Le mot de la semaine : « se »

Souvenirs de vacances II

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Je vois

Le bleu azur du ciel

Le jaune du tuyau d’arrosage blanchi par le soleil

Le rose tacheté des tuiles du toit de la maison

Les nuances de verts des feuilles des arbres

Le gris des montagnes

L’ocre du crépis de la maison

Le violet profond des clématites

Le pelage tigré du chat

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att se [ate sé] = voir

jag ser [jâ(gue) sère] = je vois

jag har sett [jâ(gue) ’hare sète] = j’ai vu

jag såg [jâ(gue) saugue] = je voyais

jag ska se [jâ(gue) ska sé] = je verrais ou je vais voir

***

synen [sunène] = la vue

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Le mot de la semaine : « höra »

Souvenirs de vacances I

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J’entends

Les cloches des vaches

Le bruissement du vent

Le piaillement des oiseaux

Une voiture qui passe

Le crissement des grillons

Un avion qui traverse les cieux

Le cri d’une pie

Le vrombissement d’un tracteur

Les mouches qui sillonnent l’air

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att höra [ate ’heura] = entendre

jag hör [jâ(gue) ’heure] = j’entends

jag har hört [jâ(gue) ’hare ’heur(e)te] = j’ ai entendu (aussi : j’ai entendu dire)

jag hörde [jâ(gue) ’heur(e)dé] = j’entendais

jag ska höra [jâ(gue) ska ’heura] = j’entendrai (aussi : je vais m’en enquérir)

***

hörseln [’heurchèlne] = l’ouïe

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Le mot de la semaine : « åskväder »

Cela faisait des jours que nous attendions la pluie. Chaque jour se lèvait avec un grand soleil, puis les nuages arrivaient,  blancs d’abord, puis gris — plus ou moins gris. De courtes périodes ensoleillées et chaudes se succèdaient à de courtes périodes couvertes et plus fraîches. Puis, doucement, quelques grosses gouttes de pluie tombaient lourdement. Quelques-unes seulement, juste le temps de nous faire demander si c’était la pluie tant attendue, ou seulement passager. Juste le temps de nous embêter un court moment.

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Les premiers jours, je rentrais la chaise-longue dès la première goutte, puis je rassemblais mes affaires et me réfugiais à l’intérieur de la maison pour me rendre compte bien rapidement, et tout bête, que je m’étais affolée pour rien.

Ce jour-là, j’etais de nouveau sur ma chaise-longue, à l’abri du soleil sous le parasol. Qui m’avait, durant quelques minutes, également protégée de trois quatre grosses gouttes de pluie, qui étaient tombées distinctement sur la toile bien tendue entre les baleines de bois. Forte de mes expériences des jours passés, je ne m’etais pas laissée me déconcentrer de ma lecture.

Le ciel s’assombrit toutefois, alourdi de nuages gris presque anthracite. L’air se rafraîchit, les feuilles des arbres s’agitèrent dans le vent qui s’était levé. Puis au loin, ce que je croyais d’abord être le bruit d’un avion dans le ciel se révéla être un grondement de tonnerre. Qui roula, se rapprocha, s’éloigna, se re-rapprocha, se ré-éloigna… Allait-il finalement faire de l’orage ?

åska [auska] = tonnerre

åskan [auskane] = le tonnerre

Ce ne fut que quelques heures plus tard que les cieux se déchainèrent pour de bon. D’abord, quelques éclairs discrets. Suivis de grondements de tonnerre qui se rapprochaient petit à petit. La nuit tombait et ne rendait les éclairs que d’autant plus clairs lorsqu’ils fendaient violemment les nuages.

en blixt [ène blixte] = un éclair (également: un flash)

blixten [blixtène] = l’éclair

blixter [blixtère] = des éclairs

blixterna [blixtèr(e)na] = les éclairs

* Pour les gourmands, les éclairs (au chocolat, au café) gardent leur appellation française en suédois.

La pluie se solidifia en partie en grêle un court moment, puis redevint pluie et tomba fortement et longtemps. Le claquement du tonnerre faisait désormais écho entre les sommets des montagnes environnantes aux éclairs qui sillonnaient l’air chargé d’électricité, qui d’ailleurs nous en privait de courts instants. L’intensité des éclairs faisait luire les feuilles des arbres qui dégoulinaient d’eau. La pluie ricochait sur les tuiles du toit et faisait un bruit assourdissant sur les velux de l’étage.

