”Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis …”
Non, ne vous inquiétez pas, je n’ai pas l’intention d’écrire mon blog en latin. 😉 (Mais souvenirs de latin de collège et de lycée sont lointains et par conséquent flous.)
en ros [ène rousse] = une rose
rosen [roussène] = la rose
rosor [roussoure] = des roses
rosorna [roussourna] = les roses
Lors de mon séjour de vacances dans les Hautes-Alpes, j’ai eu l’occasion de visiter la roseraie du Domaine de Charance sur les hauteurs de Gap qui ne contient que d’anciennes variétés de roses.
Puis à Järna, à une heure de voiture au sud de Stockholm, il y avait également une roseraie, de plus petite envergure certes, mais tout à fait charmante. J’ai aimé me promener au fil des allées, de rosiers en rosiers, aux noms plus mystérieux les uns que les autres.
En Suède, l’églantier – nyponros [nuponerousse] – est un rosier sauvage qui pousse facilement sur le bord des routes. Des fruits (les cynorhodon) ont fait de la soupe – nyponsoppa [nuponessopa] – : une soupe sucrée, que l’on déguste chaude ou froide, souvent accompagné de sortes de petits macarons, un goûter apprécié des enfants mais aussi des sportifs, car bourré de vitamine C.
Cela me fait penser à une chanson de Brel…:
Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis
C’est le plus vieux tango du monde
Celui que les têtes blondes
Anonnent comme une ronde
En apprenant leur latin
C’est le tango du collège
Qui prend les rêves au piège
Et dont il est sacrilège
De ne pas sortir malin
C’est le tango des bons pères
Qui surveillent l’oeil sévère
Les Jules et les Prosper
Qui seront la France de demain
Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis
C’est le tango des forts en thème
Boutonneux jusqu’à l’extrême
Et qui recouvrent de laine
Leur coeur qui est déjà froid
C’est le tango des forts en rien
Qui déclinent de chagrin
Et qui seront pharmaciens
Parce que papa ne l’était pas
C’est le temps où j’étais dernier
Car ce tango rosa rosae
J’inclinais à lui préférer
Déjà ma cousine Rosa
Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis
C’est le tango des promenades
Deux par seul sous les arcades
Cernés de corbeaux et d’alcades
Qui nous protégeaient des pourquoi
C’est le tango de la pluie sur la cour
Le miroir d’une flaque sans amour
Qui m’a fait comprendre un beau jour
Que je ne serai pas Vasco de Gama
Mais c’est le tango du temps béni
Où pour un baiser trop petit
Dans la clairière d’un jeudi
A rosi cousine Rosa
Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis
C’est le tango du temps des zéros
J’en avais tant des minces des gros
Que j’en faisais des tunnels pour Charlot
Des auréoles pour Saint François
C’est le tango des récompenses
Qui allaient à ceux qui ont de la chance
D’apprendre dès leur enfance
Tout ce qui ne leur servira pas
Mais c’est le tango que l’on regrette
Une fois que le temps s’achète
Et que l’on s’aperçoit tout bête
Qu’il y a des épines aux Rosa
Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis
@Pascal : Et pourquoi crois-tu que j’ai commencé mon billet ainsi ? 😉