Le mot de la semaine : « vad? »

Ce soir, gros trou noir devant la page blanche de mon ordinateur … Je n’ai absolument aucune idée pour écrire mon billet hebdomadaire … Pour tout vous avouer, je suis même sacrément en retard, et je vais l’anti-dater un peu pour qu’on croit que je l’ai posté dimanche, mais il est en fait minuit passé, et donc déjà lundi …

Rentrée de France mercredi soir tard, je n’ai pas encore retrouvé mes repères et mes rutines d’avant les vacances. Un peu déboussolée, je ne sais pas pourquoi … Trois semaines de vacances à l’étranger, serait-ce trop long ?…

Quoiqu’il en soit, je vais essayer de faire de mon mieux pour ce billet et m’inspirer de mon absence d’inspiration en vous apprenant quelques pronoms interrogatifs. 😉

Commençons par « vad?» [vâde] qui signifie « quoi ? ».

Puis « vem? » [vème] = qui ?

Puis « var? » [vâre] = où ?

Et enfin « när? » [nère] = quand ?

Allez, je vous en rajoute un : « varför? » [varefeure] = pourquoi ?

Une question en suédois se construit toujours de la même manière : pronom interrogatif – verbe – sujet. On ne peut pas faire, comme en français un peu relâché, une question d’une affirmative en montant le ton de la voix à la fin de la phrase. D’ailleurs, les Suédois ne montent pas toujours le ton de la voix à la fin d’une question. Le fait de commencer par un pronom interrogatif et l’inversion du sujet et du verbe suffisent à montrer qu’il s’agit d’une question.

Vous avez remarqué qu’il n’y a pas d’espace avant le point d’interrogation, en suédois ? C’est une règle de typographie à laquelle j’ai du mal à me faire. Je mets presque toujours un espace, qu’il faut que je supprime après …

En espérant avoir meilleure inspiration dimanche prochain, je vous souhaite à tous une bonne semaine !

Le mot de la semaine : « familjen »

Comme bien souvent (et nombre d’entre vous, je suppose), je passe mes vacances en famille. Étant loin d’elle le reste de l’année, je profite de mes trois semaines en France pour lui rendre visite (et aussi à quelques amies).

Je commence par une escale à Neauphle-le-château chez ma ”moyenne” soeur, son conjoint et leurs deux enfants, deux garçons, de 4 ans et demi et de 7 mois.

Puis à quelques kilomètres de distance, deuxième escale chez ma petite soeur et son conjoint, à Montigny-le-Bretonneux (Saint-Quentin-en-Yvelines), où je retrouve l’univers des trois années qui ont précédé mon départ en Suède.

Mes deux neveux ont été baptisés – comme raconté plus tôt – et cela a été l’occasion de faire la connaissance des familles de mes deux ”beaux-frères” (nombreuse pour celle du premier, et dont je vous épargnerais les détails) et de revoir d’autres membres et quelques anciens amis de famille.

Dans la foulée, une visite chez ma grand-mère maternelle à Lucé (commune voisine de Chartres) s’imposait.

Mon oncle habite à Mennecy, dans l’Essonne, mais je n’ai pas pu le voir cette fois-ci, car il vole par monts et par cieux. Mais j’ai vu ma tante et mes cousines. Voici pour la région parisienne.

Mes vacances s’achèvent ensuite par une semaine dans les Alpes, en Champsaur, à une vingtaine de kilomètres au nord de Gap, chez mes parents.

« Familjen », c’est donc la famille.

en familj [ène familye] = une famille

familjen [familyène] = la famille

familjer [familyère] = des familles

familjerna [familyèr(e)na] = les familles

Le père, c’est « far » [fare] (contraction de « fader » [fadère]) — ou « pappa » pour papa.

La mère, c’est « mor » [moure] (contraction de « moder » [moudère]) — ou « mama » pour maman. Cela donne les parents = « föräldrarna » [feurèl(e)drarna].

Une sœur = « en syster » [ène sussetère] et un frère = « en bror » [ène broure] (contraction de « broder »).

Après, les autres liens de parenté se construisent de manière logique. « Farfar » [farefare] et « farmor » [faremoure] sont les grands-parents paternels (far + far/mor) et « morfar » [mourefare] et « mormor » [mouremoure] les grands-parents maternels (mor + far/mor).

« Farbror » [farebroure] (far + bror) et « faster » [fassetère] (contraction de far + syster) sont les oncles et tantes paternels, tandis que « morbror » [mourebroure] (mor + bror) et « moster » [moussetère] (contraction de mor + syster) sont du côté maternel. « Kusiner » [cussinère], filles et/ou garçons, sont les cousins.

Mes neveux sont mes « systersöner » [sussetèrcheunère], de « syster » + « söner » (qui lui est le pluriel de « son » [sône] = fils). Dans le cas de fille, on dirait une « systerdotter » [sussetèredotère], plusieurs « systerdöttrar » [sussetèredeutrar]. Et si j’avais eu un frère qui avait eu un fils et une fille, ils seraient mon « brorson » [brourchône] et ma « brorsdotter » [brourchdotère].

