Un trajet en taxi

Ou des préjugés qu’on peut voir sur les chauffeurs de taxi…

Comme je l’ai déjà écrit, je suis rentrée à la maison en taxi, dimanche matin, après la « fête du printemps ». Il faisait déjà jour à 4h30 quand le taxi est arrivé. J’en ai vu sortir un chauffeur d’origine indienne, assez jeune, le crâne rasé, barbe et moustache noire. Il m’a posé quelques questions sur la fête, qui est-ce qui l’avait organisée etc… Je lui réponds : 
— Le cours d’archives. 
— Qu’est-ce qu’on apprend en cours d’archives ? 
Je lui explique comme à quelqu’un qui n’a aucune idée de ce que les archives sont et qu’il existe une profession qui s’appelle « archiviste ». Je suis tellement habituée à ce genre de question …

Un chauffeur de taxi cultivé !

Jugez de ma surprise, quand il me raconte qu’il a lu des articles dans les journaux qui parlent de notre société actuelle dont les archives risquent de disparaître si on ne trouve pas de solution durable concernant leur conservation sous forme digitale. 
(Par exemple : Les appareils-photos numériques sont devenus abordables pour la plupart des familles, on stocke les photos dans l’ordinateur et non plus dans un album-photo. Il y a de fortes chances qu’on ne puisent pas ouvrir ces fichiers-images dans quelques années, puisque l’évolution technologique et informatique se fait si vite. Autre exemple : Les mails remplacent dorénavant la correspondance par lettre d’autrefois, et quand la boîte à mail est pleine, on fait le trie ou on vide tout. Tandis que nos grands-parents rangeaient soigneusement leur courrier dans des boîtes à chaussures.) 
J’étais sincèrement, mais heureusement, étonnée de pouvoir parler archives avec un chauffeur de taxi ! 🙂 Voilà : on est jamais à l’abri de ses propres préjugés… Je m’imaginais avoir avec ce chauffeur de taxi une conversation assez plate sur la pluie et le beau temps, ou alors l’écouter parler à tort et à travers de politique et je n’aurais fait qu’hocher de la tête de temps en temps. Que nenni ! Je rentrais à la maison avec un chauffeur de taxi cultivé !

La profession enseignante en Suède

Il me racontait que ce n’était pas sa voiture qu’il conduisait (Mercedès modèle de 2004) mais celle d’un copain : il le remplace de temps en temps dans son service. En fait, il fait des études : il veut devenir prof d’anglais, mais il très déçu de l’enseignement à l’IUFM suédois. (Tiens, j’ai déjà entendu ça quelque part… que c’est pas mieux en France n’est-ce pas ?) Comme j’ai une petite expérience de l’enseignement scolaire suédois en tant que remplaçante de prof de français, on était de nouveau sur la même longueur d’ondes. J’ai été dégoûtée de la profession d’enseignant principalement à cause des autres profs, de mes collègues temporaires, qui s’embourbaient dans leurs propres routines, par pur confort ou paresse. Je suis peut-être naïve mais à ce moment-là je ne suis pas seule, parce que le chauffeur de taxi était du même avis que moi : je trouve que la profession de prof devrait avoir une meilleure situation et une meilleure formation, puisque les profs forment des enfants qui deviendront adultes et qui devront savoir fonctionner dans la société. Mais les profs eux-même doivent avoir cette notion constamment à l’esprit et être conscients du rôle qu’ils jouent dans la vie de leurs élèves, ce qu’ils oublient bien trop souvent, à mon avis. Comme prof, je trouve qu’il faut avoir une certaine vision du futur et essayer de suivre quelques idéaux et principes que l’on trouve essentiels dans la vie. Puis le chauffeur de taxi m’a demandé si les profs français avaient une position sociale meilleure qu’en Suède, ce dont je doute, mais je ne pouvais pas non plus répondre avec certitude.

Soleil levant

Sur la route de Tyresö, nous avons pu admirer un lever de soleil magnifique, que je ne décrirais pas ici, parce qu’il n’y pas de mot pour décrire un tel instant et que je risquerais de gâcher l’image qui me reste comme souvenir. Je ne sais pas si c’est le lever de soleil qui m’a troublée, mais j’ai réussit à mal diriger le chauffeur et lui faire rater la mauvaise sortie de la 4-voies … Il a dû faire demi-tour un peu plus loin, mais il a été très « schysst » (très bien, très chic, vraiment sympa) parce qu’il a arrêté le compteur pendant qu’il faisait demi-tour et ne l’a remis en marche que quand on s’est retrouvé sur la bonne route !

Acte manqué …

Je n’ai pas été foutue de lui dire autre chose que « Tack så mycket » (merci beaucoup), quand il m’a déposé dans mon quartier, mais j’aurais vraiment voulu lui dire que le trajet avait été très agréable grâce à notre conversation intéressante… Et qu’il m’avait fait prendre conscience d’un de mes préjugés…

Commentaire de : deline

Le 10 mai 2005

les bus ca existe pas en suède ?? madame prend le taxi maintenant ?? eh beh !

Commentaire de : trucker

Le 26 juin 2005

Ce n’est pas bien d’avoir de préjugé .

En fait les taxi comme les routiers écoutent beaucoup la radio et pour ceux qui ecoutent des radios généralistes ou des radios style france culture ils finissent par acumuller tout un tas d’information dont la plupart du temps ils ne savent que faire d’ailleur .

Dans le cas des taxi ils ont parfois la chance d’avoir un client avec qui parler dans le cas des routiers c’est moins évident d’ou ma presence active ( trop ) sur les forum .

Essaie d’avoir moins de préjugé se n’est pas  la classe professionelle qui fait un individu .

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