La crève

Elle arrive sans crier gare, sous des faux-airs de rhume. Elle surprend en plus, elle débarque hors-saison.

Cela commence par un mal de gorge discret, ça grattouille un peu, rien de bien grave. Pour éviter que ça n’empire, vous prenez de la vitamine C, pour renforcer votre défense immunitaire, et des pastilles pour la gorge, pour soulager un peu.

Mais la contre-attaque l’excite et son but est simple : vaincre.

Deux jours après les premiers symptômes, vous comprenez la vanité de votre combat. La nuit n’a pas été de tout repos, loin de là. Vous en avez sué, au sens propre comme au sens figuré. Au petit matin, vous vous êtes réveillé car votre gorge enflée vous empêchait de respirer normalement. Vous avez commencé à tousser, mais ça fait un mal de chien. Boire de l’eau pour apaiser … avaler est un calvaire. Vous finissez par vous rendormir … 30 min avant que le réveil sonne.

Vous vous rendez au travail quand même ; vous ne vous avouez pas vaincu si facilement. Mais en milieu de journée, vous jetez l’éponge, vous capitulez, vous battez en retraite. De retour chez vous, il n’y a qu’une seule chose à faire : vous coucher et essayer de dormir. Le sommeil, bien que léger, est réparateur. Cela prend du temps, mais c’est la seule arme contre ce fichu virus.

Heure après heure, nuit après nuit, jour après jour …

Les sensations de fièvre et de courbatures disparaissent peu à peu. La gorge fait moins mal, mais la toux est tenace. Le mal de tête est constamment sous-jacent, parce que vous avez trop dormi … parce que vous êtes resté éveillé trop longtemps … Puis c’est au tour du nez de faire des siennes : complètement bouché, impossible à moucher, bientôt il coulera comme un robinet …

Quand on se croit à peu près remis, on se sent d’un coup fatigué, faible, fourbu … assommé, anéanti, abattu … Elle a bien fait son boulot. Quand il n’y a plus rien à faire avec votre corps, elle va voir ailleurs. Car elle, elle est infatigable, elle continue sa croisade, inlassablement. Elle trouvera toujours un organisme plus faible qu’elle sur lequel s’acharner.

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