Pour faire plus simple, on peut parler de « syskonbarn » [susseconn(e)barn(e)] (mot-à-mot = enfants des frères et soeurs, donc neveux et nièces). Oui, plus simple, car en suédois on peut n’utiliser qu’un mot pour désigner les deux. (Par contre, ce n’est peut-être pas plus simple pour votre mémoire. 😉 ) On peut bien sûr aussi dire « systersbarn » [sussetèrchbarn(e)] (les enfants d’une soeur) ou « brorsbarn » [brourchbarn(e)] (les enfants d’un frère).

Ce que je trouve ingénieux en suédois, c’est ce système d’emboîtement de mots. Si je vous parle de mon « farfars far » [farefarche far], je suis sûre que vous comprendrez de qui je veux parler. Je me trompe ? (Le système français a sa logique aussi, bien sûr, mais elle est moins évidente et demande plus d’effort pour se souvenir du vocabulaire.) Ce qui peut par contre être compliqué en suédois, c’est de savoir quand on utilise le -s- pour faire la liaison du génitif ou pas. Comparez par exemple « brorsdotter » et « systerdotter ». (Je n’ai pas d’explication pour ce phénomène. Parfois, certains choses sont ”comme ça” et puis c’est tout.)

Je crois qu’on va en rester là pour le moment, je vous fais grâce des beaux-frères, des belles-soeurs et compagnie. 😉

Le mot de la semaine : « hushållsassistent »

Ou : J’en ai rêvé, KitchenAid l’a fait. Remarquez, ç’aurait pu être une autre marque, mais c’est celle-là que j’ai choisie.

« Hushållsassistent » est formé de deux mots : « hushåll » (qui lui même contient le mot « hus » = maison) = ménage plutôt dans le sens de foyer, et « assistent », qui n’a peut-être pas besoin de traduction. Mot à mot, cela peut se traduire par « assistant de ménage ». Le nom de la marque est bien choisi : « aide de cuisine ». Mais en bon français, cela signifie « robot de cuisine ».

en hushållsassistent [ène ‘husse’haul(e)sasistèn(e)te] = un robot de cuisine

hushållsassistenten [‘husse’haul(e)sasistèn(e)tène] = le robot

hushållsassistenter [‘husse’haul(e)sasistèn(e)tère] = des robots

hushållsassistenterna [‘husse’haul(e)sasistèn(e)tèr(e)na] = les robots

Je tiens tout d’abord à remercier NetOnNet qui m’a permis de commandé en ligne et a assuré la livraison (par la poste) en 3 jours. J’ai passé la commande un lundi soir et le jeudi suivant, je recevais un sms m’annonçant que je pouvais aller le chercher au comptoir de la poste du supermarché Coop.

Je lui ai tout de suite fait de la place à côté du micro-onde, du blender et d’un autre robot de cuisine plus petit. Je l’ai mis à l’épreuve dès le premier soir. L’épreuve n’était néanmoins pas insurmontable : il s’agissait de mélanger une pâte à gâteau pour le gâteau aux fraises du lendemain, pour Midsommarafton.

Mais surtout, je remercie Skatteverket (l’Agence suédoise des impôts) qui, par le remboursement d’impôts, m’a permis de réaliser un rêve que j’ai eu longtemps et qui s’est intensifié depuis que j’ai commencé à faire du pain au levain. Mon pauvre batteur électrique s’échauffait énormément sans réussir à bien mélanger la pâte. J’avais donc vraiment besoin d’un robot de cuisine qui ait la force de malaxer ces pâtes robustes pendant plusieurs minutes.

Ce fut la deuxième épreuve, bien plus exigeante que la première. Ce fut un plaisir énorme de voir le crochet à pétrin tourner sur son axe et entraîner la pâte à levain. La texture obtenue était parfaite, bien compacte, bien dense, bien élastique. Mes deux premiers pains faits grâce au robot n’ont pas levé autant que je l’espérais, mais le résultat est satisfaisant quand même. La consistance et de le goût de la mie sont exactement celles auxquelles je m’attendais.

Je suis vraiment contente de ce premier essai. Je suis aussi contente d’avoir eu le temps de faire cet essai avant de partir en vacances en France.

Gâteau-sandwich au saumon

Le gâteau-sandwich (”smörgåstårta” en suédois) est une spécialité suédoise qui se décline en plusieurs variantes : à la viande, au poisson et/aux fruits de mer, ou végétarien. Le principe consiste à alterner des tranches de pain (de mie, au seigle ou même polaire) avec des farces différentes, comme un sandwich géant. Il se fait sans cuisson et on peut facilement improviser.

