La plume d'hibiscus

La rédac’ du mois : Que mangeons-nous ?

Le 15 de chaque mois, à midi pile, des Rédac’Blogueurs écrivent de concert sur le même sujet. Ce mois ci le thème est ”Que mangeons nous ?» et ceux qui s’y collent sont : Leviacarmina, Agnès et Denis. Allez également visiter leur blog et n’hésitez pas à laisser des commentaires.

Les derniers scandales dans l’industrie alimentaire peuvent en effet amener à se poser la question : de la viande de cheval dans les plats surgelés, de la viande de porc dans les kebabs, ou même des tartes à la viande végétarienne (ma préférée !).

Dans l’absolu, cela ne me pose de problème de manger de la viande de cheval, mais j’apprécie de savoir ce que j’ingurgite. Si l’emballage déclare de la viande de bœuf, il est normal de s’attendre à retrouver de la viande de bœuf dans son assiette. Si cela n’est pas le cas, il y a clairement tromperie sur la marchandise, et ce n’est jamais bon pour créer une relation de confiance entre le producteur et le consommateur. Et je ne parle pas des gens qui, par conviction religieuse ou autre, excluent de leur alimentation telle ou telle viande, choix que l’on se doit de respecter.

On peut se demander comment on en est arrivé là. Mais je dois avouer que je ne suis pas vraiment étonnée de l’évolution des choses. À toujours vouloir presser les prix vers le bas au maximum, on ne peut pas s’attendre à un suivi de qualité qui soit à la hauteur. Des prix bas sous-entendent qu’on fasse des économies quelque part dans la chaîne de production et dans ces cas-là, on a choisi de ne pas contrôler la provenance de la viande.

J’ai toujours été sceptique envers les produits très bon marché, qu’il s’agisse de nourriture, de vêtements, de meubles ou même de billets d’avion. Si c’est presque gratuit, pour moi, c’est louche. Quelque part, il y a quelqu’un qui en paye malgré tout le prix, et c’est souvent la qualité et/ou la securité qui en pâtit.

Personnellement, je ne me suis pas vraiment sentie concernée par le scandale de la viande de cheval dans les plats surgelés, car je ne consomme pas ces produits-là. D’un côté, on pourrait dire que c’est la faute du consommateur qui veut des repas tout prêts pour pas cher. Ceux qui veulent vraiment savoir ce qu’ils ont dans leur assiette cuisinent leurs lasagnes eux-même, en achetant les ingrédients de base. Mais même là, on ne peut pas toujours être sûr de la qualité des aliments. Des filets de porcs ont par exemple été vendus en Suède comme des filets de bœufs après qu’on y ait rajouté un colorant… Donc on ne peut pas toujours faire confiance à 100 % aux produits basiques.

Mais à y réfléchir, il faut quand même avouer que c’est aussi (et peut-être surtout) la faute du producteur, de l’industrie alimentaire. Car si les consommateurs choisissent la solution de facilité en achetant des plats tout prêts, ce n’est pas une raison pour les tromper. Et c’est là où je trouve qu’on arrive sur un pente dangereuse : parce que les consommateurs sont paresseux (ou pressés) et veulent dépenser le moins possible, ce serait la porte ouverte à la fraude ? Ce n’est pas un comportement éthique, je trouve. Mais l’éthique a rarement sa place quand il s’agit de faire de l’argent …

Ça m’attriste toujours de voir que des gens perdent la fierté de leur profession pour la seule raison de faire du gain. Je pense par exemple aux éleveurs de bétail qui parfois finissent par ne plus voir les animaux, mais seulement de la viande sur pattes, et au bout du compte, un chiffre d’affaire. Ils ne s’occupent plus des bêtes, ils se moquent totalement de leur bien-être. Comment peut-on être fier de sa profession quand on perd ces perspectives-là ? Mais c’est malheureusement ce qui se passe dans l’industrie alimentaire aussi : le client n’est plus le premier intérêt, et on est prêt à le tromper pour gagner encore plus d’argent. Ce qui peut sembler paradoxal, puisqu’une fois le pot aux roses découvert, le risque de perdre des clients, et par conséquent de l’argent, est imminent.

Pour conclure, j’estime que l’industrie alimentaire a une grosse part de responsabilité dans ces scandales, plus importante que celles des consommateurs. Il n’est pas seulement question de confiance et de qualité, il y a aussi l’aspect sanitaire. Car si le suivi de la provenance de la viande flanche, on peut aussi se poser des questions quant au suivi des règles de sécurité… Et dans ce domaine-là, je comprends que le consommateur se sente plus ou moins impuissant. La seule arme avec laquelle le consommateur peut contre-attaquer est celle de ne justement pas consommer. Mais pour cela, il faut que ce genre de fraude soit révélé. Le consommateur a un certain pouvoir, mais il n’est pas omnipotent et j’ai malheureusement l’impression que le monde des finances gagne toujours au final, malgré des pertes temporaires, qui ne sont sûrement que des gouttes d’eau dans l’océan …

6 reaktioner på ”La rédac’ du mois : Que mangeons-nous ?”

  1. Oui, l’industrie agroalimentaire nous leurre.
    Oui, le Nu…a n’est quasiment que de l’huile de palme.
    Oui, nous mangeons mal.
    Réapprendre est le challenge.

  2. Pas simple de tout contrôler. Je mange rarement de plats cuisines mais surtout parce que je ne les trouve pas bon ici. J’en consommais plus en France, surtout quand je travaillais. Mais j’aurais aime pouvoir être sur de ce que je mangeais. Même si je pense que c’est de plus en plus dur pour le moindre aliment. Que ce soit les légumes ou la viande on ne sait finalement jamais comment ils sont produits. Le ”vrai” naturel n’existe plus, quel dommage !

  3. Mon petit traiteur italien du marché, je le vois sortir ses pâtes à lasagne fraiches de sa machine, ou il met lui même les œufs et la farine. Je le vois parfois couper les talons de jambon cuits en petis morceaux, pour mettre dans sa farce, et sa viande de boeuf vient du boucher à coté qui débite les quartier de boeuf lui-même, de petis producteurs avec certificats, etc. Et sa sauce de tomates fraîches, qu’il utilise aussi pour ses lasagnes, est à tomber. Et il utilise le même parmesan qu’il vend à la coupe, à partir de fromages entiers. Alors les surgelés de supermarché, je les laisse aux autres.

Lämna ett svar

Din e-postadress kommer inte publiceras. Obligatoriska fält är märkta *