Je n’ai pas besoin de traduire le mot de la semaine, mais une explication quant à sa déclinaison s’impose.
« Fotografin » signifie photographie dans le sens de la technique ou de l’art en lui-même : par exemple « fotografins historia » = l’histoire de la photographie.
Tandis que « fotografiet » désigne la photographie dans le sens de l’objet en lui-même, la photo sur papier.
« Fotografiet » se décline de manière atypique, c’est en effet un substantif en « ett », mais qui se décline au pluriel comme les substantifs en « en » :
ett fotografi [ète foutografi] = une photographie
fotografiet [foutografiète] = la photographie
fotografier [foutografière] = des photographies
fotografierna [foutografièr(e)na] = les photographies
On utilise, tout comme en français, souvent l’abréviation « foto ». Et là, la déclinaison suis normalement celle des mots en « ett » :
ett foto [ète fouto] = une photo
fotot [foutote] = la photo
foton [foutone] = des photos
fotona [foutona] = les photos
Si cela vous semble trop compliqué à mémoriser, vous pouvez également utiliser le mot « bild » = image, qui suit la déclinaison régulière des substantifs en « en » :
en bild [ène bilde] = une image
bilden [bildène] = l’image
bilder [bildère] = des images
bilderna [bildèr(e)na] = les images
Le verbe « fotografera » se conjugue ainsi :
jag fotograferar [jâgue foutograférare] = je photographie
jag har fotograferat [jâgue ‘hare foutograférate] = j’ai photographié
jag fotograferade [jâgue foutograféradé] = je photographiais
jag ska fotografera [jâgue ska foutograféra] = je photographierai
On peut aussi utiliser le verbe « fota » :
jag fotar [jâgue foutare] = je photographie
jag har fotat [jâgue ‘hare foutate] = j’ai photographié
jag fotade [jâgue foutadé] = je photographiais
jag ska fota [jâgue ska fouta] = je photographierai
Ou encore « ta ett foto » ou « ta en bild » = prendre une photo :
jag tar ett foto/en bild [jâgue tare ète foto/ène bild] = je prends une photo
jag har tagit ett foto/en bild [jâgue ‘hare taguite ète foto/ène bild] = j’ai pris une photo
jag tog ett foto/en bild [jâgue tougue ète foto/ène bild] = je prenais une photo
jag ska ta ett foto/en bild [jâgue ska ta ète foto/ène bild] = je prendrai une photo
Si vous venez prochainement à Stockholm, je vous recommande vivement d’aller visiter le Moderna Museet qui a mis en réserve toutes ses peintures, sculptures et autres installations pour laisser place à une partie de sa collection photographique, qui est immense et magnifique !
Le changement de décor, intitulé ”Une autre histoire”, s’est déroulé en trois phases et l’accrochage est fait dans un sens chronologique inversé, tout comme l’était la collection permanente.
À partir de février 2011, la première partie, ”Sous l’emprise de l’appareil photo (1970-2010)” montre comme on a utilisé la photographie, non plus pour montrer la réalité, mais pour étudier la notion d’identité, bien souvent construite.
Avant l’été, on ouvrait la deuxième partie, ”Voir le monde (1920-1980)”, qui se concentre sur le caractère documentaire de la photographie.
Puis récemment, la troisième partie, ”Inscrit dans la lumière (1840-1930)”, expose les débuts de la photographie avec entre autres des daguerrotypes, calotypes, impression à l’albumine et autres expériences photographiques.
En 1971, on créa un nouveau département au sein du Moderna, le Fotografiska Museet, dont la collection se basait essentiellement sur l’acquisition par l’État suédois en 1964 et 1965 de deux grandes collections photographiques : ”The Helmut Gernsheim Duplicate Collection” et celle de Helmer Bäckström. La collection du Fotografiska Museet fut, lors d’une réorganisation du Moderna, intégrée dans les autres collections du musée. Même si la photographie n’était pas très présente dans l’ancien accrochage des collections permanentes du Moderna (quelques expositions temporaires de photos ont été organisées), on continuait à acquérir des œuvres photographiques, si bien que la collection photographique du Moderna compte aujourd’hui environ 100 000 œuvres.
L’accrochage actuel est ouvert au public jusqu’au 19 février 2012. En rapport avec cet acrochage, deux catalogues ont été publiés : ”Another story” (une édition en suédois et une autre en anglais) et ”Åter till verkligheten” (une édition suédo-anglaise, = ”Retour vers la vérité”). En 2012, les collections permanentes seront de retour, mais d’une autre manière, et intègreront plus amplement l’art de la photographie.
En attendant, si vous voulez voir les pièces maîtresses du Moderna, il vous faudra vous rendre à Malmö où le Moderna Museet Malmö montre des œuvres de Nils Dardel, Henri Matisse, Sigrid Hjertén, Fernand Léger, Constantin Brancusi, Alexander Calder, Siri Derkert, Issac Grünewald, Paul Klee, Pablo Picasso etc…
Un autre lieu de la photographie à Stockholm est, depuis l’an dernier, Fotografiska. Pas ”Fotografiska museet”, seulement ”Fotografiska”, car il s’agit plutôt d’une galerie, privée, sans collection, qui propose le plus souvent trois expositions en même temps, le tout plusieurs fois par ans. Depuis son ouverture j’y ai vu des expositions de photographes aussi divers que Annie Leibovitz, Lennart Nillson, Albert Watson, Robert Mapplethorpe, Vee Speers etc. Jusqu’au 8 janvier, vous pourrez par exemple y admirer les photos superbes d’animaux sauvages africains de Nick Brandt. C’est un endroit que j’apprécie beaucoup, abrité dans un bâtiment industriel (ancienne douane portuaire) en brique rouge du début du XXème siècle dessiné par l’architecte suédois Ferdinand Boberg. La vue depuis le restaurant sur Gamla Stan et Skeppsholmen est magnifique en toute saison et on y mange très bien !