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Puis les éclairs se firent de plus en plus rares, le tonnerre s’éloigna, la pluie cessa et on n’entendit bientôt plus que le bruit des arbres qui s’égouttaient. L’orage était passé.

ett åskväder [ète auskvèdère] = un orage

åskvädret [auskvèdrète] = l’orage

åskväder [auskvèdère] = des orages

åskvädren [auskvèdrène] = les orages

N.B. Remarquez bien la disparition du -e- entre le d- et le -r lorsque l’on ”décline” le substantif.

La rédac’ du mois : Les collectifs de blogueurs

 

Logo La Rédac du moisChaque mois, le même jour (le 15), à la même heure (12h), des rédac’ blogueurs écrivent un billet sur un sujet commun. Les sujets sont proposés par les participants puis tirés au sort. Le sujet du mois de juillet est proposé par Le Gounjou :

Les collectifs de blogueurs

Pourquoi vouloir rassembler les blogueurs ? Quelles sont les différentes manières d’échanger entre blogueurs ? Rassembler des blogueurs sur un sujet commun débouche-t-il sur de vraies rencontres ?

Les participants sont : Agnes, Ckan, Julie, Le Gounjou, Liam, Vladyk. Allez aussi lire leur point de vue, et n’hésitez pas à laisser vos commentaires !

Une part de mon identité

Bloguer est une partie de mon identité, de même que ma double nationalité, ma profession et mes hobbys. Je suis blogueuse, franco-suédoise, je travaille dans l’administration d’un musée des beaux-arts, j’aime faire la cuisine, tricoter, bouquiner, prendre des photos. Je fais ainsi partie de différents groupes : les Français de Stockholm, mes collègues, mon groupe de tricot ; j’ai fait partie d’un cercle de lecture.

Écrire

J’ai toujours aimer écrire : des lettres, des journaux intimes ; il était évident que j’en arriverais un jour à bloguer. 🙂 Bloguer pour documenter ma vie — en l’occurence à l’étranger — et la partager avec ma famille, mes amis et mes lecteurs, mais aussi pour le simple plaisir d’écrire, plaisir qui n’est pas toujours simple. C’est ainsi que j’ai trouvé intéressant de me joindre à la rédac’ du mois en 2008. Au début, ce groupe de blogueurs rassemblait surtout des ”expatriés”, mais il s’est vite élargi et ouvert à d’autres blogueurs et c’est pourquoi j’étais réjouie de retrouver ce groupe après une pause de presque deux ans !

Sujet imposé

J’aime l’idée d’écrire sur un sujet imposé. L’inspiration ne vient pas toujours du premier coup, j’ai connu parfois l’angoisse de la ”page blanche”, mais je parviens toujours à délivrer quelque chose. Ce que je trouve d’autant plus intéressant quand plusieurs blogueurs écrivent sur le même sujet, c’est de voir la manière dont le sujet a été interprêté et traité. Parfois de manière très sérieuse, parfois très humoristique, et bien souvent avec talent.

Pourquoi vouloir rassembler les blogueurs ?

Le dénominateur commun des blogueurs est le goût de l’écriture. Je trouve sympa l’idée de créer un groupe qui accepte de se prêter à ce jeu d’écriture, jeu que chacun résoud à sa façon, selon sa personalité. Et quoi de plus naturel pour des blogueurs que de bloguer ? C’est donc la meilleur façon d’échanger entre blogueurs, à mon avis.

Quelles sont les différentes manières d’échanger entre blogueurs ?

J’aime aussi photographier et je participe à la photo du mois. Il y a aujourd’hui 7 participants à la rédac’du mois contre 70 pour la photo du mois. Doit-on en tirer la conclusion qu’il est plus facile de de photographier que d’écrire ? 😉 La réponse n’est pas si évidente que ça, mais il est vrai qu’une fois le motif trouvé et la photo prise, il n’y a ”plus qu’à” poster. Quoiqu’il en soit le sujet doit mûrir, en mots ou en images.

Les commentaires peuvent aussi mener à de nouvelles réflexions.

