La vie n’est pas toujours toute rose. Cette semaine a été particulièrement difficile, ce que le mot de la semaine reflète bien. C’est un mot qui veut dire bien des choses, comme : briser, écraser ; raffiner (le pétrole par exemple) ; s’efforcer ; mais surtout : causer des problèmes ou des soucis, chercher querelle ou des noises, de manière bruyante et animée.
Deux de mes collègues s’en prennent à ma chef depuis plusieurs mois pour m’avoir diminuer mon temps de travail. Pour arriver à leurs fins, ils s’en prennent au fait que je fais partie du groupe prévention-santé, que je suis représentante syndicale, que je participe (quand j’ai le temps) aux visites guidées pour le personnel, et que je prends mes pauses (lesquelles je ne prends pas aussi régulièrement qu’auparavant d’ailleurs, mais ils ne semblent pas l’avoir remarqué…) Quand je demande en quoi cela gêne mon travail, ils ne peuvent présenter aucune preuve. Et j’ai finalement été accusée de faire du zèle pour obtenir un CDI à plein à temps et de faire tout mon possible pour devenir la chouchoute de la chef … Que j’affirme devant eux, et la chef, que j’ai déjà fais mes preuves et que je ne m’efforce pas particulièrement pour effectuer mes tâches de travail comme il se doit n’a aucune importance.
Je croyais au début qu’ils râlaient auprès de la chef pour obtenir d’elle que je travaille de nouveau à plein-temps, mais j’ai vite compris qu’ils m’utilisent en fait pour exprimer une frustration et une inquiétude non fondée face à l’avenir. Je finis même par croire que je dérange tout simplement car je suis appréciée de mes chefs et d’autres collègues.
Quand je repense à ma scolarité, il n’y a pas beaucoup de changement finalement. J’étais bonne élève (mais pas parfaite), obéissante et studieuse. Je n’étais pas insolente, je ne remettais pas en question l’autorité des professeurs, je n’ai jamais été une rebelle. Arrivée en Suède, je sais que cette éducation me colle à la peau, mais avec le temps, j’ai appris à argumenter, à remettre en question quand il en est besoin et à oser rester sur mes positions quand je suis convaincue de mes idées. C’est-à-dire que je ne me laisse pas piétiner n’importe comment, même si j’essaye de rester diplomatique, posée, professionnelle et rationelle. Et surtout je refuse de m’abaisser au niveau puéril de mes collègues quand ils ont décidé de « bråka ».
Heureusement, j’ai le soutien de ma chef, de la fonction RH et d’autres collègues. Cela m’a redonné un peu de force et je suis maintenant prête à attaquer une nouvelle semaine. Mercredi j’étais prête à jeter l’éponge, mais la nuit m’a portée conseil et je me suis réveillée jeudi matin avec un sentiment d’injustice : NON ! Ce n’est pas moi, qui aime mon travail et dont on est satisfaite, qui vais céder ! Je ne m’avoue pas vaincue si facilement. Non mais !
de bråkar [dome braukare] = ils causent des problèmes
de har bråkat [dome ‘hare braukate] = ils ont causer des problèmes
de bråkade [dome braukadé] = ils causaient des problèmes
de kommer att bråka [dome komeure ate brauka] = ils vont causer des problèmes
La semaine prochaine, j’espère pouvoir aborder un sujet plus joyeux. 🙂
dur dur le harcèlement au travail…
N’existe-t-il pas, en Suède, un code qui régisse cette pollution ?
Tenez bon, le printemps arrive !
@Janet : Le harcèlement au travail est interdit en Suède, mais ce n’est pas facile de le prouver et les employeurs préfèrent que le problème se résolve de lui-même … Je ne sais pas si c’est ce dont je suis victime à mon travail, mais ça me sape bien le moral. 🙁
@Pascal : Je refuse de devenir comme eux et j’espère ne jamais le devenir avec l’âge !
@Marie : De la jalousie, c’est clair … Mais dois-je me forcer à mal travailler pour leur faire plaisir ?
Oui, on choisi ses amis, etc … mais pas ses collègues… Et le plus dur, c’est de se dire que parfois, on est sensé être du même monde…
Courage Hibiscus! C’est vraiment pas cool de leur part, surtout si tu aimes ton travail. Ne les laisse pas affecter le plaisir que tu as à travailler. Il y a de la jalousie dans l’air…