Kategoriarkiv: Exercices d’écriture

Troll

Qu’est-ce que la vie d’un troll par rapport à celle d’un être humain ?

A-t-il besoin d’un bonnet pour protéger ses longues oreilles pointues l’hiver ? Non, sa tête velue est naturellement pourvue. Par contre, un cache-nez pourrait-être utile …

Et que pourrait-il bien faire d’un agenda ? Rien dans sa vie trollesque ne nécessite l’usage d’un tel objet. Il n’a nul besoin d’inscrire rendez-vous ou adresses. Encore moins des numéros de téléphone ! Il vit au jour le jour, vaque a ses occupations sans trop se soucier du lendemain. Et il sait où habitent ses amis – ses ennemis aussi d’ailleurs. Ils sont peu nombreux et il a bonne mémoire, comme tout troll qui se mérite.

Un tasse peut-être alors, pour le café du petit-déjeuner ? Quoi ? Vous croyez vraiment que les trolls boivent du café ? Non, dans la forêt, on se contente de l’eau du ruisseau. Quand l’occasion se présente, la rosée du matin est un vrai nectar pour le palais du troll.

Une bouteille de vin ? Les seuls fruits qui poussent dans les sous-bois sont les baies – délicieuses d’ailleurs – qu’il vaut mieux déguster quand elles ont atteint leur point de maturité maximum. Pas question d’anéantir leur goût et leurs qualités nutritionnelles en les faisant fermenter.

Une balle ? Oui … peut-être. Les trolls ont facilement l’humour joueuse.

Une tortue ? Que ferait donc cet animal exotique dans les forêts nordiques ? Elle mourrait de froid sur place. À la réflexion, ses restes pourraient peut-être servir. La chair se mange sûrement et la carapace … voyons voir … En la divisant, on devrait pouvoir obtenir deux berceaux pour des bébés-trolls. Et quand ils auront grandi, ils s’en serviront comme de luges pour dévaler les pentes enneigées sous le regard amusé de leurs parents !

Pastiche à la Rimbaud

C’est un après-midi d’hiver froid, sec et clair.
Scintillant sous les rayons du soleil, le givre
S’étire ; les branches des arbres s’étendent dans l’air
Pur : la lumière hivernale intense rend ivre.

Un bateau blanc, à trois mâts, aux amarres tendues
Et oscillant au rythme des vagues glacées
Gît ; il repose dans le port, les voiles détendues,
Immaculé comme un oiseau de mer lassé.

Les mains dans les poches, je me promène. Respirant
À pleins poumons, je profite de cet instant :
L’hiver, en ce pays nordique, se fige.

Le tempo de la vie se calme dans le froid,
Les gens préfèrent se calfeutrer dans leur chez-soi
Au chaud. Tout dort sous le manteau de neige.

De A à Z.

Avant, elle aimait à lire pendant des heures et des heures.

Bizarrement, elle en a perdu l’habitude.

C’est la vie, pense-t-elle …

Des fois, elle regrette le temps d’autrefois.

Et puis, elle ne s’attarde pas plus et va de l’avant.

Fuit l’ennui en s’occupant le plus possible …

Guidée par l’espoir qu’un avenir meilleur l’attend plus loin.

Hôtesse de l’air, un métier en or, il ne s’agit pas de laisser sa place à une autre.

Il faut être ambitieuse pour réussir.

Jamais elle n’aurait cru être capable de cette carrière.

Kaboul, Lima, San Francisco, Tokyo, autant de villes de rêves qu’elle visite au gré de son travail.

Les trajets long-courrier ont leurs avantages, mais aussi leurs inconvénients.

Mais au fond, elle est un peu solitaire et ce train de vie lui plait.

Ne surtout pas s’imaginer une autre vie.

On est ce qu’on est.

Plus elle voyage et plus elle perd le contact avec son pays.

Que faire quand on se sent étrangère partout ?

Rien, c’est un état d’esprit avec lequel on peut cohabiter sans problème.

Souvent, elle étudie les passagers et essaye de deviner leurs vies.

Trivialité des vacanciers qui se racontent des souvenirs inoubliables de lieux paradisiaques.

Uniformité des hommes d’affaires qui se connectent dès qu’ils peuvent à un monde virtuel.

Vivre ? Est-ça vivre ? …

Washington, Brasilia, Johannesbourg, les aéroports défilent, les passagers sont les mêmes.

Xénophiles et xénophobes, elle en rencontre de toutes les sortes.

Y aurait-il un seul être dans cette marée humaine qui lui ferait changer de vie ?

