L’histoire d’une passion

dikt i maskorLa poésie du tricot

Il y a quelques années de ça, je suis littéralement tombée amoureuse de ce livre-là, dont le titre veut dire « Poèmes en mailles ».

J’avais appris à tricoter dans mon enfance, mais je n’avais pas tenu des aiguilles dans les mains depuis 20 ans peut-être.

J’ai commencé par des modèles assez faciles, en coton, d’une seule couleur :

debardeur bleu gilet rouge
Puis je me suis attaquée au gilet de mes rêves :

gilet fleurs

Plus tard, j’ai tricoté un ensemble pour bébé pour la naissance de mon neveu :

layette pull face layette pul dos layette bonnet layette pantalon
En fait, j’ai envie de tricoter pratiquement tous les modèles de ce livre.

Deuxième amour
pulsvarmareJe reviendrais sûrement à mes premiers amours, mais depuis, je me suis tombée amoureuse d’autres livres de tricot. 😉 Celui-ci par exemple :
Il ne contient que des modèles de « muddar » comme on dit en suédois, ou chauffe-poignets. Ça va vite à tricoter, ça ne prend pas de place dans le sac (je les emmène avec moi au travail et je tricote environ 30 min pendant la pause-déjeuner 😉 ) et c’est un très bon moyen de finir les restes de pelotes.

Les doigts qui démangent

C’est vraiment devenu une passion. Je souffre d’abstinence des fois. 😀 Quand je m’ennuie au boulot par exemple, je me dis que je sortirais bien mon tricot … Je peux tricoter des heures durant devant la télé ou à la fin d’un repas en famille pour occuper mes mains pendant que nous discutons. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est qu’on voit le résultat assez rapidement. Je jubile quand j’arrive à résoudre un problème plus ou moins par moi-même ; il m’arrive de demander conseil aux deux expertes de mon entourage proche : ma mère et ma belle-mère. 😉

J’aime moins les travaux de finitions. Rentrer les fils à la rigueur, mais la couture pour assembler les différentes parties d’un ouvrage, c’est vraiment une corvée … Sûrement parce que je suis moins douée en couture qu’en tricot.


Groupe-tricot

Depuis un an, je fais partie d’un groupe de tricot (« syjunta » en suédois). Nous ne sommes que des filles (peu étonnant, n’est-ce pas ?) et nous nous rencontrons  les vendredis soirs chez les unes et les autres. Nous avons l’intention de louer un stand sur un marché de Noël début décembre et j’espère bien que mes « muddars » y trouveront acheteurs.

Sur ce blog, je compte petit-à-petit vous faire partager ma passion pour le tricot, puis pour le crochet (je viens juste de m’y mettre) en décrivant mes différents projets, accompagnés de photos.

Commentaire de Deline le 17/09/2007 à 21h36:

Bon, ben j’attends de nouvelles créations 😉

Réponse de hibiscus le 18/09/2007 à 08h25:

Ça va venir. Je fais durer le suspens. 😉

Commentaire de Lily le 03/04/2008 à 22h45:

Ma passion c’est la broderie depuis des années (une passion qui m’est d’ailleurs venue il y a très longtemps lors d’un voyage en Scandinavie), mais quand je vois ces merveilles, et que je lis que tu n’avais pas tricoté depuis ton enfance, je me dis pourquoi ne pas essayer ?
Je dois venir passer quelques jours en Suède en mai et je penserai à toi en faisant un tour au rayon des livres de tricot des librairies !
Merci pour ces jolies photos et pour ton blog que j’aime beaucoup
Lily

Réponse de hibiscus le 04/04/2008 à 08h39:

Merci de ton commentaire Lily ! C’est cool que tu connaisses la Scandinavie et que tu viennes bientôt en Suède ! Je compte bientôt publier un article sur ma boutique-tricot préférée. Tu pourras y aller faire un tour, si tu as le temps. 😉

Commentaire de Lily le 04/04/2008 à 20h37:

J’attends  ton article avec impatience !
Lily

Le pays où il fait beau

Elle était partie dans un pays où il fait beau. Elle y vivait sans se soucier chaque matin de la météo. Elle n’avait plus besoin de regarder le thermomètre avant de choisir sa tenue vestimentaire de la journée. Le soleil brillait tous les jours révélant un azur limpide où seuls quelques nuages effilochés naviguaient de temps en temps. Il ne pleuvait que la nuit pour rafraîchir l’air et désaltérer la terre. La terre, dont l’odeur humide s’élevait à l’aube jusqu’à sa fenêtre pour la sortir d’un sommeil paisible.

