Le mot de la semaine : « brytning »

Cela fait 12 ans que je suis en Suède. Je parle suédois couramment, dans la vie quotidienne, avec mon « sambo » et sa famille, avec mes amis, au travail. Je fréquente plus de Suédois que de Français. Mais lors de nouvelles rencontres, une question arrive relativement rapidement : d’où je viens. Ce qui est un peu marrant, c’est que les gens ont souvent du mal à deviner : danoise ? allemande ? Ce n’est pas toujours qu’on devine du premier coup que je suis Française. Dans un sens, c’est flatteur : cela veut dire que mon accent français n’est pas trop prononcé. (Un accent français fort en suédois, c’est terrible, croyez-moi …)

en brytning [ène brutning] = un accent

brytningen [brutningène] = l’accent

brytningar [brutningare] = des accents

brytningarna [brutningare] = les accents

Mais d’un autre côté, mes interlocuteurs français peuvent être déconcertés quand je parle français. Il n’est pas rare qu’on me complimente pour mon français, et quand je révèle mon origine (et que je n’ai donc aucun mérite), on me fait alors remarquer que j’ai un accent. Est-ce un accent suédois ? C’est bien possible. La mélodie des phrases et la longueur des voyelles (qui n’existe pas en français) a dû changer au cours de ces années où je parle plus suédois que français.

Cela semble logique, même naturel peut-être, je veux dire, pour une franco-suédoise, de parler suédois avec un accent français et français avec un accent suédois. 🙂

6 reaktioner på ”Le mot de la semaine : « brytning »”

  1. J’ai eu la même expérience il y a quelques années, après plusieurs jours passés en Allemagne (j’étais professeur d’allemand) : on m’a demandé si je ne venais pas de Belgique, où une faible partie de la population est germanophone ! 😀
    L’an dernier, à Stockholm, j’ai parlé avec un Allemand qui a fini par me demander comment ça se faisait que, étant français, je parlais ”relativement” sans accent. J’ai apprécié le ”relativement”. 🙂
    L’autre jour, vers Gap, un Irlandais auquel je parlais anglais s’est étonné que je n’avais pas d’accent français, mais une pointe d’accent allemand ! 🙂
    Je pense en fait qu’après un séjour d’un an dans un des trois pays dont je parle la langue, on ne pourrait pas reconnaître mon origine. C’est plutôt à l’absence de maîtrise des expressions idiomatiques que l’on verrait assez vite que ”je ne suis pas du pays” !

    1. @Jacques G : Après deux semaines passées à la frontière France-Suisse, j’avais pris l’accent suisse ! 😀 Et au château de Drottningholm, les touristes remarquaient souvent que je guidais en anglais avec un accent différent de celui des guides suédophones.
      @Pascal : Il y a tant de différence d’accent entre Grenoble et Gap ?
      @anais : Je ne parle pas que de l’accent là, pas des fautes de français. Ça fera peut-être l’objet d’un article un jour. 😉

  2. Tu as de la chance…

    Moi, quand je parle français à un type de Gap, il me prend pour un type du nord ce qui est vrai et quand je parle à un Grenoblois, pour un sudiste ce qui est vrai.
    Par contre, c’est pratique, pas besoin de faire son cv !

  3. Oui tu as un accent quand tu parles français, je confirme. En suédois, je pourrais pas dire. Mais j’aime bien, et les fautes me font même parfois sourire.

  4. J’ai la même expérience que toi depuis que j’évolue en pays germanophone (depuis 4 ans maintenant). Surtout depuis que je travaille en Suisse, mon allemand a pris un accent suisse allemand, et le truc le plus bizarre, c’est qu’en français, je parle comme une romande alors que j’ai jamais vécu là-bas. Comme si l’influence suisse sur mon allemand avait déteint sur mon français.

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