Le mot de la semaine : « Pride-veckan »

Le mot de la semaine est, cette fois-ci, anglo-suédois, une des preuves que l’on peut sans problème former de nouveaux suédois basés sur un mot anglais. Dans ce cas-là, il s’git simplement d’accoler un mot anglais, « pride » = fierté, à un mot suédois, « vecka » = semaine.

en vecka [ène vécka] = une semaine

veckan [véckane] = la semaine

veckor [véckore] = des semaines

veckorna [véckor(e)na] = les semaines

La « semaine des fiertés » donc. Stockholm Pride est un festival annuel qui, depuis 1998, s’étend sur une semaine fin juillet-début août, remplie de conférences, de concerts et d’activités diverses et qui s’achève par la « Prideparaden » ou le défilé qui prend agréablement des allures de carnaval.

C’est un événement populaire mais aussi politique car durant cette semaine sont soulevées des questions qui ont trait aux discriminations envers les homo-, bi- et transsexuels (= HBT, comme on abrége en suédois, ou LGBT en français et en anglais) et à leurs conditions de vie dans la société. On croirait que tout est pour le mieux en Suède, qui est si tolérante, si ouverte, si égalitaire, etc. C’est sûr qu’il vaut mieux être homo en Suède qu’au Nigeria mais il y a visiblement toujours des progrès à faire.

Saviez-vous par exemple qu’on force les transsexuels qui subissent une opération pour changer de sexe à  la stérilisation ? Oui, en Suède !…

Entre les années 1930 et 1970, on stérilisait de force surtout les handicapés mentaux mais aussi les gens du voyage. La loi qui autorisait ces stérilisations fut abolie en 1976 car on considérait, à juste titre, qu’elle constituait un crime contre l’humanité. Mais je ne savais pas que c’était encore en pratique envers les transsexuels …

Les journaux suédois ont publié chaque jour des reportages et des interviews sur des thèmes divers dans le cadre de cette « Pride-veckan ». Les musées et différentes institutions culturelles ont redoublés d’effort pour proposer des visites et des activités queer. Les hommes et femmes politiques se sont succédés sur scène au cours du festival pour montrer leur soutien et promettre des réformes (n’oublions pas que nous sommes en pleine campagne électorale !) Il est désormais presque de mauvais ton, voire politiquement incorrect, de refuser une invitation à participer au festival.

Dans les rues de Stockholm, sur les bus, les devantures des magasins (surtout dans Södermalm, le quartier ”bobo” qui participait à l’opération SoFo goes homo), partout on voyait des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel, donnant ainsi un air de fête à la capitale suédoise. Même Jakobs kyrka (l’église St Jacques) dans Kungsträdgården avait orné son clocher du drapeau multicolore. ”Même”, comme si c’était étonnant que l’église suédoise apporte son soutien à l’événement … Mais le fait est que les questions HBT ne sont pas si évidentes que ça dans certaines catégories professionnelles. C’est désormais relativement accepté par l’église protestante (qui autorise depuis le 1er novembre 2009 le mariage homosexuel), mais l’église catholique doit faire encore quelques efforts. De même, les policiers ou militaires HBT/LGBT ne sont pas toujours acceuillis à bras ouverts.

Dans le défilé de samedi (photos ici), on pouvait voir des gens de tous âges, de couleurs politiques, de religion et de professions différentes, tous réclamant les mêmes droits pour tous, les même droits que les hétérosexuels.

4 reaktioner på ”Le mot de la semaine : « Pride-veckan »”

  1. Les mêmes droits…? La nature n’a pas prévu que les couples homosexuels aient des enfants. Alors l’adoption, ça me parait contre nature.
    Le mariage h., ça me met très mal à l’aise aussi…
    Des gens différents (qui ont certes le droit d’exister!) = des droits différents.
    C’est sans doute une opinion un peu tranchée, mais c’est la mienne…
    Quand aux défilés comme tu les décrits ici, je les trouve tout à fait ridicules!
    Décidément, j’ai bien du mal à comprendre ces gens-là!!!

    1. @JacquesG : Il y a des couples hétéro qui ne peuvent pas avoir d’enfants et qui ont recours à l’adoption ou à l’insémination artificielle. Pourquoi pas les couples homo ? Des gens ”différents” ? Selon quelles normes ? Et les normes sont-elles des règles, des lois ?…
      @Lugnet : Pourtant, il y a pas mal de jeunes filles, copines, qui se promènent main dans la main. Ça ne devrait donc pas choquer que deux femmes se promènent main dans la main. Je crois que c’est une question d’habitude, mais aussi d’ouverture d’esprit. Je connais des gens qui ont du mal à voir deux hommes ou deux femmes s’embrasser ne serait-ce que dans un film.

  2. @Audrey: une de mes copines bi disait que quand elle était en couple avec une femme, se promenant main dans la main et voyait des groupes de personnes elle se lachaient la main… Comme tu le dis même si c’est plus facile ici que dans bien des endroit il reste du chemin á faire…

    @Jacques: à partir du moment où une personne célibataire peut adopter et à partir du moment où l’on fait un jugement de futurs parents adoptifs (moyens financiers etc) on ne peut pas éliminer des adoptants potentiels sur la seule raison de leur vie sexuelle.

    Pourquoi le mariage te met-il mal à l’aise?

  3. Pour moi le mariage, c’est un homme et une femme. Rien d’autre.
    Une famille, c’est un père, une mère et des enfants. C’est la nature qui l’a voulu comme ça…
    La nature a aussi voulu qu’il y ait des homosexuels, je suis donc favorable à ce qu’ils puissent vivre en couple sans ennuis. Pas plus.

Lämna ett svar

Din e-postadress kommer inte publiceras. Obligatoriska fält är märkta *