Voici un poste gourmand pour bien commencer l’année !
La dernière semaine de l’année 2011 a été pour moi l’occasion de reprendre du service aux fourneaux. J’y ai pris beaucoup de plaisir d’autant que je pouvais préparer une partie des mets la veille : cela permet de cuisiner sans stresser et de prêter toute l’attention nécessaire pour un repas réussi. En préparant une partie du plat principal et le dessert la veille, je pouvais tranquillement faire un peu de ménage, de rangement et mettre la table avant que les invités arrivent, pour ensuite préparer l’entrée juste avant de passer à table.
Aux oreilles d’un Suédois, un « trerättersmiddag » est luxueux, tandis que pour un Français cela n’a peut-être rien de très exceptionnel. En effet, un repas français se compose souvent d’une entrée, d’un plat de résistance et d’un dessert, et c’est ce que signifie « tre-rätter-s-middag », mot à mot : « trois-mets-dîner », c’est à dire un repas composé de trois plats. (Les Suédois mangent souvent une salade en accompagnement du plat principal, et ne prennent jamais de dessert au quotidien – mais ils peuvent manger une pâtisserie en cours de journée.)
en trerättersmiddag [ène trérèterchmiddâ(gue)] = un dîner composé de trois mets
NB: On peut ne pas prononcer le –g final dans la forme indéfinie du singulier.
trerättersmiddagen [trérèterchmiddâguèn] = le dîner …
trerättersmiddagar [trérèterchmiddâguare] = des dîners …
trerättersmiddagarna [trérèterchmiddâguar(e)na] = les dîners …
Le premier « trerättersmiddag » eut lieu le 29 décembre et nos invités étaient un couple d’amis et leurs deux enfants que nous n’avions pas vu depuis l’été dernier. C’est toujours pour moi un challenge de les inviter à dîner car le père est cuisinier de profession. Mais c’est également un plaisir d’avoir des invités qui partagent le même intérêt gastronomique que moi.
Le menu du 29 décembre se composait de :
- en entrée (« förrätt ») : pâte en croûte (pas fait-maison, je l’avoue) et figue au Saint-Agur ;
- en plat de résistance (« varmrätt ») : filet de porc aux pommes, gratin dauphinois et petits pois ;
- en dessert (« efterrätt ») : bûche de Nöel aux marrons — qui a eu un succès monstre
« en förrätt, förrätten, förrätter, förrätterna » [ène feurrète, feurrètène, feurrètère, feurrètèrna] = entrée, hors d’oeuvre, où « för » signifie : avant (pré-).
« en varmrätt, varmrätten, varmrätter, varmrätterna » [ène varmrète, varmrètène, varmrètère, varmrètèrna] = plat principal, de résistance, où « varm » signifie : chaud.
« en efterrätt, efterrätten, efterrätter, efterrätterna » [ène éfteurrète, éfteurrètène, éfteurrètère, éfteurrètèrna] = dessert, où « efter » signifie : après (post-).
Pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, « nyårsafton », nous avions invité les parents et le frère de mon sambo. Au menu :
- en entrée : chèvre chaud et salade au canneberges sèches et pignons ;
- en plat de résistance : bœuf bourguinon — le meilleur que j’ai jamais mangé ! — et puré de pommes de terre ;
- en dessert : pâtisseries au chocolat et à la crème à l’orange sanguine.
Version suédoise ici
ène trérèterchmiddâ : finalement, le suédois ressemble à du germanique prononcé par un chti ou un auvergnat ! 😀
Chez ma tante il y a trente ans, à la campagne, nous avions droit à un sexrätterslunch, le tout bien calorique et quasiment sans légumes, et nous finissions de manger vers 17h…. Presque inimaginable aujourd’hui. 🙂
@JacquesG : Avec un trou normand ?