

Exceptionnellement cette semaine, je publie le mot de la semaine un samedi – et non pas un dimanche – car 1) demain, ce sera trop tard (vous allez vite comprendre pourquoi), 2) demain, c’est le 15 du mois, donc la rédac.

Aujourd’hui, c’est le 14 février donc … la Saint-Valentin. Bravo, vous avez bien deviné !! Mais vous ne voyez peut-être pas toujours le rapport avec le titre de ce billet hebdomadaire ? …

Si je vous dis que « alla » signifie « tous », « hjärtan » = « les cœurs » et « dag » = « jour », est-ce que vous commencez à voir le rapport ? …

Il y un « -s » qui vous gêne ? C’est très simple à expliquer en fait. Vous savez, le « ’s » anglais ? Ben c’est la même chose que le « -s » suédois : si vous ajoutez un -s à la fin d’un substantif suédois, vous formez un génitif. Il suffit juste de vous rappelez d’inverser l’ordre des mots par rapport en français, comme en anglais.

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Sachant cela, vous en avez maintenant sûrement déduit que la Saint-Valentin en suédois, ça se dit « alla hjärtans dag », mot à mot « le jour de tous les cœurs ».

Pour cette occasion, en Suède comme en France et dans pas mal d’autres pays du monde, les magasins (et les magazines aussi !) regorgent d’offres spécifiques pour la Saint-Valentin : cartes, tasses, coussins, sous-vêtements, gâteaux, idées de recettes,  bouquets, etc … Et aussi des bonbons. Car les Suédois raffolent de bonbons (même ceux qui sont pas bons) !

Les bonbons de la Saint-Valentin sont des petits cœurs en gelée rouge recouverte de sucre, un peu comme les fraises Tagada, sauf que mon souvenir des fraises Tagada est bien meilleur que celui de ces bonbons … Ces bonbons se vendent dans des boîtes en forme de … cœur. Original … (Moi, je suis presque contente que ça tombe un samedi cette année, car je ne risque pas de me sentir obligée de prendre un bonbon que je ne trouve pas bon.)

Si un collègue suédois en présente une boîte au cours de la pause-« fika », ce n’est pas pour déclarer son amour à tous les collègues présents, et vous ne vous engager donc à rien en en piochant un. C’est seulement « histoire de … ».

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ett hjärta [ète ’yèreta] = un coeur
hjärtat [’yèretat] = le coeur
hjärta [’yèreta] = des coeurs
hjärtan [’yèretane] = les coeurs

« Alla hjärtans dag » se prononce [alla ’yèretanece dâgue].

Sur ce, bonne Saint-Valentin à ceux qui la fête !

Le mot de la semaine : « ost »

J’ai la chance d’avoir un « sambo » suédois qui apprécie les fromages français. Une année, je lui ai offert un service à raclette dotée d’une plaque en pierre pour faire griller du bacon et des légumes frais par exemple. (Un jour peut-être, je vous raconterai l’histoire de son rapatriement en avion …) Et de temps en temps, nous invitons des amis pour une soirée-raclette.

Mai où trouver du fromage à raclette en Suède ? À Stockholm, ce n’est pas un problème. Si vous êtes très riche, je vous conseille le fromager français Androuet à Nybrogatan. On en trouve aussi aux Halles d’Östermalm et celles d’Hötorget ainsi qu’au supermarché Hemköp au sous-sol d’Åhléns City.

2 kg de fromage raclette Fromage raclette

Pour la soirée-raclette de ce soir, j’ai suivi le conseil de Ludo et j’ai rendu visite au grossiste de Wijnjas Grosshandel, cinq minutes avant la fermeture du soir … Je croyais qu’on allait me jeter des regards mécontents, mais j’ai au contraire été accueillie par un personnel compétent et aimable. Entre de la raclette suisse pasteurisée et de la raclette française non-pasteurisé, je n’ai pas hésité, d’autant plus que la raclette française était moins chère que la suisse. Ce fromager ne vend pas que des fromages français et suisses, mais aussi espagnols et italiens, de la charcuterie, de la moutarde de Dijon, différentes huiles et confitures, du chocolat belge, etc … On trouve de tout, même du pain Poilâne, mais pas de « rattmuff » (comprenne qui pourra !)

Pain Poilâne

Je suis ressortie de chez le grossiste avec 2 kg de raclette, un quart de miche Poilâne, un morceau de jambon de Bayonne, du jambon Serrano et des petits saucissons, le tout pour un peu plus de 300 kr. Pour le repas, j’ai complété avec des crudités : tomates cerises, champignons de Paris, courgettes, poivron, bacon et d’autres sortes de pains cuits au feu de bois (achats dans mon ICA). Sans oublier bien sûr de bonnes pommes de terre cuites à l’eau. Cette tradition culinaire franco-suisse a l’air d’avoir été appréciée par nos amis suédois.

Service à raclette

Une autre fois, je vous parlerai des fromages suédois, mais pour aujourd’hui, on va s’en tenir là, en concluant par l’équivalent suédois de « fromage » : « ost ». C’est un mot facile à décliner :

en ost [ène ouste] = un fromage
osten [oustène] = le fromage
ostar [oustare] = des fromages
ostarna [oustarna] = les fromages

et puis comme c’est simple, je rajoute :

en bit* ost [ène bite ouste] = un morceau de fromage

* On ne fait pas de blagues en-dessous de la ceinture sur ce mot-là dans les commentaires, merci !…

Le mot de la semaine : « växter »

Dans les maisons suédoises, vous verrez sous chaque fenêtre un étagère d’une vingtaine de centimètres de profondeur et de la largeur de la fenêtre. Ces étagères sont très souvent utilisées pour y mettre des plantes d’intérieur, et j’aime beaucoup ce genre d’aménagement. Dans notre appartement, il n’y a qu’une seule de ces étagères qui supporte notre modeste collection de DVD. Sur toutes les autres, nous avons des plantes vertes et des fleurs. Plus quelques autres dans quelques coins.

