Le mot de la semaine : « födelse »

Le choix du mot de la semaine s’est révélé être évident après l’heureux évènement qui a engagé des nombreux Suédois depuis jeudi matin. Je veux parler bien sûr de la naissance du premier enfant de la princesse héritière Victoria et du prince Daniel, une petite fille. le 23 février à 4h26 à l’hôpital de Karolinska.

À 7h du matin, un père ému et fier annonçait à la presse que la mère et l’enfant se portaient à merveille. La princesse mesurait 51 cm et pesait 3 280 grammes à la naissance. L’accouchement avait pris environ 3 heures et la petite famille rentrait chez elle, au château d’Haga, seulement 8 heures après la naissance.

en födelse [ène feudèlesé] = une naissance

födelsen [feudèlesène] = la naissance

födelser[feudèlesère] = des naissances

födelserna[feudèlesèr(e)na] = les naissances

ou:

en födsel [feudsèle] = une naissance

födseln[feudsèl(e)ne] = la naissance

födslar[feudslare] = des naissances

födslarna [feudslar(e)na] = les naissances

 

Une naissance dans la famille royale donne lieu à plusieurs cérémonies traditionnelles d’origine plus ou moins anciennes. La première est la coutume de tirer 21 coups de canon dans les heures qui suivent l’accouchement. Dans le cas d’un enfant héritier du trône, on tire 2 fois 21 coups, c’est-à-dire 42 coups, et c’est ce qui s’est passé jeudi à midi, en plein Stockholm, depuis l’île de Skeppsholmen, puisque la princesse nouvelle-née (dont on ne connaissait pas encore le nom) est deuxième dans l’ordre de succession au trône suédois, après sa mère.

42 coups de canon pour la naissance de la princesse Estelle
Photo de Holger Ellgaard. Source : Wikipedia

Juste à ce moment-là, jeudi à midi, je sortais du Nationalmuseum et j’ai été frappée de voir qu’autant de monde était venu assisté à cette cérémonie ! Le pont qui mène à Skeppsholmen, la rive qui fait face au Palais royal, la place à gauche du Palais, et jusque devant l’Opéra royal : tout était noir de monde. (La dernière fois qu’on a tiré 42 coups de canon, c’était pour la naissance du prince Carl Philip, qui est né prince héritier en 1979 mais perdit sa place en 1980 à l’avantage de sa grande sœur après un changement de la constitution suédoise, et le public était loin d’être aussi nombreux.) C’était finalement assez émouvant de témoigner de la popularité de cette naissance, même si les principaux protagonistes n’étaient pas présents.

Faire-part de naissance publié sur le site de la cour royale suédoise

La deuxième tradition est que le président du parlement suédois, Per Westerberg, le premier ministre, Fredrik Reinfeldt, le maréchal du royaume de Suède, Svante Lindqvist et la maîtresse de la garde-robe royale, Alice Trolle-Wachtmeister rendent visite aux jeunes parents pour témoigner de la naissance, ce qui eut lieu le lendemain, le vendredi 24 février.

Ensuite, lors d’un conseil extraordinaire au Palais royal, l’actuel roi de Suède, Carl XVI Gustav, a annoncé au gouvernement suédois les prénoms et titre de la jeune princesse : elle s’appelle ainsi Estelle, Silvia (après sa grand-mère maternelle), Ewa (après sa grand-mère paternelle) et Mary et elle a été faite duchesse d’Östergötland, dont la plus grande ville est Linköping (voir le mot de la semaine dernière).

Le choix du prénom Estelle a étonné tout le monde. Certains ont trouvé que ce n’était pas un prénom royal, mais qu’est-ce qu’un prénom royal ? Que les parents aient choisi de ne pas suivre la tradition n’est, à mes yeux, pas du tout choquant. Et pourtant, cela a choqué un Suédois en particulier, le journaliste et historien populaire Herman Lindqvist, qui trouvait qu’il était inadéquat pour une princesse de porter le nom d’une ”reine de discothèque” (ne me demandez pas d’où lui vient cette association…) Mais c’est un prénom qui existe dans la famille Bernadotte : Folke Bernadotte, petit-fils d’Oscar II, diplomate de profession, s’était en effet marié à Estelle Manville.

