La rédac’ du mois : Mon plus grand rêve

 

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[quote]Chaque mois, le même jour (le 15), à la même heure (12h), des rédac’ blogueurs écrivent un billet sur un sujet commun. Les sujets sont proposés par les participants puis tirés au sort. Le sujet du mois de mai est proposé par Vladyk :

Rêver est la seule chose que l’on a tous gratuitement, quelle est votre plus grand désir au monde ?[/quote]

 

Mon plus grand rêve serait d’écrire un livre. J’en ai déjà parlé sur ce blog, j’ai toujours aimé écrire ; c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai commencé ce blog.

Je ne crois pas être suffisamment imaginative pour écrire de la fiction, donc la base de ce livre serait autobiographique. Mais je ne l’écrirais peut-être pas à la première personne, pour prendre un peu de distance, pour éviter le nombrilisme. Qu’est-ce qui me retient donc de m’y mettre ? Est-ce une rêve réalisable ? Ou vaut-il mieux que cela reste un rêve ?

Le risque du fiasco effraie évidemment. Je n’ai pas du tout la même confiance en moi que ces gens qui aiment chanter dans la douche et sont outrés de se faire recaler à l’audition de Nouvelle Star avec la ferme impression d’être des talents incompris. Je ne suis pas du tout sûre que mes écrits soient si intéressants qu’ils puissent s’attirer un nombre raisonnable de lecteurs. Car, sans avoir l’ambition d’écrire le best-seller du XXIème siècle, tout écrivain qui se respecte espère bien avoir quelque chose d’important à communiquer. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais un livre sans lecteur n’est pas vraiment un livre. Donc la grande question est effectivement : est-ce que mon hypothétique livre vaudrait la peine d’être publié ?

Je ne le saurai jamais si je n’essaye pas (c’est la réponse que j’ai donné à une amie française qui s’inquiétait de savoir si la vie en Suède allait me plaire avant le grand départ), donc dans bien des cas, il suffit de se jeter à l’eau, et dans le pire des cas, on se ramasse … Écrire le livre en lui-même serait un combat en soi — trouver le temps de s’y mettre, vaincre la peur de la page blanche, se battre pour trouver les bons mots, les bonnes tournures, sans parler du doute qui doit surgir à tout moment et de l’impression de n’être jamais satisfait … mais il faut bien y mettre un point final à un moment donné. Passé cette étape, réussir à le faire publier serait le combat suivant — où la confiance en soi risque d’en prendre encore plus d’un coup …

Ce rêve est tout à fait réalisable finalement. Ce qui me retient de m’y mettre (outre le fait de trouver le temps de l’écrire — mais quand on veut on peut, n’est-ce pas ?), c’est bien la peur du résultat : la réception de ce livre qui n’existe pas encore, à peine même à l’état d’embryon dans ma tête, juste une idée. Je ne crois pas que je veuille écrire pour qu’on chante mes louanges à tout bout de champ, mais un peu d’appréciation n’est jamais désagréable. 😉

Alors, osera ou osera pas ? … Il faut peut-être que ce rêve mûrisse un peu avant que je m’attelle à l’ouvrage.

 

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Allez lire les rêves de mes co-blogueurs et n’hésitez pas à leur laisser un commentaire : Agnes, Gilles & IsabelleJulie, Levia, Vinie, Vladyk

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La photo du mois : L’escalier

[quote]Chaque mois, les blogueurs qui participent à La photo du mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris. Le thème du mois de mai est proposé par Sébastien : ”L’escalier”.[/quote]

Escalier

Je vous laisse monter et descendre les escaliers suivants à votre guise :

100driiine, A&G, Agnès, Agrippine, Akaieric, Alexanne, Alexinparis, Alice Wonderland, André Éric, Anita, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Annick, Aparça, Aude, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Cara, Carnets d’images, Caro, Carole In England, Caroline, Cathy, Cécile, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee, CHIFFONS and Co, Chris et Nanou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dan, David et Mélanie, DNA, Dorydee, Dr CaSo, E, Eff’Zee’Bee, Egedan, Elapstic, Emily58, Emma, Famille Gerdel, Filamots, florianL, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Glose, Grignette, Hélène d’avril, hibiscus, Hugo, Isabelle, Isabelle et Gilles, J’adore j’adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Karrijini, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l’Air, La Flaneuse, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, Laura, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, L’Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les zinzins, lesegarten, Leviacarmina, Lhise, Lost in London, Louiki, Louisianne, Loutron glouton, Lucile et Rod, Lyonelk, M, M.C.O, magda627, Maïder, Mamysoren, Manola, Marion ENLEVER ESPACE AVANT LE ORG DANS L’ADRESSE, M’dame Jo, Melting Pot, Mgie les bons tuyaux, Minicecile, Muni57, Narayan, Nataru, Nathalie, Nicky, Nikit@, Nomade57, Nora, Olivier, Ori, Otak, Où trouver à Montréal ?, Ovan, Petite Marie, Pilisi, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Sinuaisons, Skipi, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Surfanna, Tam, Tambour Major, Testinaute, The Mouse, The Parisienne, Titem, Typh’, Typh’, Un jour une rencontre, Une niçoise, Vanilla, Véro Beramelo, Vinie, Violette, Viviane, Xavier Mohr, Xoliv’, Zaromcha.