Saint-Paulia, aloe vera, monsterra, géranium, hibiscus …

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Depuis ce week-end, nous avons en plus un géranium de trente ans et un hibiscus de vingt ans. Les parents d’une copine franco-suédoise ont récemment déménagé dans un appartement plus petit et ils étaient obligés de se défaire de quelques plantes d’intérieur. Quand j’ai entendu parler d’un hibiscus, je n’ai fait ni une ni deux : je devais le sauver du risque de se retrouver dans une poubelle ou au mieux un compost. Je me plais à dire que je l’ai adopté, et le géranium aussi. Et je vais faire de mon mieux pour leur apporter tout le soin dont ils ont besoin. Des plantes si vieilles, je me sens en quelque sorte respectueuse envers elles et d’une certaine manière redevables envers les personnes qui leurs ont permis de devenir aussi vieilles.

Et je prends le relais plus que volontiers !

« Växter », en suédois, cela signifie « plantes » en général.
en växt [ène vèxte] = une plante
växten [vèxtène] = la plante
växter [vèxtère] = des plantes
växterna [vèxtèrna] = les plantes

Le substantif vient du verbe « växa » = grandir.
jag växer [jâgue vèxère] = je grandis
jag har vuxit [jâgue ’har vuxite] = j’ai grandi
jag växte [jâgue vèxté] = je grandis/grandissais
jag skaxa [jâgue ska vèxa] = je grandirai

Le mot de la semaine : « kontor »

Cela n’a sûrement pas échappé à mes fidèles lecteurs : depuis début janvier, je travaille au Nationalmuseum, comme avant Noël, mais j’ai changé d’équipe et donc de bureau. Voici donc venu le fameux de la semaine auquel je voulais vous introduire la semaine dernière et la semaine d’avant aussi…

Bureau, dans le sens de la pièce à travailler, se dit « kontor » en suédois. C’est un mot en -et:
ett kontor [ète kon(e)toure] = un bureau
kontoret [kon(e)tourète] = le bureau
kontor [kon(e)toure] = des bureaux
kontoren [kon(e)tourène] = les bureaux

Et comme il s’agit de mon bureau, je dis « mitt kontor » [mite kon(e)toure].

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Les pronoms possessifs suédois se déclinent, comme en français, en genre et en nombre. Comme pour les adjectifs, il y a une forme en -n, une en -t et une en -a pour le pluriel et la forme définie :
min, mitt, mina [mine, mite, mina] = mon, ma, mes
din, ditt, dina [dine, dite, dina] = ton, ta, tes
hans [’han(e)sse]= son, sa, ses (si le possesseur est masculin)
hennes [’hénèsse] = son, sa, ses (si le possesseur est féminin)
sin, sitt, sina [sine, site, sina] = son, sa, ses (réflexif)
vår, vårt, våra [vaure, vaurte, vaura] = nos
er, ert, era [ère, èrte, èra] = vos
deras [dérasse] = leur(s)

NB : Souvenez-vous bien qu’il n’y a pas de masculin ni féminin en suédois, et que l’équivalent de « min » n’est donc pas « mon » ni celui de « mitt » « ma ». Vous suivez ? À la place, il faut penser que devant un susbstantif en -en, on utilise « min », devant un en -et, on utilise « mitt » et devant un au pluriel, on utilise « mina ».

Ensuite, si je veux dire « mon nouveau bureau », je mets l’adjectif « ny, nytt, nya » [nuiye, nuyte, nuiya] entre le pronom possessif et le substantif. Et comme le pronom possessif définie le substantif, j’utilise donc la forme définie de l’adjectif. Logique non ? Cela donne : « mitt nya kontor » [mite nuya kon(e)toure]. Il faut avouer que ces combinaisons de pronom-adjectif-substantif peuvent être un peu compliquées à assimiler donc on s’arrête là pour ajourd’hui.

Voici donc « mitt nya kontor » :

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Il est nettement plus grand que celui que j’avais avant Noël, car il contient pas mal de placards pour les dossiers suspendus qu’on avait avant qu’on mette en place une base de données ; c’est comme une mini-archive on pourrait dire. Comme ces vieux dossiers peuvent être encore utiles, ils restent dans le bureau jusqu’à nouvel ordre.

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Ensuite, j’ai une table beaucoup plus grande et qui en plus est réglable en hauteur et me permet donc de travailler debout de temps en temps. La chaise est beaucoup plus confortable avec son haut dossier. Dans le travail quoditien, je ne me sers que de quelques classeurs qui sont sur les étagères à gauche. J’ai un téléphone qui affiche le numéro qui appelle, ce qui m’évite de décrocher en disant : « Nationalmuseum, département des dépositions, hibiscus » quand un collègue m’appelle.

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La vue donne sur la rue Riddargatan (beaucoup plus calme que la rue perpendiculaire Sibyllegatan) et le bâtiment de l’autre côté de la rue en brique rouge est une partie des Écuries Royales qui datent des années 1890 et qui sont aujourd’hui reconvertis en logements et écurie.

Je m’y plais bien dans ce bureau ! 🙂