 

Prénoms et titre de la princesse Estelle publiés sur le site de la cour royale suédoise

La dernière cérémonie traditionnelle suivant la naissance d’un prince ou d’une princesse suédoise est une d’action de grâce religieuse, un Te Deum, dans l’église du Palais royal qui rassemblait la famille royale, la famille du prince Daniel, le gouvernement suédois ainsi que les têtes des partis politiques, et le personnel de la cour royale. Le baptême devrait avoir lieu dans les trois mois à venir.

Te Deum i Slottskyrkan from Kungahuset on Vimeo.

Je ne suis pas royaliste, mais je n’ai malgré tout pas pu m’empêcher de me laisser emportée par l’effervescence causée par cette naissance. J’ai été touchée par les réactions en majorité positive du peuple suédois, mais en même temps, j’ai pensé plusieurs fois : ”Si elle savait ce qui l’attend …” La petite Estelle n’est pas à plaindre, mais sa voie est toute tracée depuis les premières heures de sa vie. Même si la famille royale suédoise veut être très proche du peuple, on ne peut pas faire abstraction de leurs conditions de vie très privilégiée ni des contraintes que leur fonction, héréditaire et donc anti-démocratique, implique.

Armoiries de la princesse Estelle. Source : Wikipedia
Armoiries de la princesse Estelle

Et quand le premier ministre, Fredrik Reinfeldt, en adressant ses plus sincères félicitations aux heureux parents, achève en disant que la Suède fait maintenant face à une nouvelle ère de reines, cela ne donne aucun espoir d’abolition de la monarchie suédoise dans un avenir proche. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne sais pas … Toujours est-il que la famille royale a gagné énormément en popularité ces derniers jours et j’imagine que de nombreux Suédois se réjouissent déjà à l’avance d’une nouvelle ère d’« Hagasessor » ; ce mot, formé de « Haga » et de « sessor », diminutif de « prinsessor » = princesses, fait référence aux sœurs de l’actuel roi de Suède, lorsqu’elles étaient enfants et qu’elles vivaient au château d’Haga.

Maison où jouaient l'actuel roi de Suède et ses sœurs quand ils étaient enfants
Photo de Holger Ellgaard. Source: Wikipedia

 

Version suédoise ici

Veckans ord : ”naissance”

Valet av veckans ord var helt givet efter torsdagens händelse som engagerat så många svenskar sedan dess. Jag syftar förstås på kronprinsessparets första barns födelse, en liten flicka, den 23 februari kl. 4:26 på Karolinska sjukhuset.

Kl 7 på morgonen var det en rörd och stolt pappa som tiilkännagav för pressen att både mamman och dottern mådde prima. Prinsessan var 51 cm lång och vägde 3 280 gr vid födseln. Förlossningen hade pågått i ungefär 3 timmar och bara 8 timmar senare åkte den lilla familjen hem till sig, till Haga slott.

en födelse/födelsen = une/la naissance

En kunglig födelse följs av flera mer eller mindre gamla traditionella ceremonier. Den första är saluten: 21 kanonskott skjuts några timmar senare, och man upprepar det hela om det gäller en tronarvige, alltså 42 skott. Det var det som hände i torsdags kl. 12 på dagen, mitt i Stockholm, från Skeppsholmen eftersom den nyfödda prinsessan (vars namn var ännu okänt vid det läget) hamnar på andra plats på tronföljden efter sin mamma.

