Nationaldagen

Le 6 juin, c’est la fête nationale de la Suède. C’est un jour férié seulement depuis l’an dernier (et pour ça, le lundi de Pentecôte a été supprimé).

Pourquoi le 6 juin ?

On a choisi le 6 juin pour les deux raisons suivantes :

1) le 6 juin 1523 : Gustav Vasa devient roi de Suède ;

2) le 6 juin 1809 : une nouvelle constitution est signée par le roi Charles XIII et les porte-paroles des 4 États met fin à l’absolutisme gustavien (de l’époque de Gustave III, frère de Charles XIII) ; elle est basée sur la séparation des pouvoirs :

  • le pouvoir exécutif revient dès lors au roi, aidé de ses ministres et secrétaires d’État, responsables devant le « riksdagen » [riksedagène];
  • le pouvoir législatif est tenu par le « riksdagen » (ou Assemblée nationale), qui levait aussi les impôts ;
  • le pouvoir judiciaire était tenu par « Högsta domstolen » (ou Cour de cassation), dont le roi nommait les membres.

(Cette constitution a été remplacée par une nouvelle constitution, le 6 juin 1974. Comme vous le savez sûrement, le roi n’a par exemple plus aucun pouvoir politique.)

Historique

C’est au cours du XIXème siècle que le 6 juin devient un jour de commémoration national : on fêtait alors l’élection de Gustava Vasa au trône de Suède, la fin de l’union avec le Danmark et les débuts de la Suède en tant qu’état indépendant.

À partir de 1916, le 6 juin devient le jour du drapeau suédois. C’est Arthur Hazelius, créateur du Nordiska museet et de Skansen qui introduisit diverses festivités pour célébrer le 6 juin. C’était à l’époque du mouvement romantique, avec entre autre un esprit nationaliste.

Ce n’est pourtant pas avant 1983 que le 6 juin devient officiellement le jour de la fête nationale suédoise. Et ce n’est que depuis 2005 que le 6 juin est jour férié.

Le drapeau suédois

Les Suédois n’apprécient pas vraiment d’être considérés comme nationalistes ou patriotes. Il est parfois même mal vu d’arborer le drapeau suédois, que les groupes politiques d’extrême-droite ont récupéré comme symbole (un peu comme Jeanne d’Arc en France avec le FN). Mais depuis quelques années, cette vision des choses a l’air de disparaître peu à peu, ce qui est tant mieux, parce que les Suédois aiment leur drapeau suédois, malgré tout.

Le bleu et le jaune proviennent à l’origine des armes de la dynastie « folkungar » et de l’emblême national avec les trois couronnes.

Pour moi, le drapeau suédois symbolise le soleil dans le ciel par une journée d’été respendissante, comme on a l’occasion d’en vivre, ce qui est facile à mettre en relation avec l’amour des Suédois pour la nature.

Quelles traditions ?

Effectivement, depuis l’an dernier, la question se pose : que faire le 6 juin ? Il n’y a en fait pas vraiment de traditions pour ce jour, à part une cérémonie au Palais royal, avec la famille royale qui part ensuite en calèche pour Skansen, où un spectacle a lieu. Il est aussi de coutume d’organiser une réception à Stadshuset (la mairie de Stockholm) pour accueillir les nouveaux citoyens suédois (habitant la commune de Stockholm).

La Suède n’a pas été en guerre depuis des siècles, donc pas de défilés militaires comme pour le 14 juillet par exemple.

Il faut donc créer une tradition pour donner envie aux gens de se retrouver ensemble pour fêter le 6 juin. Voici le programme de cette année (publié par DN hier) pour Stockholm seulement :

Au Palais royal :

  • 9h30 : cérémonie d’ouverture ;
  • 10h : ouverture du Palais au public ;
  • 13h20 : relève de la garde montée.

Dans Gamla Stan (Vieille Ville) :

  • 12h : récits, chants et danses du Moyen-Âge sur Stortorget (la Grand-Place) ;
  • 14h15 : Herman Lindqvist raconte l’histoire de Stockholm sur la même place ;
  • 16h : concert à Tyska kyrkan (l’église allemande)

Dans Kungsträdgården (le jardin royal) :

  • de 11h à 22 : festival des restaurants
  • 11h30 : Stadsteatern (le Théâtre de la Ville) joue la pièce de théâtre sur le combat féministe « Jösses flickor – återkomsten » (« Mon Dieu, les filles – le retour ») ;
  • 13h00 : discours de la maire de Stockholm, Annika Billström, en même temps que 30 000 drapeaux sont distribués ;
  • 13h45 : spectacle de la compagnie Bounce Streetdance ;
  • 15h : concert de Goran Kajfeš avec son orchestre ;
  • 15h55 : tentative de record Guiness : la plus grande coupe de glace du monde ;
  • 16h : présentation du plat national de 2006 (c’est Lennart Borrwall, de l’Auberge d’Hässlö à Västerås qui a gagné avec son « lieu noir grillé, betteraves rouges et jaunes, lard fumé, jus de betterave et sauce au raifort ») ;
  • 18h : concert de Christian Walz ;
  • 19h15 : premier concert de la tournée d’été du groupe Electric Banana Band
  • 21h : concert du quatuor Bebo Valdès

Au Stadion (Stade olympique de Stockholm) :

À Skansen :

Comme vous le voyez, pas mal de musique de genres très divers, pas mal de chanteurs et autres personnes populaires et quelques éléments militaires, mais ça reste tout de même très pacifique. La fête avait sûrement une ambiance bonne enfant.

(Moi, je suis restée à la maison ;-), à faire la grasse matinée, avant de prendre le petit déjeuner sur le balcon et de me mettre à rédiger ce billet.)

« Nationalbakelse » ou pâtisserie nationale

Bien évidemment, il faut aussi une pâtisserie pour ce jour de la fête nationale, dans ce pays des « konditori ». 🙂 Cette pâtisserie à été créée, en 1994, par Helena Bergsmark, travaillant à Café Gateau à Stockholm. C’est un gâteau à la pâte d’amande avec des fraises, facile à faire.

Foto: Mats Landin©Nordiska museet

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