Le mot de la semaine : « konflikt »

Point besoin de traduction, je suis sûre que vous comprenez le sens de ce mot. C’est un mot redouté en suédois. On dit souvent que les Suédois sont « konflikträdda » : qu’ils ont peur du conflit en général. Pourtant, on ne peut pas toujours les éviter. Parfois, il faut même essayer de les résoudre. Et pour ma part, je crois que ça se fait par le dialogue et le compromis, si on ne peut pas tomber d’accord de manière à ce que tous soient satisfaits. De plus, je crois que la plupart des conflits naissent de problèmes de communication.

C’est ce qui m’arrive de temps en temps au travail, plus particulièrement avec deux collègues. La première, toujours de mauvaise humeur et à se plaindre de tout, j’ai appris à la tacler en restant aimable, de bonne humeur et en montrant ma volonté de coopération – on est quand même censés travailler toutes les deux sur un gros projet d’exposition, donc on ne peut pas vraiment faire autrement: nous devons nous parler. La deuxième s’avère tout simplement être bornée et je ne sais pas encore vraiment comment gérer ma relation avec elle (nous sommes dans la même équipe mais nous ne travaillons pas toujours ensemble) car elle refuse tout simplement de me parler.

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Je ne rentrerai pas plus dans les détails. Dans les deux cas, j’ai le soutien de pas mal de collègues, dont deux chefs, donc ça me rassure pas mal : ce n’est pas moi qui crée le conflit. Pour une raison ou une autre, ces deux personnes ne m’apprécient pas, visiblement au niveau personnel. Mais même sans être ami avec ses collègues, on peut quand même se comporter de manière professionnelle et c’est ce que j’essaye de faire au maximum.

Cette semaine, j’ai vraiment été témoin de la peur suédoise du conflit. Mes autres collègues n’ont pas pu éviter une certaine discussion puisqu’elle s’est déroulée dans un bureau « open space ». Mais personne n’est venu me voir après pour me demander des détails ou m’assurer de leur soutien. Sauf mon collègue le plus proche, mais il est lui aussi plus ou moins dans le même cas que moi ; elle ne lui parle pas non plus. Et ma chef bien sûr. Mais des autres collègues, aucune mention de l’histoire. Peut-être ont-ils peur que la collègue se monte aussi contre eux s’ils choisissent mon « camp ». Il ne s’agit pas de choisir un camp en fait, mais j’ai compris que pour certains collègues du musée, c’est une chose importante … Pas très mature comme réaction mais bon …

Malgré ces quelques mésaventures au boulot, je m’y plais toujours autant et c’est peut-être ça qui me donne la force d’affronter ces conflits et d’essayer de les résoudre, ou de faire avec. Et même si c’est deux personnes croient – espèrent ? – que mon CDD ne sera pas renouvellé, j’espère toujours pouvoir obtenir un CDI à terme. Je ne compte pas me laisser abattre par des personnes qui rejettent leur mécontentement général sur ma petite personne.091122_2

« Konflikt » est un mot simple à décliner :

en konflikt [ène kon(e)flikte] = un conflit

konflikten [kon(e)fliktène] = le conflit

konflikter [kon(e)fliktère] = des conflits

konflikterna [kon(e)fliktèr(e)na] = les conflits

4 reaktioner på ”Le mot de la semaine : « konflikt »”

  1. Je reconnais bien ton optimisme. Et le dessin de l’autruche, en conclusion, est un très bon résumé.
    La lacheté dans le monde du travail n’est que le reflet de la peur du supérieur ou du chômage. Et les conflits pour les hommes, c’est comme les sandwichs pour les poulets; c’est pas forcément bien de se retrouver au milieu sous le feu croisés d’au moins 1 des 2 béligérants.

    Le monde du travail, surtout quand on se retrouve dans une structure qui est la fois hyper-hiérarchique mais qui en même temps fonctionne en équipe, est vraiment un milieu où il faut beaucoup de courage pour sortir d’une diplomatie de faux-cul et pour oser émettre l’hypothèse qu’on aurait un avis. Mais je fais comme tout le monde, officiellement, c’est le monde de oui-oui et officieusement, j’en pense pas moi mais je ne suis pas un héros, non, pas un héros (Merci Daniel B.). C’est tellement facile de fermer les yeux plutôt que d’intervenir, de dire les 4 vérités et ensuite en prendre plein la gueule… Ou, le corollaire, ben quand on a des cons autour de soi, on a des cons…

    1. @Pascal : Juste dans ce genre de cas, je crois que je reste bien Française : contre les injustices, je ne ferme pas du tout les yeux et j’ai vraiment du mal à me taire. C’est peut-être mal vu de mes collègues, mais à la rigueur, je m’en fous. Sinon, je suis plus Suédoise dans le sens où je suis toujours ouverte pour discuter et trouver des compromis.
      @Lily : Exactement ! Mon arme (secrète ?) est ma bonne humeur et mon attitude positive. 🙂
      @Jacques : J’ai trouvé la BD en cherchant des images via Google avec le mot ”konflikt”. 🙂 ”Far och son” est tout à fait correct.

  2. Je vois que les choses n’ont guère changé depuis que j’ai quitté le monde du travail.
    Il faut arriver à se faire respecter en douceur. Tu as raison de rester aimable, à force ta bonne humeur risque d’être contagieuse (faire tout le temps la gueule doit être fatiguant :))
    Tes chefs t’apprécient, c’est le principal, même si au quotidien ce genre d’ambiance est minant.

  3. Où as-tu trouvé la BD du père et du fils? Je me souviens en avoir utilisé plusieurs séries avec mes élèves de seconde pour les faire parler en allemand. Cela s’appelait Vater und Sohn. ”Far och son” en suédois? Cela ne sonne pas très bien, ils ont dû trouver autre chose.

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