42 coups de canon pour la naissance de la princesse Estelle
Bild: Holger Ellgaard. Källa: Wikipedia

Precis då, i torsdag vid lunchtid, kom jag ut från Nationalmuseum och slogs av hur mycket folk som hade samlat sig för denna tradition! Bron till Skeppsholmen, Slottsbacken och hela vägen till Operan, det var fullt med folk. (Senaste gången som man skjöt 42 kanonskott var det för prins Carl Philips födelse, som föddes tronarvinge 1979 men förlorade sin plats till sin äldre syster 1980 efter en grundlagsändring, och det hade inte alls dragit lika mycket folk.) Det var egentligen ganska rörande att se hur populär denna födelsen blev i år, trots att huvudpersonerna inte var närvarande.

Kommuniké från Riksmarskalksämbetet om tronarvingesfödsel

Den andra traditionen är vittnesbekräftelsen som inblandar riksdagens talman, Per Westerberg, statsministern, Fredrik Reinfeldt, riksmarskalken, Svante Lindqvist, och överhovmästarinnan, Alice Trolle-Wachtmeister, som hälsade på de nyblivna föräldrarna på Haga slott fredagen den 24 februari.

Därefter tillkännagav kung Carl XIV Gustav prinsessans förnamn och titel under en extrainsatt konselj på Slottet. Namnen är: Estelle, Silvia (efter mormor), Ewa (efter farmor) och Mary; hon är hertiginnan av Östergötland.

Valet av Estelle som tilltalsnamn har förvånat alla. Somliga tyckte att det inte är något kungligt namn, men vad är ett kungligt namn egentligen? Det chockerar mig att föräldrarna inte följt traditionen. Däremot har det chockerat en särskilt person, journalisten och populärhistorikern Herman Lindqvist som sa att det var olämpligt för en prinsessa att ha ett namn som för tankarna till en ”nattklubsdrottning” (fråga mig inte var han har fått det här ifrån…) Detta namn är ändå ett släktnamn: Folke Bernadotte var gift med Estelle Manville.

Prénoms et titre de la princesse Estelle publiés sur le site de la cour royale suédoise

Den sista traditionella ceremonin är en tacksägelsegudstjänst, en Te Deum, som ägde rum på Slottet, fortfarande i fredags, och där kungafamiljen, prins Daniels familj, den svenska regeringen och politiska partiledare, samt hovet närvarade. Dopet borde äga rum inom tre månader.

Te Deum i Slottskyrkan from Kungahuset on Vimeo.

Jag är inte rojalist, men jag kunde ändå inte låta mig smittas av bebisyran som blåste upp sedan i torsdags. Jag blev tagen av svenska folkets för det mesta positiva reaktioner, även om jag ibland tänkte: ”Om hon visste vad som väntar henne …” Det är inte direkt synd om lilla Estelle, men hennes livsbana är redan nu färdigbestämd. Även om kungafamiljen vill stå nära folket kan man inte bara bortse från vare sig det privilegierad liv de lever eller de måsten som deras funktion, som ärvs vilket är alltså ej demokratiskt, innebär.

Armoiries de la princesse Estelle. Source : Wikipedia

 

Och när statsministern Reinfeldt säger, i sina gratulationer till de lyckliga föräldrarna, att Sverige står inför en ny era av drottningar, lämnar det inte mycket att hoppas på att monarkin kan avskaffas inom en snar framtid. Är det bra eller dåligt? Jag vet inte … Man kan i alla fall inte föreneka att kungafamiljens popularitet har ökat enormt de senaste dagarna och jag kan tänka mig att svenskarna ser redan nu framemot en ny era av Hagasessor.

Maison où jouaient l'actuel roi de Suède et ses sœurs quand ils étaient enfants
Bild: Holger Ellgaard. Källa: Wikipedia

 

Fransk version här

Le mot de la semaine : « köping »

« Köping » [cheuping] a la même racine que le verbe « köpa » [cheupa] qui signifie « acheter ». C’est un mot qui désignait autrefois les agglomérations suédoises qui constituaient des centres marchands mais qui n’avaient pas le statut juridique de ville qui était délivré par le pouvoir royal. (Ce statut juridique disparu en 1971).

Aujourd’hui, on trouve les traces historiques de ces « köping » dans la toponymie suédoise : 10 villes, toutes situées dans le sud ou le centre de la Suède, ont un nom qui finissent en effet par « -köping ».