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Thèmes précédents :

2011

1. Juin : Clé

2. Juillet : Fenêtre

3. Août: Soleil

4. Septembre : Promenons-nous dans les bois

5. Octobre : Surnaturel

6. Novembre : Au bout bout du monde

7. Décembre : Bancs publics

 

2012

8. Janvier : Bulles

9. Février : Mon rêve …

10. Mars : Glace

11. Avril : En travaux

Le mot de la semaine : « bokcirkel »

L’été dernier, j’ai retrouvé le plaisir de lire. Sans ordinateur pendant plusieurs semaines, j’avais de nouveau le temps de me replonger dans la lecture, à l’ombre ou au soleil dans le jardin de mes parents, dans le train, ou au lit avant d’éteindre pour la nuit. J’ai lu plusieurs romans en peu de temps, entre autres : L’Hibiscus pourpre de Chimamanda Ngozi Adichie, Le passé n’est pas un rêve de Theodor Kallifatides (mon auteur préféré), et Purge de Sofi Oksanen.

L'Hibiscus pourpre

Une fois les vacances finies, je n’avais qu’un souhait : continuer à lire, même si ça ne pouvait pas être autant, mais peut-être au moins une demi-heure tous les soirs avant de m’endormir. Mais il me fut beaucoup plus difficile que je ne le croyais de m’y tenir. C’est surtout une question de discipline : il y a tellement de choses qui distraient de la lecture …

J’en suis venue à penser que je devais trouver une manière de me forcer à lire. Le mot ”forcer” est très fort, je sais, et tout à fait contradictoire dans ce contexte, car je veux que la lecture reste un plaisir. Il s’agit donc plutôt de trouver une manière de me forcer à mettre en place une certaine discipline de lecture. Je suis une grande consommatrice de livres, mais consommatrice dans le sens purement commercial du terme : j’achète des livres en me disant que je les lirai un jour … Un jour oui … Et c’est bien dommage de collectionner des livres sans presque jamais les ouvrir … La solution est donc de faire partie d’un « bokcirkel », de « bok » = livre et « cirkel » = cercle, c’est-à-dire un cercle de lecture. Et pour me mettre encore plus la pression, je suis même dans deux cercles de lecture maintenant. (C’est tout ou rien, avec moi …)

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en bokcirkel [ène boukcirkèl] = un cercle de lecture

bokcirkeln [boukcirkèlne] = le cercle de lecture

bokcirklar [boukcirklare] = des cercles de lecture

bokcirklarna [boukcirklar(e)na] = les cercles de lecture

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Le premier cercle de lecture est un grand cercle, formé de gens que je ne connais pas, et organisé par le Nationalmuseum à l’occasion du ré-accrochage des collections d’art français du XIXème siècle intitulé « Det moderna livet » = La Vie moderne (dont je reparlerai bientôt sur ce blog). Le premier livre à lire était L’Assommoir d’Émile Zola (« Krogen » [krouguène] en suédois, qui signifie restaurant, auberge), dans une traduction datant des années 1940, un peu vieillotte donc. Je dois dire que je trouve l’ancienne traduction du titre en suédois mieux choisie : « Fällan » [fèlane] = le piège. En français, j’avais déjà lu Germinal et Nana dont j’ai pu retrouvé les protoganistes dans L’Assommoir, en tant qu’enfants. Au cours de mes études de français à l’université de Stockholm, j’ai aussi eu l’occasion de lire Thérèse Raquin, une autre histoire bien sordide. L’histoire de l’Assommoir est déprimante mais j’aime le style très photographique de Zola et sa manière, rarement flatteuse, de décrire ses personnages ; ses descriptions de la ville de Paris en font aussi un personnage à part entière.

Krogen, Émile Zola

Un cercle de lecture n’est pas un cercle si on ne se rencontre pas pour discuter du livre lu. Le 10 mai donc, une centaine de personnes se rassemblaient dans l’auditorium du Nationalmuseum pour une première rencontre. L’auteur et critique littéraire Anneli Jordahl présenta le roman de Zola en le replaçant dans son contexte sociologique et en faisant des parallèles avec la littérature suédoise des dernières années où l’on retrouve souvent les thèmes de l’alcoolisme et autres addictions. Une conservatrice du musée illustra ensuite le roman avec des œuvres d’art de l’époque (peintures, photographies, gravures, affiches) et pour finir, nous nous sommes installés dans les salles d’exposition pour discuter du roman en petits groupes. Ce fut une soirée très intéressante et bien sympa. La prochaine rencontre est prévue pour la fin octobre où l’on discutera alors de Bel-Ami de Maupassant (mon auteur français préféré). Une troisième rencontre devrait avoir lieu avant Noël pour achever l’année en beauté avec un roman de Zola encore : Le Ventre de Paris.