Rassembler des blogueurs sur un sujet commun débouche-t-il sur de vraies rencontres ?

Rien n’est plus simple de cliquer de lien en lien et une des conséquences agréables de ce genre de pratique d’écriture, c’est qu’on peut ainsi découvrir d’autres blogs sympas. Et derrière chaque blog, il y a un blogueur, un individu, une personalité. Même si le blogueur écrit parfois sous pseudonyme et ne dévoile pas toujours ses diverses indentités (peut-être même joue-t-il/elle un rôle ?), il y a volonté d’un échange au niveau intellectuel. Participer à la rédac’ du mois ne débouche peut-être pas toujours sur des rencontres au sens physique du terme — et d’ailleurs cela serait bien difficile à organiser vu la répartition des participants sur différents continent — mais tout virtuelle qu’elle soit, il y a quand même rencontre. (Et puis qui sait : si nous nous rencontrions ”IRL”, peut-être découvrerions-nous que nous ne pouvons pas nous supporter ? 😉 )

Si vous aussi avez envie de vous donner à ce jeu d’écriture qu’est la rédac’ du mois, n’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour vous inscrire.

La photo du mois : Fenêtre

Chaque mois, les blogueurs qui participent à La photo du mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogues respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

Le thème de la photo du mois de juillet est proposé par François le Niçois.

Fenê Fenêtre

Je vous invite à aller voir les fenêtres des autres photoblogueurs : 100driiine, A&G, Alice, Anne, Astrid, blogoth67, Carnets d’Images, Caro, Caro[line], Caroline, Cécy, Céliano, Céline, Céline in Paris, Cherrybee, Chouchou, Clara, Claude, Cynthia, Damien, Doremi, Doréus, Dorydee, Dr. CaSo, E, Eddy, Eff’Zee’Bee, Ennairam, Fabienne, François, Frankonorsk, Frédéric, Genki, Gilsoub, Godnat, Grignette, hibiscus, Isabelle, Jo Ann, Krn, La Madame, L’azimutée, Le Loutron Glouton, Les Caribous-bou-bou, M, magda627, Mandy, Marie, Marion, M’dame Jo, Maureen, Nathalie, Nicopompus & SeriesEater, Noelia, Nolwenn, Olivier, Onee-Chan, Où trouver à Montréal ?, Paris by Mag!, 4 petits suisses dans un bol de riz, Sébastien, Shandara, Stephane08, Tambour Major, The Breathless Quills, The Parisienne, Thib, Titem, Un jour-Montreal, Urbamedia, Véronique, Virginie et Viviane.

Vous désirez participer à La Photo du Mois ? Rien de plus simple : connectez-vous sur Facebook et rejoignez-nous. Une question ? Contactez Olivier.

 

Thèmes précédents :

  1. Juin 2011 : Clé


Le mot de la semaine : « grillfest »

Le terme « grillfest » peut dérouter quelque peu les Français, car un barbecue n’est pas forcément une fête, surtout en été où ils peuvent être presque quotidiens si le temps s’y prête (mais peut-être peut-on faire la fête tous les jours ? 😉 ). Ou alors c’est parce que la météo suédoise n’est peut-être pas tous les jours propices à faire un barbecue, que quand on en a l’occasion, c’est la fête ? 😉

Toujours est-il que c’est le seul terme suédois existant pour désigner le barbecue en tant qu’événement (le barbecue en tant qu’objet s’appelle « grillen » [grilène]). Vous reconnaitrez sans problème la racine « grill- » qui vient du verbe « grilla » et qui signifie tout simple « (faire) griller ».

en grillfest [ène grilefèste] = un barbecue

grillfesten [grilefèstène] = un barbecue

grillfester [grilefèstère] = des barbecues

grillfesterna [grilefèstèr(e)na] = les barbecues

Une « grillfest » peut vraiment être l’occasion de mettre à l’épreuve le caractère des Suédois qui défient volontiers les humeurs changeantes de la météo. Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, nous étions invités à un barbecue il y a deux semaines. Il était prévu quelques averses, mais les jours précédents nous avaient aussi appris à ne pas trop nous fier aux bulletins météorologiques.