Je vous emmène faire le tour des « köping », un tour de presque 1000 km. Partons de Stockholm (L), vers l’ouest.

Google maps

 

Le premier « köping » que nous trouvons est Enköping [ènecheuping] (B), sur les rives du lac Mälaren. Continuons sur la même route, passons Västerås et nous arrivons à Köping (C). Passons Örebro et le lac Hjälmaren et prenons la route qui longe la rive est du lac Vänern. Après Mariestad, nous trouvons Lidköping [lidecheuping] (D) traversé par la rivière Lidan. Passons par Falköping [falecheuping] (E) où « fal », provenant de « fala », signifie pâturage, avant d’arriver à Jönköping [yeunecheuping] (F) située à la pointe sud du lac Vättern. Remontons ensuite en direction de Stockholm, en suivant l’autoroute E4. Après Mjölby, nous traversons Linköping [linecheuping] (G), puis Norrköping [norecheuping] (H) où « norr » signifie nord, située à l’embouchure de la rivière Motala. Söderköping [seudeurecheuping] (I) où « söder » signife sud, est situé à une quinzaine de km au sud-est de Norrköping. En remontant vers Stockholm le long de E4, nous arrivons à Nyköping [nucheuping] (J). Enfin Malmköping (K) [malmecheuping] où « malm » signifie minerai.

Est-ce que cela vous étonne si je vous avoue que je les mélange tous, ces « köping » ? Je ne peux jamais les situer de mémoire.

 

 

La photo du mois : Mon rêve …

Chaque mois, les blogueurs qui participent à La photo du mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

Le thème du mois de février est proposé par 100driiine, qui rêve d’ailleurs : ”Mon rêve serait…”

 

Mon rêve ne serait pas mais EST cette maison :

Mon rêve

Depuis que je suis arrivée en Suède (juillet 1999), cette maison m’a toujours fait rêver. Située sur mon île stockholmoise préférée, Skeppsholmen, vêtue de rouge et arborant fièrement ses tourelles décoratives, elle attire l’œil des visiteurs dès qu’ils entreprennent la traversé du pont.

Vous imaginez donc ma joie quand on nous annonça qu’elle abriterait une partie des bureaux du Nationalmuseum ! Nombre de mes collègues regrettaient alors de s’éloigner des quartiers commerciaux d’Östermalm où nous étions logés à l’époque (en 2009), se plaignant également du manque de restaurants sur l’île. Mais je n’avais que faire de ces points de vue : je ne viens pas au travail pour faire du shopping à l’heure du déjeuner et je n’ai pas les moyens de déjeuner à l’extérieur tous les jours. Par contre, j’apprécie énormément, quand la météo s’y prête, de pouvoir faire le tour de l’île en 20 minutes avant de déjeuner. Le petit trajet en bâteau de 5 min tous les matins n’est pas négligeable non plus. Enfin, depuis que je suis titularisée, la certitude de rester dans cette maison encore pas mal d’années n’est pas pour me déplaire. 🙂

Voilà donc un rêve qui s’est réalisé et avant d’imaginer le suivant, je me contente d’en profiter ! 🙂

 