J’ai fait celui-ci au saumon pour le baptême de mes neveux et il a vraiment fait sensation ! Il est relativement facile à faire, mais demande du temps puisqu’il se fait en plusieurs étapes.
Conseil : Préparez les farces au saumon et crevettes l’avant-veille si vous pouvez et réservez au frais. Montez le gâteau la veille et laissez-le reposer au frais pour laisser au pain le temps de s’imbiber et aux arômes de se développer.
Temps de préparation : 30 à 60 min, réparties sur 1 à 2 jours
Ingrédients :

* pain de seigle (noir) de 700-800 g

Pour la farce au saumon :

* 500 ml de fromage blanc (ou ricotta/fromage blanc moitié-moitié)

* 1 dl aneth finement hachée

* 2 c. à s. de moutarde de dijon

* le jus d’1 citron

* 400 g de saumon fumé en tranches

* 1 pincée de poivre

Pour la farce aux crevettes :

* 1/2 poireau

* 400 g de crevettes décortiquées

* 1 dl de mayonnaise

* 100 ml de fromage blanc

* sel, poivre

Pour la décoration :

* 150-200 g de fromage frais nature

* 500-600 de saumon fumé en tranches

* oeufs durs, oeufs de lump, crevettes, aneth, jeunes pousses de pois, tranches de citron …

La farce au saumon :

Mélangez le fromage (et éventuellement la ricotta), l’aneth finement hachée, la moutarde et le jus de citron. Coupez le saumon en fines lamelles et mélangez-le au fromage.  Poivrez.

La farce aux crevettes :

Rincez et émincez le poireau. Hachez grossièrement les crevettes décortiquées. Mélangez la mayonnaise, le fromage blanc et le poireau. Ajoutez les crevettes et mélangez bien. Salez et poivrez.


1. Coupez le pain de seigle dans le sens de la longueur de sorte à obtenir huit longues tranches. Déposez deux tranches de pain côte à côte et étalez dessus la moitié de la farce au saumon.
2. Déposez deux tranches de pain de seigle côte à côte par dessus et étalez la farce aux crevettes.
3. Déposez de nouveau deux tranches de pain puis étalez le reste de la farce au saumon par dessus.
4. Déposez les deux dernières tranches de pain et étalez le fromage frais nature sur le tout, sur les côtés aussi s’il y en a assez.
5. Couvrez enfin le gâteau de tranches de saumon sur le dessus et le tout. Plastifiez et laissez reposer au frais.
Décorez au dernier moment.

Le mot de la semaine : « dop »

Cette année, du fait d’événements professionnels importants en début d’automne prochain, je suis obligée de prendre mes vacances relativement tôt. Je fais comme une bonne partie des Suédois : midsommar marque, de manière festive, le début de cette pause annuelle bien méritée, qui s’étend donc, pour ma part, du 25 juin au 25 juillet.

Ce qui tombe d’autant mieux, c’est que je suis invitée au baptême civil de mes deux neveux le 3 juillet. Impeccable !

Étant donné que je ne savais pas quelles possibilités j’allais avoir de bloguer ou non pendant mes vacances, j’ai décidé de pré-programmer les « mots de la semaine » qui tombent pendant les trois semaines que je passe en famille en France. Ce qui me permet donc de prendre des vacances de mon blog aussi, sans pour autant priver mes fidèles lecteurs de leur article dominical. 🙂

Je ne peux donc pas vous relater la journée d’hier. Mais je peux vous raconter comment je comptais y participer : en apportant une petite touche suédoise au buffet qui doit rassasier la soixantaine d’invités. 🙂 Des « köttbullar » (= boulettes de viande) étaient toutes indiquées car très pratiques à servir, chaudes comme froides, à l’aide de cure-dents. Quelques bocaux de harengs marinés accompagnés de bon « knäckebröd » (du pain « Wasa » – mais pas forcément de la marque Wasa). Une spécialité typiquement suédoise sur les buffets de fêtes d’été est la « smörgåstårta » : un gâteau-sandwich. Cela sonne peut-être étrange aux oreilles françaises, mais j’espère bien avoir convaincu les papilles des mêmes Français. 😉 En dessert, je pensais à un « kladdkaka » (= un fondant au chocolat) qui, lui, devrait disparaître sans problème. 😀

Le concept de baptême civil n’existe pas en Suède. (Je ne savais même pas que cela existait en France avant d’en entendre parler par ma soeur.) Un baptême, « dop », est forcément religieux en Suède, puisque c’est une cérémonie d’introduction à une paroisse. Pourtant, l’idée en elle-même me séduit — athéiste que je suis — mais surtout parce que je trouve que c’est important de considérer tout enfant qui naît comme un citoyen en devenir. Et le fait est qu’en français, le verbe « baptiser » s’applique aussi à des situations non-religieuses, dans le sens de : donner un nom. En suédois, il y a le terme de « namngivningsceromoni », qui est une cérémonie informelle au cours de laquelle les parents présentent leur enfant à la famille et à l’entourage et lui donne un nom. Mais je crois que vous préférez apprendre la prononciation et la déclinaison du mot « dop », non ? 😉

ett dop [ète doupe] = un baptême

dopet [doupète] = le baptême

dop [doupe] = des baptêmes

dopen [doupène] = les baptêmes