Zapp zapp, ne surtout pas penser à une autre vie …

La crève

Elle arrive sans crier gare, sous des faux-airs de rhume. Elle surprend en plus, elle débarque hors-saison.

Cela commence par un mal de gorge discret, ça grattouille un peu, rien de bien grave. Pour éviter que ça n’empire, vous prenez de la vitamine C, pour renforcer votre défense immunitaire, et des pastilles pour la gorge, pour soulager un peu.

Mais la contre-attaque l’excite et son but est simple : vaincre.

Deux jours après les premiers symptômes, vous comprenez la vanité de votre combat. La nuit n’a pas été de tout repos, loin de là. Vous en avez sué, au sens propre comme au sens figuré. Au petit matin, vous vous êtes réveillé car votre gorge enflée vous empêchait de respirer normalement. Vous avez commencé à tousser, mais ça fait un mal de chien. Boire de l’eau pour apaiser … avaler est un calvaire. Vous finissez par vous rendormir … 30 min avant que le réveil sonne.

Vous vous rendez au travail quand même ; vous ne vous avouez pas vaincu si facilement. Mais en milieu de journée, vous jetez l’éponge, vous capitulez, vous battez en retraite. De retour chez vous, il n’y a qu’une seule chose à faire : vous coucher et essayer de dormir. Le sommeil, bien que léger, est réparateur. Cela prend du temps, mais c’est la seule arme contre ce fichu virus.

Heure après heure, nuit après nuit, jour après jour …

Les sensations de fièvre et de courbatures disparaissent peu à peu. La gorge fait moins mal, mais la toux est tenace. Le mal de tête est constamment sous-jacent, parce que vous avez trop dormi … parce que vous êtes resté éveillé trop longtemps … Puis c’est au tour du nez de faire des siennes : complètement bouché, impossible à moucher, bientôt il coulera comme un robinet …

Quand on se croit à peu près remis, on se sent d’un coup fatigué, faible, fourbu … assommé, anéanti, abattu … Elle a bien fait son boulot. Quand il n’y a plus rien à faire avec votre corps, elle va voir ailleurs. Car elle, elle est infatigable, elle continue sa croisade, inlassablement. Elle trouvera toujours un organisme plus faible qu’elle sur lequel s’acharner.

Le pays où il fait beau

Elle était partie dans un pays où il fait beau. Elle y vivait sans se soucier chaque matin de la météo. Elle n’avait plus besoin de regarder le thermomètre avant de choisir sa tenue vestimentaire de la journée. Le soleil brillait tous les jours révélant un azur limpide où seuls quelques nuages effilochés naviguaient de temps en temps. Il ne pleuvait que la nuit pour rafraîchir l’air et désaltérer la terre. La terre, dont l’odeur humide s’élevait à l’aube jusqu’à sa fenêtre pour la sortir d’un sommeil paisible.

Elle aimait s’endormir au son de la pluie : le tapotement régulier des gouttes sur le toit et le rebord de la fenêtre, la fraîcheur de l’humidité, c’est comme une berceuse pour les oreilles et un baume pour l’esprit après les activités d’une journée entière. Elle dormait bien dans ce pays où il fait beau.

Mais, dans ce pays, il n’est pas simple de se promener seule, dans les rues désertes, la nuit. Les nuits y sont particulièrement sombres et c’est alors que toutes sortes d’animaux quittent leurs terriers et autres nids. On les entend se faufiler parmi les buissons, filer dans les hautes herbes. Parfois, ils frôlent les jambes des promeneurs tardifs. Ils ne sont pas dangereux ; souvent, ils sont eux-mêmes aussi effrayés que les humains, chacun sursaute de son côté, laissant parfois échapper un petit cri, puis les êtres à quatre pattes poursuivent leur course et ceux à deux jambes leur promenade.

Un soir, son mari contemplait le coucher de soleil depuis le pas de sa porte. Un lapin venu de nul part lui fila entre les jambes, il sursauta, heurta la porte d’entrée et c’est alors qu’un seau se renversa sur sa tête, un seau que son fils malicieux avait déposé en équilibre au-dessus de la porte. Le choc fut plus fort que celui du lapin lui frôlant les jambes – lapin qui ne remarqua jamais rien de l’incident puisqu’il avait rapidement disparu dans le jardin voisin.

Le père se serait contenter du lapin. Il n’y avait que son fils, qui l’observait en douce depuis la fenêtre de sa chambre, qui trouvait cela amusant. Le père, lui, s’essuyait la figure d’une main et frottait son épaule meurtrie de l’autre, tandis que la mère, qui avait réagi aux jurons de son mari, se précipitait pour savoir ce qui s’était passé.