Je vous invite maintenant à aller visualiser les rêver des blogueurs suivants: 100driiine, 4 petits suisses dans un bol de riz, A&G, A&Y, Agnès, Alexanne, Anaou, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Aparça, Aude, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Boopalicious, Carnets d’images, Caro, Carole In England, Caroline, Cathy, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Champagne, Cherrybee, Chris et Nanou, Cindy Chou, Clara, Claude, Clem et Cha, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dorydee, Dr CaSo, E, Edegan, Eff’Zee’Bee, Emi London, Emily58, Emilyinfrance, Emma, Fabienne, Fanny et Vincent, Florian, florianL, François, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Grignette, Guillaume, Hugo, Isabelle, J’adore j’adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Julien, Karrijini, Kia909, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l’Air, La Flaneuse, La Madame, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, L’atelier azimute, Laure, Lauriane, L’Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les Maudits Expats, Les voyages de Lucy, Les voyages de Seth et Lise, Leviacarmina, Lhise, Louiki, Loutron glouton, Lucile et Rod, Lyonelk, M, Ma, Madame zaza of mars, magda627, Mamysoren, Mandy, Manola, Marion, M’dame Jo, Meyilo, Mgie les bons tuyaux, Narayan, Nataru, Nathalie, Niwatori, Nomade57, Noon, Nora, Nous4auQuébec, Ori, Où trouver à Montréal ?, Pitch, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Shandara, Sinuaisons, Soiz, Sprout©h, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Surfanna, Suzie, Tam, Tambour Major, The Parisienne, Thib, Titem, Ty, Une niçoise, Urbaine, Urbamedia, Vanilla, Vinie, Violette, Viviane, Voyagesetc, Xavier Mohr, Zaromcha.
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Thèmes précédents :

2011

1. Juin : Clé

2. Juillet : Fenêtre

3. Août: Soleil

4. Septembre : Promenons-nous dans les bois

5. Octobre : Surnaturel

6. Novembre : Au bout bout du monde

7. Décembre : Bancs publics

 

2012

8. Janvier : Bulles

La rédac du mois : Le stress et vous ?

 

Logo La Rédac du moisChaque mois, le même jour (le 15), à la même heure (12h), des rédac’ blogueurs écrivent un billet sur un sujet commun. Les sujets sont proposés par les participants puis tirés au sort. Le sujet du mois de février est proposé par Vladyk qui pose la question suivante :

Le stress et vous : Comment gérez-vous le stress au quotidien ?

Et les participants sont : Agnes, Denis, Julie, Levia, Liam, Steph, Vinie, Vladyk. Allez aussi lire leur point de vue, sans stresser ! 🙂 et n’hésitez pas à laisser vos commentaires !

 

Pour moi, il y a deux sortes de stress, enfin trois. La première sorte est le stress positif, le stress qui ”booste” : quand on a beaucoup à faire, mais qu’on aime faire ce qu’on fait, qu’on ressent qu’on se rend utile, bref, le stress qui aboutit sur quelque chose de constructif. Il y a toujours de la satisfaction à la fin. On pouvait avoir le trac au début, ne pas être sûr de réussir, mais au final, on se rend compte qu’on a bien résolu le problème, et c’est toujours bon pour le moral et la confiance en soi.

Ensuite, il y a le stress négatif. Et dans le stress négatif, deux sortes de stress différentes. La première, aux conséquences moindres, est de courte durée. Ça peut être la photocopieuse ou l’imprimante qui tombe en panne au moment où il ne faut pas, le bus qui passe trop tôt ou trop tard (avec le même résultat d’être retardé), un(e) collègue qui vous rajoute du boulot quand vous en avez déjà jusqu’au cou, etc. Dans ces cas-là, on s’énerve souvent et cela prend souvent des conséquences disproportionnées, parfois même irréalistiques. C’est-à-dire que l’on croit le problème être plus important qu’il ne l’est en réalité. Personnellement, je fais face à ce genre de stress en, dans l’ordre : 1) râlant/soupirant, 2) respirant un bon coup, 3) relativisant. Si j’ai la possibilité, je vais faire autre chose pour essayer de me calmer un peu, laissant le problème se poser, avant d’y retourner à tête plus reposée.

La deuxième sorte de stress négatif est celle qui dure sur le long terme et dont on a du mal à se protéger. J’ai beaucoup de mal à rester indifférente à ce genre de stress. J’essaye toujours, et par tous les moyens, d’y trouver une solution ; je ne suis pas du genre à me plaindre sans vouloir résoudre un problème. Mais si la solution n’est pas de mon ressort, alors je me sens impuissante et devient rapidement désespérée. Et c’est là où le concept de mindfulness peut apporter un peu de réconfort. Cela ne résoud en aucun cas le(s) problème(s), mais cela permet de prendre un peu de distance, éventuellement de dédramatiser et, espérons-le, une manière de voir la situation sous un autre angle (ce qui peut parfois résoudre le problème). Dans tous les cas, la mindfulness et une dix de minutes de méditation par jour m’ont beaucoup aidé, ces dernières années, à décompresser, prendre une pause si petite soit-elle, et à adopter une autre vision de la vie et de ses aléas.