D'Acier, Silvia Avallone

Maintenant que je suis venue à bout de l’Assommoir (car ce ne fut pas une mince affaire, mine de rien : 500 pages de misère …), je vais maintenant me re-plonger dans le milieu ouvrier, mais en Italie cette fois-ci, et à notre époque. En effet, une amie suédoise a mis en route un cercle de lecture, où nous sommes une dizaine, et le premier livre choisi est D’acier de Silvia Avallone. Première rencontre : le 20 mai. J’ai donc une semaine pour le lire, mais il est moins épais que l’Assommoir, donc j’espère bien finir de le lire à temps.

Version suédoise ici

Veckans ord : ”cercle de lecture”

Förra sommaren återupptäckte jag nöjet att läsa. Utan dator under flera veckor kunde jag återigen bli helt uppsluken i mitt läsande, i skuggan eller i solen i mina föräldrars trädgård, på tåget, eller i sängen innan det var dags att släcka för natten. På kort tid läste jag flera romaner, bland annat: Lila hibiskus av Chimamanda Ngozi Adichie, Det gångna är inte en dröm av Theodor Kallifatides (min favorit svenska författare) och Utrensning av Sofi Oksanen.

Lila hibiskus, Chimamanda Ngozi Adichie Det gångna är inte en dröm, Theodor Kallifatides Utrensning, Sofi Oksanen

När semestern var över hade jag bara en önskan: fortsätta att läsa, även än inte i samma utstäckning, men kanske en halvtimme varje kväll innan jag somnade. Men det visade sig vara mycket svårare än vad jag trodde att hålla mig till det. Det är framför allt en fråga om disciplin, egentligen: det finns så mycket som distraherar från det…

Till slut kom jag på att jag måste hitta på ett sätt att tvinga mig att läsa. Ordet ”tvinga” är väldigt starkt, inser jag, och även mycket motsägelsefullt i det här sammanhanget, ty jag vill att läsandet ska förbli ett nöje. Det handlar då mer om att hitta ett sätt att disciplinera mig för att läsa. Jag konsumerar många böcker, men tyvärr än så länge i ett rent kommersiell bemärkelse : jag köper böcker och tänker att jag ska läsa dem en dag .. En dag, ja … Det är väl synd att samla på böcker utan att knappt öppna dem någon gång … Lösningen är då att vara med i en bokcirkel. Och för att öka trycket på mig själv är jag nu med i två bokcirklar. (Det är allt eller inget med mig…)

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en bokcirkel/bokcirkeln = un/le cercle de lecture

(”Lecture” betyder läsande.)

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Den första bokcirkeln startades av Nationalmuseum i samband med omhängningen av den franska 1800-talskonsten, ”Det moderna livet” (som jag tänker skriva om snart på den här bloggen), och samlar ett hundratals personer som inte känner varandra. Första boken i den här cirkeln var Krogen av Émile Zola (”L’Assomoir” på franska: verbet ”assomer” betyder bedöva, slå någon medvetslös.) Översättningen, från 1940-talet, är något gammalmodig, men för övrigt tyckte jag om historien, trots att den var rätt deprimerande. Men jag tycker faktiskt att den förra titeln, Fällan, passade bättre. Jag hade redan läst Germinal (Den stora gruvtrejken) och Nana på franska, vars huvudrollsinnehavare jag återfann i Krogen, men som barn. När jag läste franska vid Stockholms universitet läste jag också, som så många andra svenska gymnasielever, Thérèse Raquin, en annan eländig historia. Krogens handling är långt ifrån rolig, men jag tycker om Zolas fotogafiska stil och hans sätt, sällan smickrande, att beskriva de olika personerna ; inte minst Paris beskrivningar gör staden till en väldigt levande gestalt.

Krogen, Émile Zola

En bokcirkel är inte någon cirkel om man inte träffas för att diskutera boken. Så den 10 maj samlades runt hundra personner i Nationalmuseums hörsal för första gången. Anneli Jordahl, författare och litteraturkritiker, presenterade Zolas roman, satte den i sitt sociologiska sammanhang och drog paralleller till dagens svenska litteratur där alkoholismen och missbruk är ett återkommande tema. Därefter illustrerade en av museets intendent boken med konsten från Zolas tid (målningar, fotografier, gravyrer, affischer). Vi avslutade sedan i utställningssalarna där vi satte oss i mindre grupper för att diskutera boken. Det var en mycket intressant och trevlig kväll. Nästa träff är planerad till slutet av oktober då Bel-Ami av Maupassant (mitt favorit franska författare) ska diskuteras. En tredje träff borde äga rum lagom till julhelgen, för att avsluta året med ännu en roman av Zola: Hallarna (Le Ventre de Paris på franska = Paris mage).

Stål, Silvia Avallone

Nu när jag har tagit mig igenom Krogen (för det var inte lätt, det ska erkännas: 500 sidors misär …) ska jag nu sätta dyka igen in i arbetarvärlden, men i Italien den här gången, och i vår egen tid. En svensk väninna satte igång en egen bokcirkel, där vi har ungefär tio stycken, och den första boken som valdes är Stål av Silvia Avallone. Första träffen är den 20 maj. Jag har alltså en vecka på mig att läsa boken, men den är inte lika tjock som Krogen, så jag hoppas verkligen läsa ut den i tid.

Fransk version här