Elle aimait s’endormir au son de la pluie : le tapotement régulier des gouttes sur le toit et le rebord de la fenêtre, la fraîcheur de l’humidité, c’est comme une berceuse pour les oreilles et un baume pour l’esprit après les activités d’une journée entière. Elle dormait bien dans ce pays où il fait beau.

Mais, dans ce pays, il n’est pas simple de se promener seule, dans les rues désertes, la nuit. Les nuits y sont particulièrement sombres et c’est alors que toutes sortes d’animaux quittent leurs terriers et autres nids. On les entend se faufiler parmi les buissons, filer dans les hautes herbes. Parfois, ils frôlent les jambes des promeneurs tardifs. Ils ne sont pas dangereux ; souvent, ils sont eux-mêmes aussi effrayés que les humains, chacun sursaute de son côté, laissant parfois échapper un petit cri, puis les êtres à quatre pattes poursuivent leur course et ceux à deux jambes leur promenade.

Un soir, son mari contemplait le coucher de soleil depuis le pas de sa porte. Un lapin venu de nul part lui fila entre les jambes, il sursauta, heurta la porte d’entrée et c’est alors qu’un seau se renversa sur sa tête, un seau que son fils malicieux avait déposé en équilibre au-dessus de la porte. Le choc fut plus fort que celui du lapin lui frôlant les jambes – lapin qui ne remarqua jamais rien de l’incident puisqu’il avait rapidement disparu dans le jardin voisin.

Le père se serait contenter du lapin. Il n’y avait que son fils, qui l’observait en douce depuis la fenêtre de sa chambre, qui trouvait cela amusant. Le père, lui, s’essuyait la figure d’une main et frottait son épaule meurtrie de l’autre, tandis que la mère, qui avait réagi aux jurons de son mari, se précipitait pour savoir ce qui s’était passé.

Elle courut chercher une serviette-éponge, réprimanda son fils en l’envoyant au lit – il commençait à se faire tard – et invita son mari à rentrer dans la maison. « Le jus d’ananas est excellent » lui dit-elle, en lui en tendant un verre.

Ils s’assirent tous deux au salon et restèrent silencieux un moment. La pluie commençait à tomber à l’extérieur. La mère ferma les volets mais laissa la fenêtre ouverte pour laisser entrer l’odeur de l’herbe mouillée. Quand elle se retourna vers son mari, elle remarqua qu’il s’était paisiblement endormi. Elle le couvrit d’un plaid puis s’assit confortablement à ses côtés, un roman à la main.

Le silence à l’entour était presque total, à l’exception du clapotis de la pluie. Bientôt, elle laissa glisser sa tête sur l’épaule de son mari puis s’assoupit à son tour. Le sommeil l’envoya doucement au pays des rêves. Une voix annonça : « Les pommes sont mûres. »

Elle était de nouveau dans son pays natal, où c’était l’automne et donc la saison des pommes. Dans ce pays où il fait beau, il y a bien sûr des pommes, mais pas les mêmes sortes que celles de son enfance et surtout, il n’y a pas ce charme des saisons qui rythme les années. Dans ce pays où il fait beau, il y a des pommes toute l’année ; le plaisir d’en manger dans l’autre pays était complètement différent. Mais même si les pommes de son pays lui manquait de temps en temps, pour rien au monde elle ne voudrait quitter ce pays où il fait beau.

C’est ce qu’elle avait fuit en quittant son pays d’origine : l’humidité de l’automne et de l’hiver. « L’humidité me traverse les os » murmura-t-elle dans son sommeil, comme si elle justifiait son départ à un interlocuteur invisible. « L’humidité me traverse les os ! » répéta-t-elle plus fort.

Elle sentit que son mari l’enveloppait dans le plaid. Elle l’entendit se lever pour fermer la fenêtre. Puis il la réveilla doucement en disant : « Ne t’inquiète pas. Nous sommes dans le pays où il fait beau. Viens, il est tard, allons nous coucher. »