 

Pour conclure, voici une image pleine de bon sens : cela paraît si simple qu’on a du mal à croire que cela puisse marcher, mais elle peut s’appliquer dans bon nombre de situations quotidiennes. En gros : ne vous laissez pas enquiquiner par ce qui n’en vaut pas la peine. Plus facile à dire qu’à faire, mais essayez, et vous verrez que ce n’est pas toujours faux. 🙂

 

Si vous aussi avez envie de vous prêter à ce jeu d’écriture qu’est la rédac’ du mois, n’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour vous inscrire.

Le mot de la semaine : « misslyckas »

Personne n’est parfait, ou comme les Suédois disent: « även solen har fläckar » = même le soleil a des tâches.

J’étais invitée hier chez mon ancienne prof de suédois qui est devenue presque une voisine en achetant une maison à quelques minutes à pied de chez moi. Je m’étais proposée de venir lui rendre visite avec un gâteau fait-maison. J’ai cru faire simple en choisissant la recette d’un gâteau marbré et étant un peu en retard, je me suis contentée de sortir le gâteau du four après une heure de cuisson et de l’emballer dans un torchon avant de partir.

C’est après l’avoir démoulé et coupé quelques tranches dans la cuisine de ma prof que je me suis rendue compte qu’il était non pas mal cuit, mais tout simplement raté … Elle a fait contre mauvaise fortune bon cœur en affirmant qu’un gâteau est toujours meilleur un peu coulant au milieu, même quand il ne s’agit pas d’un fondant au chocolat, et je la remercie de son indulgence polie. Elle n’en a mangé qu’une demi-part ; je ne lui en est pas voulu. Ni quand elle m’a dit que je pouvais remmener le gâteau avec moi, après une bonne heure de discussion certes agréable. Je ne lui aurait jamais fait l’affront de lui proposer d’en garder ne serait-ce qu’un morceau …

 

Dans le verbe « misslyckas », il y a le mot « lycka » = chance, bonheur, joie. En rajoutant un -s à la fin, on obtient le verbe « lyckas » = réussir, prospérer, aboutir, avoir du succès. En rajoutant « miss- » au début, on obtient l’inverse, c’est à dire = échouer, mal tourner, rater.

jag misslyckas [jâgue misselukasse] = je rate

jag har misslyckats [jâgue ‘hare misselukat(e)sse] = j’ai raté

jag misslyckades [jâgue misselukadèsse] = je ratais

jag ska misslyckas [jâgue ska misselukasse] = je raterais

En remplaçant le -s final par un -d, on obtient l’adjectif « misslyckad » = raté, échoué. En rajoutant -ande, « misslyckande », on obtient le substantif = échec, fiasco.

 

La raison du ”râtage” est, je crois, que j’ai dû casser les blancs en neige en les mélangeant aux deux pâtes : l’une au chocolat, l’autre à la fleur d’oranger. Résultat : elles se sont bien mélangées dans le moule pendant la cuisson en formant une masse compacte dans les deux tiers inférieurs du gâteau. Seule la surface donnait un semblant de gâteau marbré. Mais le fait est qu’il est mangeable, après avoir refroidi. Cela donne une sorte de flan au chocolat à la fleur d’oranger. Une nouvelle variante du gâteau manqué ? 😉

Version suédoise ici

Veckans ord : ”rater”

Ingen är perfekt, även solen har fläckar …

 

Igår var jag bjuden hem till min före detta svensklärare som jag har nästan blivit granne med sedan hon har köpt ett hus på bara några minuters promenadavstånd från min lägenhet. Jag hade erbjudit mig att baka en kaka. Jag trodde att jag gjorde enkelt för mig när jag valde ett recept på en fransk marmorerad kaka. Eftersom jag var lite försenad tog jag bara kakan ut ur ugnen efter en timme, lindade in formen i en handduk och gick iväg.