Elle courut chercher une serviette-éponge, réprimanda son fils en l’envoyant au lit – il commençait à se faire tard – et invita son mari à rentrer dans la maison. « Le jus d’ananas est excellent » lui dit-elle, en lui en tendant un verre.

Ils s’assirent tous deux au salon et restèrent silencieux un moment. La pluie commençait à tomber à l’extérieur. La mère ferma les volets mais laissa la fenêtre ouverte pour laisser entrer l’odeur de l’herbe mouillée. Quand elle se retourna vers son mari, elle remarqua qu’il s’était paisiblement endormi. Elle le couvrit d’un plaid puis s’assit confortablement à ses côtés, un roman à la main.

Le silence à l’entour était presque total, à l’exception du clapotis de la pluie. Bientôt, elle laissa glisser sa tête sur l’épaule de son mari puis s’assoupit à son tour. Le sommeil l’envoya doucement au pays des rêves. Une voix annonça : « Les pommes sont mûres. »

Elle était de nouveau dans son pays natal, où c’était l’automne et donc la saison des pommes. Dans ce pays où il fait beau, il y a bien sûr des pommes, mais pas les mêmes sortes que celles de son enfance et surtout, il n’y a pas ce charme des saisons qui rythme les années. Dans ce pays où il fait beau, il y a des pommes toute l’année ; le plaisir d’en manger dans l’autre pays était complètement différent. Mais même si les pommes de son pays lui manquait de temps en temps, pour rien au monde elle ne voudrait quitter ce pays où il fait beau.

C’est ce qu’elle avait fuit en quittant son pays d’origine : l’humidité de l’automne et de l’hiver. « L’humidité me traverse les os » murmura-t-elle dans son sommeil, comme si elle justifiait son départ à un interlocuteur invisible. « L’humidité me traverse les os ! » répéta-t-elle plus fort.

Elle sentit que son mari l’enveloppait dans le plaid. Elle l’entendit se lever pour fermer la fenêtre. Puis il la réveilla doucement en disant : « Ne t’inquiète pas. Nous sommes dans le pays où il fait beau. Viens, il est tard, allons nous coucher. »

Inspiration

Un soir d’été, j’ai fait une longue promenade dans la nature avec une amie.

D’abord dans la forêt, avec de grands vieux arbres, sur des chemins couverts d’aiguilles de pins qui assourdissaient le bruit de nos pas.

Nous avons escaladé des rochers « à la John Bauer », arrondis et élevés, en partie couvert de mousse.

Nous avons fait demi-tour quant il est devenu beaucoup trop aventureux d’avancer plus loin.

Nous avons vu une « marmite de géant », un phénomène géologique impressionnant.

Il y avait des buissons de myrtilles partout, alourdis de baies qui commencent juste à mûrir.

Le soleil brillait et nous chauffait agréablement, malgré qu’il soit plus de 19h.

Nous sommes ensuite allées sur un ponton à côté du château et nous avons vu des fleurs magnifiques : des « nuit-et-jour », des campanules bleues, des lupins bleus, des digitales roses, des iris jaunes, des orchidées, et de lis martagon. Elles poussaient partout, sauvages et riches en couleurs.

Puis mon amie m’a montré l’endroit où elle va se baigner tous les jours.

Bien que nous habitions sur une presqu’île, elle se baigne dans un lac entre des berges rocheuses qui est tellement immobile que la nature environnante se reflète dans l’eau exactement comme dans un miroir.

Tout était parfaitement tranquille et silencieux dans la lumière dorée du soir, il n’y avait personne aux alentours, sauf nous deux …

L’humidité commençait à s’élever du sol et rafraîchissait l’air du soir.

Les nénuphars blancs s’étaient refermés pour la nuit.

Sur le chemin du retour, depuis le bus qui me conduisait sur la route tortueuse qui suit la côté de la presqu’île, j’ai pu admirer le coucher de soleil qui se reflétait dans la mer, dans des tons changeants, de l’orange pâle au bleu pâle.

Il était alors un peu plus de 22h.

Oh, que j’aime la Suède …

Commentaire de : trucker

Le 16 juillet 2005

Eté comme hivers la narure suédoise a le dont de surprendre .

Il y a des endroits magnifique vraiment pas tres loins des grandes villes

Par : Yaniku_Desu

Le 12 octobre 2005

Je suis tombé sur ton blog un peu par hasard (de tevader en faites:p)

Et j’ai trouvé ton vraiment bien écrit, il donne vraiment envi de s’éxiler en Suede ^^

J’irai y faire un tour (des que le continent asiatique sera visité : )

Bonne continuation Ja na : )