Le mot de la semaine : « misslyckas »

Personne n’est parfait, ou comme les Suédois disent: « även solen har fläckar » = même le soleil a des tâches.

J’étais invitée hier chez mon ancienne prof de suédois qui est devenue presque une voisine en achetant une maison à quelques minutes à pied de chez moi. Je m’étais proposée de venir lui rendre visite avec un gâteau fait-maison. J’ai cru faire simple en choisissant la recette d’un gâteau marbré et étant un peu en retard, je me suis contentée de sortir le gâteau du four après une heure de cuisson et de l’emballer dans un torchon avant de partir.

C’est après l’avoir démoulé et coupé quelques tranches dans la cuisine de ma prof que je me suis rendue compte qu’il était non pas mal cuit, mais tout simplement raté … Elle a fait contre mauvaise fortune bon cœur en affirmant qu’un gâteau est toujours meilleur un peu coulant au milieu, même quand il ne s’agit pas d’un fondant au chocolat, et je la remercie de son indulgence polie. Elle n’en a mangé qu’une demi-part ; je ne lui en est pas voulu. Ni quand elle m’a dit que je pouvais remmener le gâteau avec moi, après une bonne heure de discussion certes agréable. Je ne lui aurait jamais fait l’affront de lui proposer d’en garder ne serait-ce qu’un morceau …

 

Dans le verbe « misslyckas », il y a le mot « lycka » = chance, bonheur, joie. En rajoutant un -s à la fin, on obtient le verbe « lyckas » = réussir, prospérer, aboutir, avoir du succès. En rajoutant « miss- » au début, on obtient l’inverse, c’est à dire = échouer, mal tourner, rater.

jag misslyckas [jâgue misselukasse] = je rate

jag har misslyckats [jâgue ‘hare misselukat(e)sse] = j’ai raté

jag misslyckades [jâgue misselukadèsse] = je ratais

jag ska misslyckas [jâgue ska misselukasse] = je raterais

En remplaçant le -s final par un -d, on obtient l’adjectif « misslyckad » = raté, échoué. En rajoutant -ande, « misslyckande », on obtient le substantif = échec, fiasco.

 

La raison du ”râtage” est, je crois, que j’ai dû casser les blancs en neige en les mélangeant aux deux pâtes : l’une au chocolat, l’autre à la fleur d’oranger. Résultat : elles se sont bien mélangées dans le moule pendant la cuisson en formant une masse compacte dans les deux tiers inférieurs du gâteau. Seule la surface donnait un semblant de gâteau marbré. Mais le fait est qu’il est mangeable, après avoir refroidi. Cela donne une sorte de flan au chocolat à la fleur d’oranger. Une nouvelle variante du gâteau manqué ? 😉

Version suédoise ici

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