Det var först när jag tog den ur formen och skar några skivor som jag upptäckte att den var till synes färdiggräddad men ändå misslyckad… Min f.d. lärare var väldigt snäll och artig och sa att kakor är alltid godare när de är lite kladdiga i mitten, även när det inte är någon kladdkaka, och jag tackar för hennes överseende. Hon åt bara en halv skiva; jag tog inte illa vid. Inte heller när, efter nästan två timmars trevligt diskuterande, hon sa att jag kunde ta hem resten av kakan. Jag skulle aldrig ens ha tänkt att förnärma henne genom att erbjuda henne att behålla en kakbit…

misslyckas = rater

misslyckad = raté

Anledningen till att kakan blev misslyckad var, tror jag, att jag inte var tillräckligt varsam när jag vände de vispade äggvitor i båda smeterna: den ena med choklad, den andra med apelsinblomvatten. Följaktligen blandades dem i en kompakt smet i formen medan kakan gräddades i ugnen. Enbart den översta delen av kakan såg ut som en tigerkaka ska göra. Men faktum är att den blev trots allt ätbär när den väl hade svalnat. Det blev lite som en chokladpudding med apelsinblomsvatten.

 
Fransk version här

Le mot de la semaine : « hotell »

ett hotell [ète ‘hautèle] = un hôtel

hotellet [‘hautèlète] = l’hôtel

hotell [‘hautèle] = des hôtels

hotellen [‘hautèlène] = les hôtels

Le Grand Hôtel à Stockholm n’est pas le seul hôtel 5 étoiles de la capitale suédoise mais certainement le plus ancien. Il fut créé par le Français Jean-François Régis Cadier (1829-1890) (ce qui explique sûrement le nom français de l’hôtel) en 1872 et ouvrit ses portes le 14 juin 1874. L’architecte qui en dessina les plans s’appelait Axel Kumlien (1833-1913) qui, à en croire son ”œuvre”, semblait plutôt spécialisé dans la construction d’hôpitaux et de sanatorium.

Le Grand Hôtel compte aujourd’hui 307 chambres dont 40 suites, 35 salles de conférences et de fêtes, un bar, deux restaurants (dont un a obtenu 2 étoiles dans le Guide Michelin en 2009, tenu par par le chef Mathias Dahlgren) et un spa. Il appartient à Investor AB qui est contrôlé par la famille Wallenberg, la famille la plus riche de Suède.

 

Jeudi dernier, j’ai eu l’occasion de profiter un peu du luxe de cet hôtel à l’occasion d’un afternoon tea avec ma meilleure amie. Confortablement assises dans deux fauteuils du Cadierbaren, alors que la neige tombait paisiblement à l’extérieur, nous avons dégusté des sandwiches, des scones et des pâtisseries, les uns plus délicieux que les autres, accompagnés d’un thé noir de Chine aromatisé aux agrumes, ”Finest Tea Bland of Grand Hôtel”. Le service était impeccable et très professionnel, sans être maniériste. La présentation des mets était exquise.

 

Pour l’occasion, j’avais fait un petit effort vestimentaire et avait presque honte d’être chaussée de mes bottes d’hiver, mais j’ai poussé un soupir de soulagement quand j’ai vu que la plupart des hôtes étaient habillés de manière très quotidienne. (Il m’arrive souvent d’être trop bien habillée, comme quand je vais au théâtre ou à l’opéra, et je suis même presque déçue que les Suédois ne s’efforcent pas un peu plus de temps en temps…) On peut sûrement y voir une sorte de démocratisation des plaisirs plus ou moins luxueux en Suède, dans la mesure où il suffit de pouvoir payer pour y avoir accès sans être obligé de porter la cravate ou une belle tenue, mais personnellement, j’aime bien marqué ce genre d’occasions justement en m’habillant un peu plus élégamment. Finalement, ce n’est pas tous les jours qu’on prend un afternoon tea au Grand Hôtel de Stockholm. 🙂