La table était dressée à l’extérieur, à l’abri de quelques pommiers et poiriers. Le soleil brillait dans un ciel parsemé de quelques nuages pour le moins menaçant. Nous ne nous sommes pas découragés du tout quand quelques gouttes tombèrent légèrement. Il suffisait de déployer un parapluie au-dessus du barbecue pour l’empêcher de s’éteindre et nous pouvions ainsi continuer à griller la plus grande partie du repas : des boulettes de viandes et des saucisses pour les enfants, du chorizo pour les adultes, des steaks hâchés, des côtelettes de porc, des brochettes de légumes et du fromage halloumi.

Ce n’est qu’au moment où nous allions tous nous rassembler autour de la longue table que les nuages se sont fait plus menaçant et lâchèrent une belle averse. À l’abri de quelques parapluies, nous espérions un moment que ce ne serait que passager, comme les légères averses précédentes. Que nenni ! Nous fûmes donc obligés de battre en retraite et de chercher refuge dans la « stuga ». Elle n’était toutefois pas suffisamment grande pour abriter un groupe d’une quizaine de personnes et nous nous répartîmes donc entre la pièce principale et la terrasse protégée d’un toit en tôle plastique.


Il est inutile de préciser que la pluie a cessé une fois l’opération de retraite finie … Ceci est une scène typiquement suédoise : on espère avoir du beau temps, on ne s’avoue pas vaincu à la première goutte de pluie venue, puis on se résigne enfin à se mettre à l’abri et ensuite, il ne tombe plus une seule goutte de toute la journée, mais tout est tellement trempé qu’on ne peut pas profiter de la verdure. C’est une situation finalement assez cocasse dont les Suédois rigolent volontiers. Ils le prennent avec désinvolture et c’est ainsi qu’on peut passer un après-midi dans la bonne humeur malgré tout. 🙂

Le mot de la semaine : « kolonilott »

Dimanche dernier, mon « sambo » et moi étions invités à un barbecue par un couple d’amis franco-suédois qui possèdent un jardin ouvrier (ou jardin familial) à Årsta, à Dianelund, dans le sud de Stockholm.

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Le lieu était tout simplement idyllique, situé au bord de la rive du lac Mälaren. Les jardins s’y succèdent les uns aux autres le long d’un chemin de terre. Chaque parcelle à sa « stuga » (cabane ou petite maison), le plus souvent rouge et aux pignons et cadres de fenêtres peints blancs.

Ces parcelles ont des caractères très différents en fonction des goûts de leurs propriétaires : certaines ont des gazons, des buissons et des plantations très bien entretenus, d’autres ont un caractère un peu plus naturel pendant que quelques-unes sont en passe de retourner à l’état sauvage …

Les petites maisons de ce lotissement de jardins datent des années 1930. À cette époque d’entre-deux guerres, la ville de Stockholm louait à bail des parcelles de terrain aux habitants pour leur donner la possibilité de subvenir, en partie, à leurs propres besoins en fruits et légumes. Aujourd’hui, le côté utile de ces jardins est souvent combiné au côte esthétique avec la culture de fleurs. Nos amis ont plusieurs pommiers et un poirier sur leur terrain. La récolte annuelle de pommes est tellement abondante qu’ils sont obligés d’en donner à leurs amis.

La possession d’unjardin ouvrier/familial est très répandue et populaire, d’aucuns diront même que cela fait partie du patrimoine culturel suédois. Il faut parfois attendre une dizaine d’années avant d’avoir la possibilité d’acheter une parcelle, qui bien souvent reste dans la famille longtemps. C’est ainsi que des traditions de culture (dans les deux sens du terme) se transmettent de génération en génération.

Historiquement, les « kolonilott » suédois les plus anciens remontent à la fin du XIXème siècle. Le concept se répandit rapidement et en 1916, 37 villes suédoises en étaient dotés. Aujourd’hui, il y a environ 300 associations de jardins ouvrier/familiaux en Suède.

Le terme de « kolonilott » en lui-même a, pour une fois, une étymologie latine et vient de colōnia, colōnus = colonie, colons.

en kolonilott [ène kolonilote] = un jardin ouvrier/familial

kolonilotten [kolonilotène] = le jardin ouvrier/familial

kolonilotter [kolonilotère] = des jardins ouvriers/familiaux

kolonilotterna [kolonilotèr(e)na] = les jardins ouvriers/familiaux