 

Les sandwiches :

  • Saumon fumé au pesto
  • Crevettes, raifort et aneth
  • Veau grilllé, cornichons et crème à l’estragon
  • Tomates séchées, feta, persil et fromage frais

Les scones :

  • Scones natures
  • Scones aux céréales
  • accompagnés de beurre noisette, de crème fouettée, fromage frais à la vanille, curd à la mangue (tellement bon que nous l’avons fini à la petite cuillère, tel quel !…) et marmelade au pamplemousse rose au gingembre

 

Les pâtisseries :

  • Cheesecake citron/chocolat
  • Pannacotta mangue/fruit de la passion, gelé à la framboise et biscuit au caramel
  • Gâteau roulé au goût de tiramisu
  • Mini-semla

 

Version suédoise ici

Veckans ord : ”hôtel”

Grand Hôtel i Stockholm är inte huvudstadens enda femstjärnigt hotell men kanske den äldsta. Det grundades av fransmannen Jean-François Régis Cadier (1829-1890) (vilket säkert förklarar des franska namnet) år 1872 och öppnade dörrarna för de första gästerna den 14 juni 1874. Arkitekten hette Axel Kumlien (1833-1913) som, att bedöma av hans övriga verk, hade specialiserat sig på sjukhus och sanatorier.

ett hotell/hotellet = un/l’hôtel

Grand Hôtel har idag 307 rum varav 40 sviter, 35 konferens- och festvåningar, en cocktailbar, två restauranger (varav den ena, driven av Mathias Dahlgren, fick 2 Michelin-stjärnor) och ett spa. Hotellet ägs av Investor AB som kontrolleras av familjen Wallenberg.

 

I torsdags njöt jag lite av detta anrika och lyxiga hotellet då jag bjöd min bästa väninna på afternoon tea. Vi satt bekvämt i två fåtöljer på Cadierbaren medan snö föll stilfullt utanför, och smakade på sandwiches, scones och minibakelser, de ena godare än de andra, och drack till det ett svart kinesisk te milt smaksatt med citrus och apelsin speciellt blandat för Grand Hôtel, ”Finest Tea Blend of Grand Hôtel”. Servicen var oklanderlig och mycket professionellt, utan att vara konstlad. Presentationen på serveringsfaten var utsökt.

Detta var för mig tillfället att klä mig lite mer elegant än till vardags och jag skämdes nästan för mina vinterkängor, men jag kunde faktiskt andas ut när jag såg att de flesta gästerna var vardagligt klädda. (Det händer ofta att jag råkar klä upp mig lite för mycket, som när jag ska på teatern eller operan, och jag blir till och med lite besviken på att de flesta svenskarna inte anstränger sig lite mer.) Där kan man kanske se en sorts demokratisering av dessa nöjen mer eller mindre lyxiga: så länge man kan betala för sig kan man ha tillgång till dem utan att behöva ta fram slipsen eller någon finare klänning, men personligen tycker jag om att klä mig lite mer elegant vid sådana här tillfällen. Det är trots allt inte varje dag som man tar en afternoon tea vid Grand Hôtel. 🙂

Sanwdiches:

  • Varmrökt lax smaksatt med pesto
  • Räkor, pepparrot och dill
  • Sotad kalv, Kinda gurka och dragoncrème
  • Soltorkad tomat, fetaost, persilja och färskost

Scones:

  • Naturella scones
  • Bran flakes scones
  • serverade med rött brynt smör, vispad grädde, färskostkräm med vanilj samt mangocurd (så god att vi till slut åt upp den med sked!…) och blodgraprefruktmarmelad smaksatt med ingefära

 

Bakverk:

  • Citroncheesecake på chokladbotten
  • Mango- och passionsfruktpannacotta med hallongelé och kolasnitt
  • Drömrulltårta med smak av tiramisu
  • Minisemla

 

Fransk version här